Épisode 77 : Philippe Peytroux , Créateur UGC.
Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir, Philippe Peytroux. Philippe nous dévoile tous les aspects de son quotidien afin de découvrir son métier.
Merci à Philippe, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ?
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Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Philippe Peytroux – Profil LinkedIn
Interview faite par : Majdeline Maza – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 77 :
Majdeline
Bonjour Philippe.
Philippe
Bonjour Majdeline.
Majdeline
Merci Philippe d’avoir accepté l’invitation du gain de pain. Philippe, tu es créateur UGC à ton compte. On va avoir l’occasion de revenir un peu plus en détails sur ton métier. Mais avant, est-ce que tu peux te décrire en quelques mots ?
Philippe
En quelques mots ? Ok. Je m’appelle Philippe, j’ai 33 ans et je suis créateur de contenu, je suis revenu depuis 2011. Je faisais des vidéos sur YouTube, donc c’était plus dans le dev perso à l’époque. Et il y a à peu près deux ans, je me suis orienté vers l’UGC (User Generated Content, en français Contenu créé par les utilisateurs), dont on va parler tout à l’heure. Le coaching aussi, puisque j’étais coach en développement personnel, et je me suis plus intéressé à aider les marques à se démarquer sur les réseaux sociaux via des vidéos, via une approche créative et pédagogique. Ça fait deux ans que je fais des vidéos pour les marques. J’ai fait à peu près 150 collaborations avec plein de marques diverses.
Majdeline
Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours professionnel un peu plus dans le détail ? Par quoi tu es passé avant d’en arriver là ?
Philippe
Alors moi, j’ai eu un parcours qui était de base plus dans le commerce. Donc moi, je sors d’un BEP vente. J’ai arrêté en cours de route le bac pro. Et donc, pendant quasiment dix ans, j’étais employé, libre au service, j’ai fait poissonnier, j’ai fait tout un tas de choses vraiment super. Et dernièrement, le dernier poste que j’ai eu, c’était en 2017, où j’étais vendeur chez But. Voilà, je me suis vraiment lancé en 2017, à la suite du décès de ma maman.
Majdeline
Ça a été ton événement déclencheur ?
Philippe
Exactement, oui. Il y en a eu plusieurs, on va dire, mais celui-là, c’était le plus important. Je me suis dit : je ne peux pas rester là. Fais quelque chose, vas-y, fonce. Et je me suis décidé de me lancer.
Majdeline
OK, j’imagine que tout le monde a envie de savoir ce que c’est que l’UGC. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c’est, l’acronyme, en quoi ça consiste ?
Philippe
Oui, User Generated Content (UGC) c’est du contenu généré par l’utilisateur. Donc, c’était les personnes qui faisaient de l’unboxing, donc ouverture de carton. Regardez, j’ai reçu un super colis, avec des produits dedans. Et l’objectif, c’est que vous deveniez, en quelque sorte, avec une vidéo, l’utilisateur type de la marque. Ca peut être tout et n’importe quoi. J’ai un paquet de mouchoirs, là. Voilà, je pourrais vendre le paquet de mouchoirs. Et l’objectif, c’est vraiment de représenter l’avatar, comme on dit, de la marque. Donc pour divers produits, ça peut aller d’une application téléphonique à un grille-pain. Donc, ça a commencé comme ça, avec des choses qui n’étaient pas forcément structurées. Il n’y avait pas de scénario. Maintenant, on est sur quelque chose qui est beaucoup plus scénarisé avec des plans. L’objectif, c’est d’engager le client, du coup l’audience, de les pousser soit à l’achat, soit les pousser à s’abonner ou tout simplement interagir avec la page.
Majdeline
D’accord, OK. Donc, si je résume, on se met dans les chaussures du client type de la marque et on met en avant les produits de la marque pour générer une vente ?
Philippe
Exactement.
Majdeline
Ok, comment tu t’es retrouvé là-dedans et comment tu t’es lancé ?
Philippe
En 2022, je commence à saturer avec le dev perso. C’est quelque chose qui est très prenant émotionnellement puisqu’on est avec des gens qui ont des vraies difficultés, donc ça a commencé à me peser. Je me suis dit: Philippe, comment tu peux faire pour changer de voix ? Qu’est-ce que tu dois C’est ce que tu dois faire. Et j’ai toujours aimé les challenges. Je me lance des petits challenges. Et du coup, je me suis dit: Tiens, crée un compte TikTok et tu vas essayer de trouver des moyens de gagner ta vie sur Internet. Trouve quelque chose et on verra vers quoi ça te mène. Donc, je me suis fait un challenge pendant un mois où je devais trouver des manières de gagner 1 000 € sur Internet avec mes compétences que j’avais acquises en termes de marketing digital. Grâce au dev perso, puisqu’on crée des pages de vente, on fait plein de choses. Et j’ai découvert l’UGC comme ça. Je crois que c’était au bout du jour 20 ou 15 du défi. Et j’ai découvert ça et je me suis dit OK, lance-toi. Et c’est vraiment ce défi-là qui m’a fait découvrir l’UGC.
