ÉPISODE 75 : L’atelier du gagne-pain de Samia Ghozlane Directrice Générale Grande Ecole du Numérique.
Dans l’Atelier du gagne pain, nous allons prendre le temps de rencontrer régulièrement des professionnels du recrutement. Avec eux, nous découvrirons un autre regard sur les métiers du digital. Dans ces ateliers, nous vous proposerons les conseils de ces professionnels pour faire les bons choix dans votre projet et vous aider à trouver le gagne pain qui vous convient.
Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir, Samia Ghozlane. Samia nous dévoile tous les aspects de son quotidien afin de découvrir son métier.
Merci à Samia, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ?
N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com
Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Samia Ghozlane – Profil LinkedIn
Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 75 :
Bertrand
Merci beaucoup Samia d’avoir accepté l’invitation du Gagne-Pain. Samia est la directrice générale de la Grande École du Numérique. Nous avons l’occasion d’y revenir, d’expliquer ça dans le détail, de parler de son rôle et des missions de la Gêne. Mais avant ça, Samia, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Samia
Oui, avec plaisir. Je suis Samia Ghozlane. Je suis la directrice générale de la Grande École du Numérique. J’occupe ces fonctions depuis la création de cette initiative, fin 2016. Ce qui a structuré mon parcours professionnel, ce sont deux éléments : mon intérêt et ma curiosité pour ce qu’on appelait Internet, le digital ou les NTIC. Et tout ce qui a trait à la formation, l’enseignement supérieur et le goût d’apprendre tout le long de sa vie.
Bertrand
Apprendre à apprendre, c’est un sujet qui revient toujours dans le podcast. Donc j’entends ça dans ce que tu nous dis. L’atelier du Gagne Pain a pour objectif de nous proposer des conseils pour trouver un job et construire sa carrière dans le digital. Si tu en es d’accord, Samia, j’aimerais organiser notre entretien sur quatre parties. C’est quoi la GEN ? Que tu nous expliques ce que c’est que la Grande École du Numérique. Comment est-ce qu’on peut trouver des formations grâce à la Grande École du Numérique ? La GEN propose aussi un observatoire de l’emploi, donc on pourra aussi donner des conseils, des avis qui permettent d’aiguiller ceux qui écoutent et qui cherchent un job. Et puis après, pour terminer, quelles sont tes conseils et tes retours d’expérience ? On va commencer avec la première question, c’est quoi la GEN ?
Samia
La GEN ou la Grande École du Numérique, contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, n’est pas une grande école. C’est un réseau de formation en métiers numériques, initialement. Et c’est surtout une initiative qui a été lancée durant l’année 2015 avec une mission et deux ambitions. La mission, c’est de permettre à des personnes de se former aux métiers numériques et de répondre aux besoins des compétences des entreprises qui étaient, en 2015, en cours de digitalisation. On en parle encore maintenant en 2023, mais c’était vraiment tout le début. Et l’ambition, c’est d’aller former des personnes qui ne se projettent pas forcément dans ce qu’on appelle aujourd’hui le digital. C’est-à-dire des personnes qui pourraient en rupture de parcours scolaire, ce qu’on pourrait appeler les décrocheurs, des personnes qui pourraient être en recherche d’emploi, des personnes qui pourraient résider dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Des quartiers dans lesquels le numérique est très loin de leurs préoccupations. Et aussi pour les femmes, un sujet cher à mon cœur parce que tout simplement, dans le numérique, on a une sous-représentation des femmes.
Bertrand
Donc, on est au cœur du sujet traite dans le podcast, c’est-à-dire accompagner les gens vers les métiers numériques avec un objectif en plus fort qui est d’aller chercher les gens qui sont un peu éloignés de ce sujet-là et d’essayer de les ramener vers ce sujet-là. Comment ça marche, la GEN ?
Samia
Comment ça marche ? Dès le début, on a lancé un appel à labellisation et on a créé un label qui s’appelle le label GEN. C’est le label des formations numériques inclusives. Derrière ce label, on a des critères d’éligibilité, des critères de sélection. Et parmi ces critères, il y a la nécessité, par exemple, de former un métier du numérique, certifiant, qualifiant, qui permet une insertion professionnelle à la sortie dans le secteur du numérique.
Bertrand
Donc, ça veut dire que vous n’êtes pas une école, mais vous labellisez des écoles ou vous labellisez des formations.
