ÉPISODE 78 : L’atelier du gagne-pain de Julien Pibourret.
Dans l’Atelier du gagne pain, nous allons prendre le temps de rencontrer régulièrement des professionnels du recrutement. Avec eux, nous découvrirons un autre regard sur les métiers du digital. Dans ces ateliers, nous vous proposerons les conseils de ces professionnels pour faire les bons choix dans votre projet et vous aider à trouver le gagne pain qui vous convient.
Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir, Julien Pibourret. Julien nous dévoile tous les aspects de son quotidien afin de découvrir son métier.
Merci à Julien, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ?
N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com
Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Julien Pibourret – Profil LinkedIn
Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 78 :
Bertrand
Bonjour Julien.
Julien
Bonjour Bertrand.
Bertrand
Merci beaucoup Julien de revenir sur Le Gagne-Pain. Julien est formateur sur les réseaux sociaux et le web marketing. Il a écrit La petite boîte à outils LinkedIn et il vient de publier, avec Sébastien Beaujault, la petite boîte à outils des IA génératives pour créer du contenu. On va beaucoup parler d’intelligence artificielle avec Julien. Julien est vraiment bien placé pour répondre à nos questions. Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour te présenter rapidement à ceux qui nous écoutent ?
Julien
Oui, tu m’as bien présenté par rapport à ton podcast. Moi, je viens du Sud-Ouest. J’ai un accent, je suis un ancien aussi rugbyman par rapport à tout ça. Je suis venu à Paris pour changer complètement de métier. Avant, j’étais commercial. Et aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de curiosités et c’est d’ailleurs pour ça aussi que Dunod m’a sollicité pour faire deux ouvrages, parce que j’explore. Je considère qu’on n’est pas forcément tout le temps des experts, parce que ce sont des sujets qui sont tellement infinis. Et donc, au quotidien, je m’améliore par rapport à tout ça et j’en fais profiter les gens qui me suivent sur mes différents réseaux sociaux.
Bertrand
Ça, c’est sûr, je le sais, il est didactique, il est capable d’expliquer ça simplement. Donc, on va essayer justement de rentrer un peu dans l’intelligence artificielle avec toi. Je te rappelle que le Gagne-Pin et l’atelier du Gagne-Pin a surtout pour objectif de fournir des conseils à ceux qui nous écoutent, aux plus jeunes, pour les aider à développer leur carrière dans le digital. Donc forcément, l’intelligence artificielle, c’est important. Et en préparant cette émission, on a organisé notre entretien en quatre grands thèmes. C’est quoi l’intelligence artificielle générative ? Comment est-ce qu’on peut l’utiliser dans ce quotidien ? Comment les entreprises peuvent l’utiliser dans leur quotidien ? Utiliser l’intelligence artificielle pour trouver un job ? Je pense que là aussi, il y a pas mal quelles sont les choses intéressantes. Et puis, quels seraient tes autres conseils autour de l’intelligence artificielle ? Ça fait un petit thème assez large. On peut commencer peut-être par le premier. C’est quoi l’intelligence artificielle générative ?
Julien
Déjà, première chose, Bertrand, ce n’est pas nouveau. Ça existe depuis plus de 40 ans. Ce qui est nouveau, c’est l’accès grand public. C’est là où c’est vraiment une révolution.
Bertrand
C’est ce qui a changé ces dernières années avec le rat de marée qu’on voit. On utilise des intelligences artificielles pour le grand public, pour tout le monde.
Julien
Tout à fait. Moi, je considère que c’est un tsunami et le tsunami n’est pas près de s’arrêter. D’ailleurs, les usages sont en train de se mettre en place. D’accord.
Bertrand
Une fois qu’on a dit ça, on a maintenant des centaines d’intelligences artificielles et de génératives différentes qui permettent de faire quoi ?