Majdeline
Aujourd’hui, il y a de plus en plus de créateurs UGC. Pourquoi tu es resté ? Parce que oui, tu l’as découvert par hasard, ça t’a généré des ventes. Mais pourquoi finalement aujourd’hui, tu le fais encore ?
Philippe
Qu’est-ce qui te motive, alors il y a plusieurs choses. Déjà l’acting, j’adore ça. Faire des vidéos, c’est génial. Le montage. Qu’est-ce qui fait que je suis resté ? Je pense que ce sont mes connaissances aussi en marketing. Le fait d’avoir un branding. La plupart des créateurs n’ont pas ça. Et je pense que c’est ce qui m’a permis de tirer mon épingle du jeu. Après, c’était il y a deux ans, ça commençait en France. Moins de concurrence, certes, pas beaucoup d’hommes. On pourra en parler, mais vraiment il n’y a pas beaucoup d’hommes. Et je pense que c’est toutes ces petites choses-là qu’on ajoute. Voilà, les unes avec les autres qui font que j’en suis là aujourd’hui.
Majdeline
Ok. Et si on a un de nos auditeurs qui souhaite se lancer, quelles seraient pour toi les trois principales compétences requises pour faire ce job ?
Philippe
Déjà, c’est une appétence en termes de création de contenu. Ça, c’est clair et net. Ne pas avoir peur de se mettre en avant. Et le fait d’avoir une vision entrepreneuriale, je pense aussi. Tout dépend évidemment si on veut en vivre, mais si c’est le cas, il faut avoir la curiosité, l’appétence pour la création de contenu et puis de l’optimisme. C’est pas mal ça. Les trois choses qui me viennent, c’est ça.
Majdeline
Ça me fait une belle transition. Quelle est la tâche quotidienne qui te plaît le plus dans ce métier et ensuite celle qui te plaît le moins ?
Philippe
La création du script et le fait de le mettre en avant dans la vidéo, avec une approche particulière. Je pense que c’est l’aspect créatif qui me plaît le plus.
Majdeline
Et ce qui te plaît le moins ?
Philippe
Les deadlines d’avoir des clients qui disent : Tu peux me rendre ta vidéo demain matin ? Mais il est 22h00… Ça va, ce n’est pas grave. Mais, les deadlines, c’est très compliqué.
Majdeline
Donc, tu as l’impression qu’en tant qu’entrepreneur, Parfois, de la part des agences ou de la part des marques, il y a de l’abus ?
Philippe
Parfois, oui. Il y a un manque d’empathie, je pense, parfois, dû au fait qu’il y a un rendement de leur côté aussi à avoir, forcément. Donc, ils ont tendance à oublier qu’on peut avoir une famille, qu’on peut avoir des enfants, qu’on peut avoir une vie simple. Mais voilà, les deadlines, c’est assez compliqué et ça peut être un problème.
Majdeline
Et on n’a pas parlé de l’écosystème autour du créateur UGC. Autour de qui est entouré ce créateur UGC ? J’imagine d’agences, de marques. Comment ça fonctionne au quotidien ?
Philippe
On est beaucoup entouré d’agences. Tout dépend. Quand on arrive dans le monde de l’UGC, il faut déjà voir qui sont les acteurs. Donc oui, il y a les créateurs UGC qui peuvent aussi donner des petits tips qui peuvent donner des contrats aussi. Oui, c’est intéressant, tu as ce profil-là. Je peux te mettre en contact avec Benjamin. Il y a ça, les créateurs UGC, les Média Buyer (acheteur d’espaces publicitaires). C’est toutes les personnes qui vont s’occuper de la gestion des publicités des marques, qui vont mettre les publicités sur les comptes des marques et qui vont gérer qui est l’audience, la cible, etc. Moi, j’aime bien discuter avec eux.
Majdeline
Ça, c’est pour les publicités Payante.
Philippe
Voilà, exactement. Après, on peut être amené à discuter avec les community managers. On peut être amené à discuter directement avec les CEO. Tout dépend de la structure. Ou sinon, ce sont les chargés de marketing. Tout ce qui tourne autour de, soit de la gestion de la publicité, soit le SEO, soit les créateurs de contenu. Voilà, toute cette infrastructure-là.