Samia
C’est comme ça que ça marche. On labellise des formations. Le label est porté au niveau de la formation. C’est la formation qui doit démontrer sa qualité, son approche pédagogique engageante, qui doit démontrer l’accompagnement social pour ne pas permettre le décrochage des apprenants, qui doit aussi les accompagner vers une insertion professionnelle avec des stages, avec éventuellement des projets professionnels avec les entreprises. C’est vraiment le label, il est au niveau de la formation. Et la formation doit, par exemple, faire en sorte qu’il y ait au minimum dix personnes dans chaque session de formation de public cible de l’agent, c’est-à-dire, ce que j’ai expliqué au début, des personnes peu qualifiées en recherche d’emploi des femmes et des personnes résidant dans les QPV.
Bertrand
D’accord. Est-ce que tu peux nous donner des exemples de formations pour lesquelles vous avez donné des labels, des gens qui sont un peu emblématiques de ce que vous faites ?
Samia
Je pense que vous allez rencontrer Frédéric dans Je vais citer Simplon parce que ça fait partie des premiers. Je vais citer 42, l’école 42, par exemple. Aussi des formations plus jeunes et plus émergentes ces dernières années, Connexio. Je peux citer la plateforme qui est sur Marseille, le Wagon. Donc, tout ce qu’on a, ces formations qui portaient le label des Coding School, qui ont émergé pour certaines en 2013, 2014, 2015, et pour certaines qui ont été lancées grâce au label GEN et grâce à la Grande École du Numérique, font partie de ce réseau de formation numérique inclusive et font en sorte de former ce public-là que nous, on veut absolument qu’il se projette dans un numérique, un numérique éthique, un numérique responsable, un numérique qui crée de la valeur et qui peut profiter à tout le monde. Et aussi un numérique qui permet à des gens peut-être qui sont en reconversion, parce que c’est beaucoup de public aussi comme ça, qui maintenant, avec cette digitalisation de toutes les activités, l’offre de services et l’offre de produits nouveaux, ont besoin de se reformer.
Bertrand
D’accord, c’est parfaitement clair. Il y a combien de formations comme ça qui sont labellisées ?
Samia
Aujourd’hui, on est autour de 300 formations.
Bertrand
300 formations partout sur le territoire ?
Samia
Partout en France, même dans les territoires ultramarins. On en a à Saint-Denis, à La Réunion, on en a dans les Antilles.
Bertrand
Ok, on mettra un lien dans les commentaires du podcast pour que chacun de ceux qui nous écoutent puissent retrouver une formation près de chez eux, parce que j’imagine Il y en a partout, donc ça va être facile.
Samia
Il y a un moteur de recherche et on peut chercher par formation labelisée.
Bertrand
On rajoutera ça dans les commentaires du podcast. Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça marche, justement, ces formations ? Ceux qui arrivent dans ces formations, ceux qui souhaitent faire ces formations, comment ça marche pour eux ?
Samia
Ce sont des personnes, donc chacune a un parcours qui lui est propre. C’est difficile de dire comment on arrive dans une formation labellisée. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un énorme travail des acteurs de l’insertion, Pôle emploi, qui peut aussi orienter vers une formation numérique, les missions locales, d’autres acteurs de l’orientation qui font leur travail pour aller identifier les personnes qui en
recherche de formation pour le faire. Nous, ce qu’on fait, c’est qu’on a fédéré ce réseau et qu’on communique énormément sur ce réseau au sein des réseaux sociaux, bien entendu, et au sein d’événements qu’on organise. Par exemple, des meet-up qu’on a fait récemment ou alors ce qu’on appelle les open gens, c’est-à-dire des journées portes ouvertes en ligne et en présentiel où les formations ouvrent leurs portes pour que chacun puisse aller se renseigner, rencontrer d’autres apprenants, discuter avec les formateurs, discuter avec les entreprises qui recrutent. Et c’est ça qui va donner l’attractivité et l’envie d’aller se former vers le numérique.
Bertrand
Une des questions qui se posent souvent, c’est le coût des formations. Comment ça fonctionne dans les formations que vous avez labellisées ?
Samia
C’est très clair. Pour les formations porteuses du label GEN, elles ont l’obligation de former sans reste à charge. Je n’utilise pas le mot gratuitement parce qu’il y a toujours quelqu’un qui paye.
Bertrand
Évidemment, ça coûte la formation.
Samia
C’est-à-dire dans une cession qui a 25 ou 30 personnes, il peut y avoir des personnes qui vont payer, des personnes dont c’est l’employeur qui va payer, des personnes… Et les autres, il faut trouver une manière qu’elle se forme sans reste à charge. Ça peut être, bien entendu, les acteurs de la formation qui sont financeurs de la formation, les régions, Pôle emploi et autres. Mais en tout cas, pour nous, c’est très important. Quand on est une formation numérique inclusive portant le label GEN, on a l’obligation d’intégrer dans chaque session de formation, pendant les trois ans de la convention de labellisation, un public qui se forme sans reste à charge.