Julien
On a déjà un premier conseil qu’on peut donner là-dessus. On a une encyclopédie en ligne qui s’appelle Futurpedia, qui recense plus d’une centaine, voire de milliers de solutions par rapport à ça, différentes familles. C’est nous ce qu’on a traité dans le livre avec Sébastien Beaujault. On a plusieurs familles, la génération de textes, la génération d’images. Et après d’autres usages qui vont notamment la génération de code, la génération de présentation, de support, de CV, où là, c’est un peu plus fragmenté en termes de résultat.
Bertrand
C’est ça que vous détaillez dans ce dernier ouvrage que tu publies, cette possibilité d’utiliser cet IA génératif pour tous les contenus ?
Julien
Tout à fait, on peut l’utiliser. L’exemple le plus typique qu’on peut trouver, c’est ce qu’on est en train de faire en enregistrement de podcast. On va pouvoir le mettre sur une solution, par exemple, qui s’appelle OPUS Clip, qui nous permet automatiquement de générer des mini-clips et qui donne aussi, bien sûr, un potentiel de viralité sur les messages.
Bertrand
D’accord. Donc, tous les contenus sont concernés, que ce soit le texte, c’est celui qu’on connaît le plus, la vidéo, la photo. Et c’est ça qu’on appelle l’intelligence artificielle générative ?
Julien
Tout à fait.
Bertrand
Si on va un peu plus loin et qu’on essaie d’aider nos auditeurs. Pourquoi tu as écrit ce livre. Quel était l’objectif ? Qu’est-ce que tu voulais faire avec ce livre ?
Julien
L’objectif, clairement, c’est que quand on a commencé à travailler dessus avec Sébastien, déjà, on a exploré au quotidien de manière autonome. Après, nous, on a voulu se positionner aussi par rapport à ces sujets et on avait des demandes aussi, bien sûr, de clients en formation là-dessus. Donc, on s’est dit : Il faut qu’on essaie de structurer parce que tout le monde en parle. Mais on essaie de faire un travail, de se poser. Qu’est-ce qu’on peut faire et quels sont les usages. C’est pour ça, essentiellement, qu’on a créé ce livre. Et après, pour aussi aller chercher des personnes expertes sur ces sujets.
Bertrand
C’est un format boîte à outils que tu connais déjà puisque tu l’avais déjà utilisé avec Dunod, qui permet justement d’être très pratique. On va détailler chacune des intelligences artificielles et comment les utiliser ?
Julien
Tout à fait. On a des plans d’action, on a des interviews de professionnels, des personnes à l’international. C’est un livre vraiment qui est très fonctionnel, très pratique et qui permet d’avoir une première rampe de lancement. Dire que c’est un livre exhaustif, c’est une erreur, bien évidemment, mais ça permet de rentrer dans ce monde et surtout de ne pas se laisser dépasser par les IA.
Bertrand
Dans les deuxièmes choses qu’on avait envie d’évoquer avec toi, il y avait comment l’utiliser dans son quotidien. Si on se place du point de vue de nos auditeurs, disons plutôt des jeunes étudiants ou des gens qui sont dans leurs premières activités professionnelles. Ça veut dire quoi l’utilisation de l’intelligence artificielle d’un point de vue pratique pour ces jeunes ?
Julien
Sur la partie emploi, ce qui est en train d’arriver comme usage, on ne l’a pas encore traité fondamentalement dans le livre parce que c’est relativement récent. J’ai collaboré avec un cabinet RH à Paris. Les premiers entretiens, maintenant, souvent, se font en visio. On a la possibilité avec les IA, automatiquement, quand il y a une question du recruteur, que l’IA prépare des éléments de réponse pour le candidat, pour la candidate. Ça, déjà, c’est quand même assez fascinant. Ça, c’est la première chose. Il peut y avoir, le fait de pouvoir scanner des CV, c’est-à-dire rentrer les CV de personnes qui sont des personnes pertinentes. Et l’IA va nous faire des recommandations sur comment est-ce qu’il faut mettre le CV, de quelle manière, de la disposition visuelle. Ça, c’est des choses qu’on va pouvoir retrouver. Et après, on va pouvoir aussi utiliser l’IA comme un véritable coach pour s’entraîner lors des entretiens d’embauche.