Majdeline
Et on parlait de publicité payante. Est-ce que tu peux nous expliquer quelle est la différence entre payante, gratuite Comment ça fonctionne ?
Philippe
Ouais, donc publicité payante, vous pouvez la sponsoriser. Vous pouvez pousser justement l’algo de Facebook, de choisir telle ou telle personne, tel ou tel avatar. On en discutait tout à l’heure. Le créateur UGC à 30 ans. Ok, je vais cibler les gens de 30 ans, hommes en couple, qui adorent le bateau, des choses comme ça. Donc là, c’est la publicité payante. Vous mettez une mise, par exemple, tous les jours sur Facebook, sur TikTok, sur Instagram. Et après, il y a le côté qui est vraiment typiquement, le contenu que vous voyez sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas sponsorisés. On pousse davantage sur l’engagement, créer du contenu, créer une relation entre la marque et l’audience. Et là, on est sur quelque chose de différent.
Majdeline
Attention, la question ne gagne pas. Combien ça gagne un créateur de contenu UGC ?
Philippe
Zéro ou plus l’infini. En gros, quand on démarre, on a zéro. Mais concrètement, je pense que le maximum, ça peut être 10.000 €. Après, la difficulté, c’est d’avoir du temps. On a 24 heures dans une journée. Il y a le prix aussi, la tarification qui est super importante. C’est que la plupart des créateurs vont avoir tendance à se mettre très bas sur le marché. Mais on peut aller jusqu’à 10.000 €, je pense sincèrement. Il faut vraiment bosser comme il faut être acharné. En général, un bon 5.000 €, on peut les faire avec la création de contenu quand on a un bon niveau.
Majdeline
Donc un créateur de UGC moyen, on va dire, c’est autour de 5.000 € ?
Philippe
Alors, je pense que si on fait une moyenne globale des 100 premiers créateurs de contenu, je pense qu’on serait davantage aux alentours de 3.000 €.
Majdeline
Tu parlais de tarification. Est-ce que tu as une moyenne à donner sur des publicités payantes et des publicités organiques ?
Philippe
C’est là où, justement, l’attrait du marketing est super important. Parce qu’il faut avoir une vision, comprendre ce que cherche la marque. Donc moi, en général, je propose maintenant une tarification, c’est 250 € pour une vidéo avec trois hook. Les hook, ce sont les accroches de la vidéo. Donc ça permet à la marque de tester plusieurs accroches. Et donc moi, je suis à 250 €, ça comprend le script, le montage, les sous-titres, la voix off, tout ça. Voilà, tout simplement. Ça fait trois montages finalement qu’ils peuvent tester en publicité. Donc ça, c’est pour la partie plus paid, donc payante. Et la partie organique, ça serait davantage aux alentours de 120 euros, 140 euros, quelque chose comme ça. Ou ça peut être moins, tout dépend aussi du concept. Entre 80 et 120, on va dire.
Majdeline
Ok. Quelle est pour toi la journée type d’un créateur UGC ? Que fait-il ? J’imagine que chaque journée est différente, mais si tu as journée à peu près basique d’un créateur UGC ?
Philippe
En gros, le matin, quand on se lève, on check les emails, on voit un petit peu ce qu’on a à faire, un petit peu de prospection, si on n’a pas de contrat. À partir de là, on va écrire des scripts. Par exemple, le matin, on s’occupe de la partie un peu plus, en tout cas, c’est ce que je fais, la partie un peu plus centrée sur l’ordinateur où vraiment là, on écrit. La phase d’écriture est super importante aussi et de prospection. Et après, on peut aller en mode tournage. Donc là, on cherche des plans, etc. Et puis on va suivre justement la trame qu’on a écrite, par exemple, le matin. Et on va tourner, on va tourner, on va tourner. Le montage aussi, qui prend une part qui est super importante. Ça, après, on peut être amené à discuter avec des marques, avoir des appels aussi. Donc, ça peut être hyper varié. Tout dépend. Il y a des gens qui vont s’occuper, par exemple, une journée, ça va être l’écriture des scripts, le lendemain, on tourne. Et le surlendemain, on fait les montages, par exemple. Mais sinon, on peut être amené à faire pas mal de choses, entre la prospection, le montage, le tournage, l’écriture des scripts. En général, ce sont ces quatre choses-là qui sont les plus importantes.
Majdeline
D’accord. En fait, on se rend compte finalement qu’être créateur UGC, c’est plein de métiers à la fois ?