Bertrand
D’accord, c’est clair. Ça veut dire que ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient faire ça, il faut qu’ils se renseignent sur comment financer leur formation. Il faut qu’ils posent des questions autour d’eux. Comment sont financés les formations s’ils veulent ne pas avoir de reste à charge ?
Samia
Se former, c’est d’abord se mettre en état de marche, de trouver la formation qu’on veut et comment on va la financer. C’est d’abord se faire une opinion. Qu’est-ce que je veux ? Pourquoi je veux me former ? À quoi je veux me former ? Quels sont mes atouts déjà ? Quelles sont mes compétences ? Et une fois qu’on a fait ça, Internet regorge d’informations. Et là, on va revenir là-dessus peut-être tout à l’heure.
Nous, on a mis en place un portail d’orientation et d’informations sur les formations numériques, toutes les formations numériques en France, plus de 19 000, pas uniquement celles qu’on labellise, qui sont vraiment une minorité. Et il y a toute une d’outils et de conseils pour pouvoir mûrir sa réflexion, choisir quelle formation, quelle typologie de métier on a envie d’apprendre. Et après, effectivement, il y a toute une démarche. Il faut bien sûr contacter la formation, il faut aller rencontrer les formateurs, il faut aller rencontrer les anciens apprenants, il faut regarder les avis qui sont donnés. Et effectivement, si on est en recherche d’emploi, il y a 100 conseillers Pôle emploi, voir avec lui s’il est possible de prendre en charge. Si on est en entreprise et qu’on veut de se reconvertir, voir aussi si ça peut être fait dans le cadre de la formation continue.
Samia
Donc, il y a énormément de dispositifs pour le financement. Mais l’élément le plus important, c’est d’abord bien préparer cette réorientation vers les métiers du numérique et une formation adéquate ou cette reconversion vers les métiers numériques avec la formation adéquate.
Bertrand
Il y a un sujet qu’on n’a pas évoqué. Peut-être qu’il faut qu’on dise un mot là-dessus, c’est les métiers en tension. Parce que si la Grande École du Numérique s’est aussi intéressée à ces sujets-là, c’est parce qu’il y a beaucoup d’emplois sur les métiers du du numérique. Est-ce que c’est toujours le cas ?
Est-ce qu’il y a toujours autant de tension sur les métiers du numérique ?
Samia
Là, je vais revenir à un outil qu’on a mis en place, sur lequel on a travaillé depuis plus de deux ans, qui maintenant marche bien, qui s’appelle Genscan. C’est à la fois un observatoire de l’offre de formation et des besoins de compétences des entreprises. C’est aussi une cartographie des métiers numériques et c’est aussi un indice de tension avec une mise à jour de ces données mensuelles et un rapport qui sort deux fois par an. On a vraiment énormément d’informations. Là aussi, je fais comme vous, j’invite les gens à aller cliquer sur le commentaire pour pouvoir accéder aux liens.
Bertrand
On mettra des liens vers le GenScan.
Samia
Genscan. Ce que met GenScan en perspective, c’est l’offre de formation. On est partis dans une logique data driving. On a remonté toute l’offre de formation en France qu’on a mis au miroir par rapport à une cartographie des métiers. 19 000 formations numériques qui sont recensées dans une carte de France et on a remonté les besoins de compétences des entreprises grâce à une startup qui utilise un modèle de métadonnées avec plus de 50 jobboards. Donc, il y a à peu près 80 000 offres d’emploi. Et on les met en perspective dans une carte de France et on voit un petit peu les trous dans la raquette, c’est-à-dire là où il y a des offres de formation et des besoins, on est bon. Là où il y a des besoins, il n’y a pas d’offres de formation, ça veut dire qu’on n’est pas bon. Et là, on a C’est vraiment un top 5 des métiers, à la fois du développeur, de tout ce qui est réseau, cybersécurité, de tout ce qui est data analyst, de tout ce qui est gestion de projets, tout ce qui est marketing et tout ce qui est design, qui arrive…
Samia
Et web design et création qui arrivent à la fin. Et c’est vrai que c’est très intéressant de le suivre tout le long parce que ce n’est pas un outil qui… C’est un outil qui recense toutes les mois, les données sont mises à jour. Et on peut se rendre compte.