Bertrand
Ça, c’est vraiment intéressant parce qu’on a déjà évoqué ça une autre fois dans une interview dans le Gagne-Pain, c’est comment l’IA peut t’aider à préparer ton entretien ?
Julien
Exactement. Moi, je considère que le premier usage, c’est l’utiliser comme un second cerveau. Bien évidemment, il y a des limites par rapport à ça et je pense qu’il faut quand même aussi, bien sûr, en parler. Mais renseignez-vous par rapport à ça, regardez déjà ce qui se fait et vous allez voir qu’après, c’est un avantage.
Bertrand
Oui, ça peut aussi être un avantage de dire qu’on a travaillé avec l’IA pour préparer l’entretien quand on arrive dans une entreprise ?
Julien
Oui, bien sûr, il ne faut pas se cacher par rapport à ça. Moi, sur mes sujets, au niveau de la création de contenu, je dis au client : C’est assisté par l’IA. Je fais comprendre que c’est un usage. Et souvent, nous, ce qu’on dit, c’est qu’on ne va pas forcément être remplacés par les IA, ce sont les gens qui vont savoir les utiliser qui vont vous remplacer.
Bertrand
D’accord. Là, on est parti directement sur le sujet de l’emploi, de la recherche d’emploi. Ça veut dire que toi, tu penses aussi que ça va créer des nouveaux emplois dans les entreprises ?
Julien
Il y a plusieurs études qui sont sorties par rapport à ça, des études du FMI, une grosse étude aussi de Goldman Sachs récemment qui parle de ça. On considère qu’il y a des emplois qui vont être potentiellement remplacés. Aujourd’hui, c’est encore trop tôt pour vraiment clarifier tout ça. Les métiers autour de la productivité, autour de tout ce qui est logistique, le côté bureautique, oui, il va y avoir des impacts. Pour l’instant, on ne va plus avoir des choses qui vont s’internaliser. Et après, bien sûr, les entreprises vont chercher des gains de productivité. Donc, on a différentes choses qui vont pouvoir se faire. Mais c’était déjà le cas avant. Sauf que là, c’est un accès grand public. C’est ça qu’il faut prendre en compte.
Bertrand
Et quand on a travaillé là-dessus, tu as aussi dit que ça avait un impact pour les entreprises qui allaient créer des postes spécifiquement pour les IA. C’est bien que tu nous m’expliques ça ?
Julien
Oui, tout à fait. La conviction que nous avons avec Sébastien, c’est qu’on considère que ça va être trop compliqué pour les entreprises de se poser et vraiment de pouvoir clarifier comment mettre en place ces IA dans leur entreprise. S’il y a un intérêt. Nous, on pense, c’est qu’il va y avoir l’intégration avec les entreprises. Comme on a sur des logiciels type comptabilité, CRM, pour venir faire une mission un peu d’audit dans une entreprise et savoir concrètement qu’est-ce qu’on peut faire, comment est-ce qu’on peut le mettre en place. Et en quoi l’IA va pouvoir nous aider à améliorer, par exemple, nos process.
Bertrand
D’accord. Donc des intégrateurs d’IA dans les entreprises pour justement accompagner les salariés, les équipes, pour savoir quelles sont les bonnes pratiques, les meilleurs outils à utiliser, j’imagine aussi ?
Julien
Oui, on a même des formateurs aujourd’hui qui sont en train de se lancer aussi, ce qu’on appelle chef de projet IA. Ce sont clairement aussi des gens après qui vont être capables de mener des projets à l’entreprise assez transverses autour de ces thématiques.
Bertrand
On n’a pas parlé d’une chose importante encore qui est le prompt. C’est un sujet qui revient souvent. Le prompt, c’est la façon dont on interroge l’IA. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Et notamment évoquer le prompt engineering, c’est-à-dire peut-être ces futurs métiers qui vont arriver aussi.