Philippe
Exactement. Ça demande pas mal de connaissances et d’appétence, encore une fois, pour l’écriture. On ne se rend pas compte à quel point l’écriture est super importante. On est des petits scénaristes, finalement.
Majdeline
Ouais, c’est ça. Scénariste, il y a du tournage, il y a du montage. Donc, il faut être quand même calé dans pas mal de sujets et avoir pas mal de compétences, finalement, derrière la caméra, devant la caméra ?
Philippe
Exactement, c’est là où il faut être curieux et ne pas avoir peur de mettre les mains dans le cambouis et se dire : OK, j’y vais, je fonce. Je ne vais pas faire des montages. Donc ça demande énormément de compétences. C’est un peu comme sur un tournage de film. Finalement, on prend la place de tout le monde. De l’écriture du script jusqu’au tournage où on est derrière. Et puis on est même facecam, donc c’est incroyable.
Majdeline
Hyper complet. Et pour toi, quel est le mode de vie d’un type, d’un créateur UGC ? Il peut travailler de partout dans le monde ? Parce que tu nous disais que finalement, tout se fait chez soi ?
Philippe
Oui, tout dépend. Il y a des créateurs de contenu qui vont faire que du voyage, qui vont avoir des partenariats long terme, donc qui vont pouvoir voyager fréquemment. Il y a des gens qui vont plus être orientés famille avec des enfants. Donc à la maison, tranquilles, canapé, tout ça, plein de plans dans la maison. On peut se nicher aussi dans la création UGC, c’est de plus en plus le cas. Donc concrètement, ça peut soit être en mode nomade ou alors en mode très sédentaire. On peut se déplacer aussi. On a des créateurs de contenus qui font énormément de contenu dans les restaurants, etc. Les Parisiens sont très contents de faire ça, notamment, ou les gens de la ville. J’en connais qui font que ça, qui se déplacent beaucoup. Ou alors un peu comme moi, où ça va être soit des tournages. Je peux être amené aller à Barcelone, c’est ce qui m’est arrivé il n’y a pas très longtemps, Paris, Lyon, j’allais dire Londres. Pas encore, ce n’est pas encore. Je le souhaite. Ou alors rester à la maison comme la plupart du temps. On va dire que 97% du temps, je suis quand même beaucoup à la maison sur tous les contenus.
Majdeline
Donc, tu nous parlais de Barcelone. Est-ce que tu peux nous raconter un peu cette petite anecdote de voyage que tu as fait dans le cadre de la création UGC ?
Philippe
Il faut savoir que déjà, le monde de l’UGC, c’est quand même un tout un microcosme. C’est vraiment une petite bulle dans le monde du digital pour l’instant. Et donc, j’ai été contacté par une agence avec qui j’avais travaillé. On avait travaillé pour Sixt, Oréo. Ils m’ont dit : Philippe, est-ce que tu veux partir à Barcelone ? C’est un projet assez bizarre. Je sais que tu es en couple, mais tu pourrais travailler pour une application de rencontre ? Ok. Tu vas jouer avec quelqu’un que je connais en plus, que tu connais aussi d’ailleurs, où vous allez jouer un couple, la trentaine, etc. Et ce que ça te dit, bien sûr, avec plaisir. Donc, direction Barcelone, on nous paye l’avion, on nous paye tout. Et là, on est dans un cadre où on est face à des professionnels. Il y avait une quarantaine de personnes qui s’occupaient de nous. Et vraiment une production pour un an pour cette application. Donc, c’est super intéressant.
Majdeline
Donc là, tu es sorti complètement de ton confort de chez toi et finalement, tu t’es retrouvé limite comme un acteur ?
Philippe
Exactement. On était les deux seuls créateurs UGC. C’est ça qui est fou. Tous les autres étaient acteurs. Au départ, on a le syndrome de l’imposteur, on peut se dire : Qu’est-ce que je fais là ? Et finalement, on se prête au jeu et on développe des qualités, des compétences que les créateurs, enfin, les acteurs n’ont pas. Par exemple, le fait d’avoir des téléprompteurs. Donc en général, n’ont pas de téléprompteurs. Nous, on tourne souvent au téléprompteur et là, on est à l’aise. Et c’est ça qui est intéressant. Et c’est vraiment un monde à part et c’est super intéressant. C’est incroyable.
Majdeline
Ça confirme encore une fois que les créateurs EGC sont vraiment complets sur quasi tous les métiers de l’audiovisuel. Et est-ce que tu utilises l’IA ?