Bertrand
C’est un observatoire régulier qui permet de voir comment ça évolue.
Samia
L’observatoire, c’est un film, ce n’est pas une photo. En fait, c’est un film. Donc, le mot observatoire, c’est pour ça qu’on l’appelle Genscan, parce que l’Observatoire, c’est un peu réducteur. C’est un film. Donc, tous les mois, on a les données qui sont mises à jour et on peut se rendre compte, à la fois en termes d’offres de formation et à la fois en termes de besoins de compétences. Et c’est vrai que sur certains métiers, on voit qu’il y a de la tension. Les métiers de cybersécurité, les métiers de l’analyse, ce qu’on appelle IA, mais l’IA, c’est de l’analyse. Et ça, c’est sûr. Mais ce qu’on note aussi, que les entreprises se sont un petit peu habituées à ce genre de tension et qu’elles ont d’elles mêmes trouvé des solutions avec la formation de leurs propres salariés. Et ça, c’est très intéressant. Ça veut dire que toutes les offres, tous les besoins de compétences des entreprises ne sont pas visibles parce qu’elles ne sont pas déclarées.
Bertrand
Il n’y a pas d’offre d’emploi parce qu’ils vont le faire en interne.
Samia
Deuxième chose, ils ont la plupart des entreprises qui recrutent ont des grands partenariats avec les grandes écoles, universités en qui forment en tout cas les profils qu’elles recherchent. Et souvent, ces jeunes sont soit en stage, soit en apprentissage. Donc, le recrutement se fait. Là aussi, l’offre n’apparaît pas. Donc, les besoins de compétences, effectivement, à prendre avec beaucoup de précautions. Mais ce qui est sûr, c’est qu’effectivement, les métiers en tension restent les métiers de la cybersécurité, la data.
Bertrand
Ça veut dire que si on résume, il y a quand même encore beaucoup de job. Il faut quand même aller chercher, regarder ça un peu plus dans le détail. Tous les métiers du numérique ne recrutent pas, mais il y en a quand même beaucoup qui recrutent. Merci Samia. J’aimerais qu’on prenne un peu de recul pour regarder un peu quels sont tes conseils pour ceux qui nous écoutent, à la fois pour trouver un job et pour trouver une formation. Avec toute l’expérience que tu as sur ces sujets, c’est quoi les principaux conseils ?
Samia
Trouver un job dans le numérique. Normalement, si on a une formation dans le numérique, on doit savoir à peu près comment fonctionnent les jobs boards et comment rechercher une offre d’emploi parmi les jobs boards. Après, si on est un jeune qui vient de finir une formation, la plupart du temps, c’est vraiment l’école et le réseau et les alumni qui va aider. Après, ça, c’est des écoles classiques. Si on est sur des formations type formation numérique inclusive de la GEN. On a normalement là aussi quand même le réseau des formations, les entreprises qui sont partenaires, qui peuvent aider. Et surtout, on a eu un stage qui est obligatoire, qui est environ de deux à trois mois, qui va permettre de mettre le pied à l’étrier dans une entreprise avant de pouvoir se lancer dans cette recherche active.
Bertrand
Ce que j’entends dans ta voix, c’est que globalement, le premier conseil que tu donnes, qui est un peu le conseil que donnent tous les professionnels du recrutement, notamment, c’est le réseau, c’est-à- dire travailler son réseau, développer son réseau. Est-ce que là-dessus, il y a des conseils que tu peux donner en plus sur comment je travaille mon réseau, qu’est-ce que je fais sur mon réseau ?
Samia
Quand on dit travailler son réseau, effectivement, on pense à LinkedIn parce que c’est le réseau, le professionnel le plus important. Moi, je reçois beaucoup de ventes, par exemple, de mise en relation et je suis toujours surprise que les gens ne fassent pas l’effort d’écrire un petit mot alors qu’ils ne me connaissent pas.
Bertrand
Très bonne remarque.
Samia
Je comprends tout à fait l’intérêt. Je suis prête à accepter des jeunes diplômés dans mon réseau, même à mettre… S’ils me demandent quelque chose de précis qui est de l’ordre du possible de faire, mais recevoir comme ça une invitation alors que je ne les connais pas.
Bertrand
Donc, tu dis globalement utiliser LinkedIn, c’est bien, mais savoir utiliser LinkedIn avec un minimum de courtoisie, c’est mieux.