Julien
Oui, d’ailleurs, renseignez-vous aussi, on en parle aussi dans l’ouvrage, sur typiquement les marketplaces de freelance où on voit qu’en mettant le mot clé prompt engineering. Il y a de plus en plus de gens qui se positionnent là-dessus. Ça, c’est aussi un indicateur. Le prompt, c’est vraiment la phrase, le texte qu’on va mettre, qu’on va rentrer dans la machine, ce qu’on appelle un input. Et là, il y a plein d’informations qu’on donne dans le livre, parce que Sébastien Bourgeaud, utilise beaucoup ça dans la partie rédaction. Et quelques clés, bien évidemment, pour bien comprendre ça, c’est qu’il ne faut pas hésiter, bien sûr, On va faire un prompt où on va apporter du contexte. On va dire à l’IA qui on est, qui on représente et quel est notre objectif. Et à partir de là, je dis bien à partir de là, on peut renseigner les éléments qu’on veut pour l’IA.
Bertrand
Si je comprends bien ce que tu dis, ça veut dire que le prompt, ce n’est pas juste une phrase, c’est C’est une sorte de dialogue déjà. Il faut déjà échanger avec la machine pour lui dire quel est le contexte, qui on est, qu’est-ce qu’on cherche, bien préciser tout ça avant de lui poser une question.
Julien
Exactement. Moi, c’est ce que je fais pour du contenu pour mes clients, par exemple sur LinkedIn. Je vais dire : Je suis promoteur immobilier, mon objectif, c’est ça. J’ai besoin de ça. Et à partir de là, rédigez-moi un contenu ou aide-moi à rédiger un contenu autour de ce sujet.
Bertrand
C’est bien ça qu’il faut comprendre. Et donc ce prompt peut devenir un métier. C’est-à-dire qu’on peut imaginer demain que ça soit une création de métier comme on l’évoquait tout à l’heure. Avec des gens qui vont être spécialistes dans les interrogations pour les machines.
Julien
Oui, il y a d’ailleurs même, pour la première fois l’année dernière, un artiste, pour une compétition, qui a utilisé l’IA MidJourney et qui a gagné la compétition en faisant une œuvre d’art numérique, digitale. Il a passé, tenez-vous bien, six heures à faire son prompt. Il faut y passer du temps.
Bertrand
Je comprends. Ça, ça peut devenir un nouveau job ?
Julien
Ça peut devenir un nouveau job. Je pense que d’abord, il va y avoir une volonté d’internaliser, de monter en compétence. Les chefs de projets marketing, Après, on verra un petit peu comment ça va se mettre en place, mais c’est certain qu’il va falloir être polyvalent par rapport à tout ça.
Bertrand
Dans une conférence où j’étais il y a peu de temps, il y a un interlocuteur qui disait, et ça, je pense que ça concerne vraiment ceux qui nous écoutent, qui lui disait : il va falloir être SEO manager / IA. Il va falloir être Community Manager / IA, c’est-à-dire intégrer l’IA dans son propre métier tel qu’il existe aujourd’hui. Est-ce que tu es d’accord avec ça ?
Julien
Oui, 100%. D’ailleurs, je pense que ça va créer des réticences. Et les gens, encore une fois, qui ont la curiosité, ils vont être en avance. Il faut prendre le train, on parle de fracture numérique, mais là, clairement, il va y avoir une fracture de plus en plus importante. Il y a des entreprises qu’il va falloir aider, des gens qu’il va falloir aider. Et si on est jeunes, qu’on est curieux, qu’on a un petit peu compris comment ça fonctionne, on va avoir un temps d’avance.
Bertrand
Dans cette question concernant les métiers, les jobs qui sont éventuellement supprimés par l’IA ou les jobs qui sont créés par l’IA. Il y a à la fois des nouveaux jobs dont on a parlé, prompt engineer, des gens qui vont faire l’intégration dont tu parlais tout à l’heure. Mais il va aussi y avoir le fait qu’un job va changer grâce à l’IA, va rester un job de SEO manager, par exemple, mais il va falloir intégrer le IA dans son métier ?