Philippe
Oui, j’utilise pas mal l’IA. Pour la création des sous-titres, c’est super intéressant. Aussi, il y a des IA qui permettent d’utiliser justement, par exemple, une longue vidéo, de permettre de les couper, d’en faire des mini clips. C’est super intéressant. ChatGPT qui peut aider aussi au niveau des scripts. On peut rentrer plein de données. Alors ça, je n’aime pas trop forcément l’utiliser. J’aime bien juste qu’ils me donnent des pistes, des idées. Sincèrement, pour l’instant, l’IA ne permet pas de créer des scripts ultra-créatifs. On est sur des inspirations pour l’instant.
Majdeline
Et toi, au niveau du métier, quelle est l’évolution que tu vois dans ce métier ? Est-ce que tu arrives à te projeter ?
Philippe
Je pense que les marques seront à la recherche d’égéries, de personnes qui représenteront leur marque à l’année. On va se retrouver avec moins de créateurs de contenu UGC, mais qui seront vraiment spécialisés. Qui seront centrés sur une marque et qui feront du contenu à l’année et qui auront à la fois le rôle de community manager et d’égérie. Donc, je pense que ça va demander plein de compétences, mais pour quelques marques. Et je pense que les créateurs de contenu UGC seront amenés justement à représenter la marque sur du long terme. Et puis, on aura peut-être deux, trois créateurs UGC par grosses marques.
Majdeline
Donc toi, c’est comme ça que tu envisages la suite et tu n’es pas du tout stressé parce qu’on peut se dire que c’est un nouveau métier, on ne sait pas trop où ça mène. Toi, en tout cas, ce n’est pas du tout une angoisse. Tu te dis : Dans tous les cas, ça nous mènera quelque part ?
Philippe
Oui, je suis beaucoup à l’écoute des marques, de leurs besoins. Et sincèrement, j’imagine mal les marques ne plus avoir besoin de vidéos, de création de contenu. Ça me paraît fou dans un monde dans lequel les réseaux sociaux sont omniprésents. Je ne vois pas l’évolution autre que ça, finalement. Mais qui sait, avec l’IA, ça peut aller vite…
Majdeline
On ne sait pas. C’est clair. On ne sait pas. Je pense qu’il y aura toujours besoin d’humains ?
Philippe
J’espère. Croyons en nous.
Majdeline
Pour nos auditeurs qui nous écoutent et qui nous connaissent qui ne savent vraiment rien, donc là, qui découvre ton métier. Je pense qu’il y en a pas mal, puisque c’est un nouveau métier. Ils peuvent penser que ça ressemble à un métier d’influenceur. Quelle serait la différence entre ces deux métiers. Est-ce que tu es un influenceur ?
Philippe
Non, je ne pense pas, car l’influenceur va beaucoup se baser sur son nombre d’abonnés. La conversion va se faire comme une sorte de rapport de confiance entre l’abonné et l’influenceur. Nous, on est là pour la marque. Donc, il n’y a pas besoin d’audience. D’ailleurs il n’y a pas besoin d’avoir une grosse communauté. Quoique, ça commence, Il y a des créateurs UGC hybrides qui deviennent des influenceurs. La grosse différence, c’est qu’on n’a pas besoin d’abonné, même si ça commence à changer. Donc c’est la première grosse différence. On a aussi une stratégie marketing derrière. Les influenceurs n’ont pas spécialement de script ou alors très rapidement, ça joue plutôt sur le rapport de confiance avec leur audience à eux. Nous, on va sur l’audience de la marque. On va sur la page de la marque. On met notre personnalité au service de la marque, contrairement à un influenceur qui va créer tout en fonction de sa personnalité et les gens vont venir à lui.
Majdeline
Ok. Merci beaucoup Philippe. Pour conclure, est-ce que tu aurais peut-être des conseils ou des choses à ajouter qu’on n’aurait pas évoqué pour les auditeurs qui découvrent ton métier ?
Philippe
Je dirais de suivre un petit peu ce qui se fait. Taper créateur UGC, amusez-vous. Rendez-vous compte que oui, c’est un vrai métier. Mais si vous êtes quelqu’un qui avait besoin, qui ressentait le besoin d’exprimer votre créativité, qui était intéressé par la création de contenu, l’acting, foncez. Si ce n’est, mettez en place une petite chose tous les jours. Et c’est ça qui fait la différence.
Majdeline
Super. Si certains souhaitent prendre contact avec toi, ils peuvent le faire via LinkedIn. Exactement. Je mets le lien du LinkedIn de Philippe en description du podcast. Merci Philippe.
Philippe
Merci à toi.