Samia
C’est mieux. Après, il y a toutes les pages professionnelles, les groupes. Là aussi, c’est intéressant. Et pareil, moi, je gère certains groupes et je trouve intéressant qu’on me dise pourquoi vous voulez rentrer dans le groupe. Et une fois que vous y êtes, j’aimerais bien quand même que vous, de temps en temps, vous commentiez, vous l’avez fait. Je fais partie du groupe Human & Technology, je ne publie jamais rien, je ne dis jamais rien. Ça sert à quoi ? Donc, le réseau, c’est de l’interaction. L’interaction, ça veut dire que j’écoute ce que dit l’autre et je réagis à ce que dit l’autre.
Bertrand
Là aussi, ça rejoint un peu ce qu’on a déjà évoqué dans d’autres interviews sur le même sujet: être présent sur LinkedIn, avoir le minimum de courtoisie de faire un petit mot sur LinkedIn et puis après, publier, participer, être actif.
Samia
Voilà, relayer, participer, être actif. On fait tous de la veille. Il y a souvent des choses qui nous intéressent. Un petit post de deux lignes pour relayer un article qu’on a lu, pour dire ce qu’on en pense, pour taguer des personnes, pour dire: Tiens, ça m’a fait penser à toi en lisant ça. Tout ça entretient les liens et fait en sorte qu’on remonte d’ailleurs et on peut peut-être à ce moment-là avoir des opportunités professionnelles qui vous arrivent alors que vous ne pensiez même pas que cette entreprise pouvait être intéressée par votre profil. Et je trouve aussi qui est important, c’est que quand on est dans le numérique, on a souvent fait des projets et je trouve que le portfolio est un outil intéressant aussi. Je ne sais pas, ça peut paraître un peu vieillot peut-être.
Bertrand
Le fameux book.
Samia
Oui, le fameux book, mais je trouve que si on a fait des beaux projets et qui sont en ligne, il faut les valoriser.
Bertrand
Oui, ça aussi, c’est intéressant. Disons étoffer son profil en montrant ce qu’on a déjà fait, en expliquant ce qu’on a déjà fait. Linkedin le permet. En plus, on peut mettre de la vidéo, on peut mettre un peu tout.
Samia
Des e-portfolios, des badges, des certifications professionnelles en plus. Tous ces éléments-là vont vous permettre d’être distingué.
Bertrand
Excellent. Pour conclure cet entretien, j’avais envie de te poser des questions sur quelles seraient tes envies de communication par rapport à ceux qui nous écoutent. Je sais que tu avais des sujets qui te tenaient à cœur et sur lesquels tu avais envie d’échanger avec nos auditeurs.
Samia
Chaque fois que je prends la parole, j’essaie C’est toujours de glisser quelque chose autour des femmes et du numérique ou du femme ou digital, parce que c’est un sujet qui est cher à mon cœur. Déjà, avec la Grande École du Numérique, on a un objectif parmi notre réseau de former 30% de femmes. En 2022, parce qu’on a les chiffres consolidés de fin 2022, on était à 27%. Ça fait quand même plus de six ans qu’on travaille et on n’a pas atteint les 30%. Donc, le secteur numérique est un secteur porteur d’opportunités professionnelles et je trouve dommage que les femmes se privent de ces opportunités professionnelles et qu’elles restent minoritaires alors que je ne vois pas pourquoi elles n’auraient pas l’envie et pourquoi elles n’auraient pas les compétences, parce que les compétences, ça s’acquiert et qu’elles ne puissent pas, elles aussi, profiter.
Donc moi, ce que je voudrais, c’est lancer un appel à toutes les jeunes filles et les jeunes femmes et même les plus âgées, puisqu’il y a de la reconversion, à vraiment regarder ce secteur, à regarder les formations qui sont proposées et puis se poser les questions. Peut-être qu’il y a quelque chose pour moi dans ce secteur et que je pourrais contribuer. Je viens apporter ma petite pierre à l’édifice.
Samia
Tout le monde parle de l’IA. Si l’IA est faite par des hommes, 90%, c’est qu’on a un monde qui est complètement biaisé et ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. Les femmes ont un rôle à jouer dans le numérique. Pour qu’elles puissent jouer son rôle, il faut qu’elles se forment et qu’elles travaillent dans ce secteur. Parce qu’on sait aussi que celles qui sont formées ne restent pas dans le secteur.
Bertrand
J’ai une toute dernière petite question. Si ceux, je l’espère, qui nous écoutent, ont été intéressés par ce que tu nous as dit aujourd’hui sur la Grande École du Numérique et ton engagement là-dessus. Ils souhaitent te contacter, comment ils peuvent faire ?
Samia
Linkedin avec un petit mot.
Bertrand
Merci beaucoup. À bientôt.