Julien
Tout à fait, ça, c’est clair et net. On le voit bien évidemment d’abord sur les métiers autour du digital, mais tous les métiers vont être impactés. Il y a des gains de productivité qui sont clairs aujourd’hui avec les IA. Simplement, ce qu’il faudra bien vérifier, c’est à la sortie, les résultats, est-ce qu’ils sont pertinents ? C’est là où parfois, il faudra quand même qu’il y ait une couche encore humaine pour vérifier tout ça.
Bertrand
Bien sûr, il faudra toujours que l’humain pilote la machine, quelle qu’elle soit ?
Julien
Parfois, les clients ne s’y comprennent pas. C’est qu’on leur dit : OK, on rédige typiquement, on fait du contenu à assister via de l’IA. Pour eux, c’est véridique. Il va se tromper. Il y a des gens qui entraînent, des biais psychologiques qui sont faits par les IA, d’ailleurs beaucoup de polémiques sur ChatGPT. Les plus connues, parce que ça a été entraîné par des personnes au Kenya. C’est quelle information on donne à une IA, pour l’entraîner. Il y a des choix qui sont faits.
Bertrand
Dans les sujets qu’on avait prévu d’évoquer, il y a la création de contenu. On en a déjà un peu parlé, mais j’aurais bien aimé qu’on creuse un peu ce sujet. Comment aider ceux qui nous écoutent à créer du contenu. Je crois que dans ton bouquin, tu détailles ça, c’est-à-dire quels sont les contenus qu’on crée, quels sont peut-être, avec les IA génératives qui te semblent plus intéressantes par contenu ? Pour le texte, pour la vidéo, pour la photo. Est-ce qu’on peut s’arrêter un peu là-dessus ?
Julien
Oui, bien sûr. Le plus connu, bien évidemment, les solutions OpenIA, ça, c’est une référence. Il y a le pendant français quand même, qu’on peut dire C’est Mistral, qui a fait une levée de fonds aussi cette année, donc toujours un petit peu de retard, mais on peut considérer que ça fonctionne. C’est le même modèle, c’est génération de textes, typiquement. J’ai déjà vu des exemples aussi avec les gens qui font des factures automatiquement avec cette partie-là. Ça, c’est la partie texte.
Bertrand
Donc la partie texte, on va dire Open AI, c’est-à-dire ChatGPT et Mistral pour la partie française, européenne, je crois, parce qu’ils ont aussi développé des fonds pour l’Europe ?
Julien
Exactement. Pour la partie photo, tout ce qui est visuel, aujourd’hui, le plus connu, ça va être Midjourney, qui est fascinant. Si on sait l’utiliser, j’ai encore vu des exemples, on en parlait un petit peu tout à l’heure, c’est assez extraordinaire. On peut en donner deux autres par rapport à ce côté photo. Il va y avoir bien sûr DALL-E, qui fait partie aussi d’OpenAI. Et on va retrouver pour la partie visuelle, Stable Diffusion, qui est aussi un mode de recherche pour la partie générative. Ça marche très bien. Sur le côté vidéo, là, ça se met en place. Je peux conseiller un outil à tester qui s’appelle HeyGen, qui permet de changer automatiquement sa voix, de se faire parler en n’importe quelle langue en gardant son accent. J’ai testé ça, c’est incroyable.
On peut faire son propre avatar. Il y a aussi Synthesia qui marche très bien par rapport à ça. On a fait une interview du cofondateur dans l’ouvrage. Après, on a un autre usage qu’on a constaté par rapport aux IA, c’est tout ce qui va concerner aussi typiquement la partie moteur de recherche. On peut intégrer aussi des extensions dans des outils comme SMRush, dans des outils, même comme Href. Et on va avoir aussi des usages sur la partie développement web. C’est-à-dire que ça va devenir encore plus simple, pour le code. Et d’ailleurs, il y avait quelques années, on disait que les développeurs, c’étaient des métiers un peu en tension. Ils faisaient un petit peu ce qu’ils voulaient sur le marché du travail. Moi, je pense aujourd’hui qu’avec des IA, ça va être un peu régulé. Parce que quelqu’un qui aura cette compétence va pouvoir demander à une IA, de rédiger, de modifier des éléments de code et ça va peut-être aussi remplacer certains développeurs qui sont un peu trop généralistes.
Bertrand
Donc ça, c’est vraiment plutôt, disons, B2B, pour la génération de sites Web, de code, quels que soient les codes. Et ça, tu penses, qui va changer les choses ?
Julien
Oui, et surtout, il faut bien avoir en tête que tous les outils généralistes, par exemple des outils comme Notion. Les plateformes les plus connues sur les réseaux sociaux. Microsoft avec une solution Copilote, ils sont en train d’intégrer. Toutes ces grandes solutions SaaS vont intégrer les IA. Ça va devenir automatique, ça va devenir transparent. On va même plus se rendre compte de comment ça fonctionne. Cela sera intégré.
Bertrand
Pour en savoir plus, évidemment, on peut se référer à ton bouquin. Vous traitez à peu près combien d’IA différentes ? Vous en étudiez combien à peu près ? C’est quoi l’ordre de grandeur ?
Julien
Dans le bouquin, on a traité 36 outils. Et on a mis quatre plans d’action, c’est-à-dire quatre manières d’utiliser. Typiquement, il y a un plan d’action sur Midjourney, il y a un plan d’action sur ChatGPT, il y en a aussi d’autres qu’on peut retrouver. Et on a fait aussi des interviews d’experts sur ce sujet. Qui donne aussi un peu le retour d’expérience et leur vision sur ce nouveau monde, parce que c’est clairement un nouveau monde qui est en train d’arriver.
Bertrand
Évidemment, ceux qui veulent aller plus loin peuvent se référer au bouquin et on mettra les liens dans les commentaires du podcast. Est-ce qu’on pourrait passer à la quatrième partie de notre interview ? Quels seraient tes autres conseils ? En se mettant à la place des jeunes que tu rencontres dans tes formations, des jeunes que tu vois un peu partout dans les écoles dans lesquelles tu interviens ? Quels sont les conseils que tu voudrais donner à ceux qui nous écoutent sur l’utilisation de l’IA ?
Julien
Déjà, le premier conseil, ce n’est pas de faire confiance à l’IA. C’est-à-dire que si on prend ce que donne l’IA pour argent comptable, et ça, les étudiants, ils sont très forts pour ça. Moi, j’arrive à voir. Il ne faut pas croire non plus que les professionnels, on cogite un petit peu par rapport à ça. C’est quand même de vérifier, bien évidemment.
Bertrand
Donc toujours vérifier ce qu’on a comme info ?
Julien
Toujours vérifier. Et aussi ne pas faire que du contenu rédigé avec de l’IA. C’est-à-dire faire travailler sa matière grise. Parce qu’après, on va devenir dépendant. Ça, c’est aussi un vrai sujet. Déjà que l’être humain est un peu feignant et les gens du marketing ont très bien compris ça. Donc, déjà, premier conseil, ne pas faire confiance à l’IA. Ils trouvent que c’est un sujet qui n’est pas assez abordé. Deuxième point, c’est de se renseigner aussi sur l’éthique autour de l’IA. Se renseigner sur comment ces IA sont entraînées. Il y a un enjeu aussi géopolitique très fort avec ces outils. Et pour moi, je trouve que c’est une entrée qu’il faut vraiment faire avant de se poser la question de quel outil on va utiliser. Déjà, c’est bien de comprendre les enjeux, la vulgarisation. Les entreprises aussi ont besoin de ça. Et les étudiants peuvent apporter beaucoup d’éléments par rapport à ça. Et le dernier conseil que je pourrais donner, c’est, de pratiquer. Nous, on a listé beaucoup d’outils. On les a pratiqués. Ça évolue, ça progresse. Je pense qu’il faut tester, faire de la création de contenu. Et vous allez voir, faites un test, faites un contenu pour un client ou pour une entreprise dans laquelle vous êtes. Est-ce qu’il arrive à savoir si c’est un contenu généré par une IA ou un contenu généré par un artisan humain ?
Bertrand
D’accord. Donc tes conseils, le premier, c’est de faire attention, c’est-à-dire de prendre du recul et de ne pas traiter l’IA comme argent comptant, c’est-à-dire toujours vérifier. Et puis le deuxième, si je suis bien, c’est de tester, de faire des tests en permanence ?
Julien
Il faut tester, il faut faire des erreurs, bien évidemment. On dit qu’il faut pratiquer sur les aspects du marketing et du web marketing. Là, c’est encore plus le cas parce qu’il se peut qu’il y ait des évolutions d’un mois sur l’autre.
Bertrand
Une autre remarque que j’ai beaucoup de la part des étudiants, c’est de citer l’IA. Pourquoi ne pas citer le prompt qu’on a utilisé et l’outil qu’on a utilisé ? Est-ce que c’est une bonne remarque ?
Julien
C’est une bonne question. Moi, j’ai tendance à dire que c’est bien de mettre les crédits. Après, aujourd’hui, il n’y a rien qui nous empêche de ne pas le faire. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont en train de travailler sur un label, pour la création de contenu. Mais à terme, on ne pourra plus distinguer le contenu réalisé par un humain et le contenu réalisé par une IA. Donc moi, honnêtement, pour les clients, je ne fais pas ça. Mais ça peut être bien de créditer ses contenus.
Bertrand
Après, si on parle aux étudiants ça dépend des règles propres aux écoles. Pour conclure, on avait évoqué quelques sujets que tu souhaitais ajouter. Notamment, citer quelques personnes importantes qui peuvent être utiles pour ceux qui nous écoutent, et pourquoi pas de suivre sur les réseaux sociaux…
Julien
Exactement. Déjà, je vais quand même citer Sébastien Beaujault, le coauteur du livre, qui est spécialisé rédacteur web, ancien journaliste et qui explore beaucoup, qui a aussi une newsletter sur ces sujets. Après, je vais donner quatre experts. À la fin du livre, on a listé une dizaine d’experts francophones à l’international. Je vais citer Nina Schick . Elle est spécialiste et conférencière sur les IA génératives. Elle explique comment ça va changer l’humanité… On a Emmanuel Vivier, en France, qui travaille pour le Hub Institute, qui fait beaucoup de contenu sur l’IA, de formations, une newsletter spécialisée sur l’IA générative qui s’appelle le Big Recap. C’est très bien. On a aussi typiquement Max Rascher. Lui, il a aussi une newsletter par rapport à ça qui s’appelle The Lazy Marketer. Là, ça leur parle un petit peu de venir feignant grâce aux IA. Moi, je pense d’ailleurs qu’il faut développer ce côté malin. Donc, on peut s’intéresser à tout ça. Et il y a Nathalie Dupuy, une Française qui est directrice ici, qui est prompteuse IA et qui a fondé un magazine trimestriel sur l’IA expérientiel. Ça, c’est super intéressant aussi. Il y en a d’autres dans le bouquin. Mais déjà, c’est quatre personnes. Ça vous fait un peu de travail.
Bertrand
Excellent. Ceux qui veulent en savoir plus On va aller dans le bouquin puisque là, il y en a beaucoup plus. Dernière petite question, Julien. Si ceux qui nous écoutent souhaitent aller plus loin avec toi, souhaitent en savoir plus, souhaitent t’interroger, pourquoi pas, sur des questions, comment ils peuvent faire ?
Julien
Vous pouvez m’envoyer des messages, bien évidemment, sur LinkedIn. C’est là où je suis le plus réactif. Et puis aussi en termes d’activité, ce que je fais aussi en plus, on a une agence de communication qui s’appelle Slash Boom. Et après, je suis aussi membre d’un club d’affaires qui s’appelle Le Vestiaire dl’i Immobilier où je suis vice-président. Si c’est aussi les sujets qui vous intéresse…
Bertrand
Julien, merci beaucoup.
Julien
Merci Bertrand.