Épisode 73 – Chloé Sebagh, L’association Diversidays.
Le Podcasthon a pour objectif de rassembler le plus grand nombre de podcasts francophones sur la semaine du 25 au 31 mars, pour que chacun édite un épisode spécial avec une association sans but lucratif de leur choix.
Le Gagne-Pain a décidé de mettre à l’honneur l’association Diversidays avec Chloé Sebagh, Directrice de la communication et du plaidoyer de l’association.
Diversidays est une association nationale d’égalité des chances qui œuvre pour faire du numérique le nouvel ascenseur social du XXIe siècle.
Merci à Chloé, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ?
N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com
Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Chloé Sebagh – Profil LinkedIn
Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 73 :
Bertrand
Bonjour et bienvenue dans Le Gagne-Pain. Dans le cadre de la semaine du Podcasthon, nous avons décidé de mettre à l’honneur l’association Diversidays. Elle milite pour aider ceux qui souhaitent trouver un job dans le digital et faire du numérique un nouvel ascenseur social. Dans ce cadre-là, nous avons le plaisir d’accueillir Chloé Sebagh. Bonjour Chloé.
Chloé
Bonjour Bertrand.
Bertrand
Merci beaucoup Chloé d’avoir accepté notre invitation. Chloé, tu es la directrice de la communication et du plaidoyer chez Diversidays. Nous allons avoir l’occasion d’y revenir et d’expliquer ton rôle, tes missions au sein de cette association. Mais avant ça, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ton parcours, tes expériences, tes engagements avant d’arriver chez Diversidays ?
Chloé
Avec plaisir. Déjà, merci beaucoup de m’accueillir dans le podcast. Moi, je viens de Picardie. J’ai grandi là-bas jusqu’à mes 18 ans. Je suis arrivée à Paris pour des études en droit et sciences politiques. J’ai ensuite travaillé en agence de communication. Puis, j’ai quitté cette agence. J’ai travaillé là-bas pendant trois ans. C’était une agence de communication éditoriale, donc mon travail, c’était d’écrire beaucoup. Suite à ça, je suis partie en Argentine durant trois mois avec mon sac à dos. Et puis, je suis rentrée et j’ai travaillé pas mal en freelance, en tant qu’autoentrepreneur dans la communication, avec quelque chose finalement d’assez polyvalent. Et j’ai croisé le chemin de Diversidays.
Bertrand
Tu es chez Diversidays depuis combien de temps ?
Chloé
Ça fait trois ans.
Bertrand
oK, on va pouvoir raconter ça dans le détail, ça va être parfait. Si tu en es d’accord, j’aimerais t’interroger sur Diversidays, qui se définit comme « une association nationale d’égalité des chances qui œuvre pour faire du numérique un nouvel ascenseur social ». Je trouve ça magnifique et c’est un sujet qui nous tient à cœur dans ce podcast. Si tu en es d’accord, j’aimerais organiser notre entretien autour de cinq questions. C’est quoi Diversidays ? À qui s’adressent les aides et les services proposés par Diversidays ? Quelles sont vos réussites ? Est-ce que tu peux nous donner quelques exemples ? Diversidays publie aussi des observatoires, des études, comment vous les utilisez et comment elles peuvent être utiles à ceux qui nous écoutent ? Et puis, quels seraient tes conseils et tes retours d’expérience pour les jeunes qui nous écoutent et qui cherchent un job dans le digital ? Donc, si ça te va, on peut commencer par C’est quoi Diversidays ?
Chloé
Diversidays, c’est une association nationale d’Égalité des Chances qui œuvre pour faire du numérique le nouvel ascenseur social. On travaille sur tous les enjeux de diversité, que ce soit l’âge, le genre, l’origine sociale, l’ethnique, géographique, l’orientation sexuelle. Vraiment, il y a plein de critères qui sont représentés. Et nous, notre travail au quotidien, c’est d’accompagner des demandeurs d’emploi qui sont en recherche ou en reconversion professionnelle vers les métiers du numérique. On accompagne aussi des entrepreneurs. On accompagne aussi des entreprises pour qu’elles transforment un peu leurs pratiques et qu’elles arrêtent de recruter uniquement sur le CV. Exclusivement des personnes qui sortent d’école, même si les personnes qui sortent d’école, c’est très bien. Et puis, on travaille aussi sur des vidéos, sur des études, sur des événements pour changer la donne et faire en sorte que chacun puisse prendre sa place dans ses beaux métiers du numérique.
Bertrand
Est-ce qu’il y a des métiers spécifiques ou c’est tous les métiers du numérique ?
Chloé
Nous, quand on parle de numérique, on parle de compétences numériques. Pour nous, un métier du numérique, c’est un métier dans lequel il y a une ou deux compétences numériques. Ça veut dire que finalement, on embrasse tous les métiers de demain.
Bertrand
Donc, ça peut aller du développement au community management jusqu’à la cybersécurité ou l’intelligence artificielle ?
Chloé
Exactement.
Bertrand
Comment vous vous êtes financés ? Comment vous fonctionnez ? C’est quoi l’organisation ?
Chloé
Chez Diversidays, on est financés par des entreprises, mais aussi par des subventions publiques, mais majoritairement par des entreprises. Il y a une vingtaine d’entreprises qui nous financent aujourd’hui : Google.org, EDF, AXA, Shopify, Sopra, Steria. On a aussi l’Agefiph, l’APEC. On est aussi lauréat du plan d’investissement dans les compétences. Donc ça, c’est la partie public. Il y a un mélange public-privé.
Bertrand
Ok, pour ceux qui nous écoutent, s’ils veulent s’investir dans Diversidays, comment peuvent-ils faire ?
Chloé
On est justement en train de mettre en place une politique par rapport aux bénévoles parce qu’on est en train de grandir. Ça fait six ans maintenant qu’on existe. Il y a 200 bénévoles qui interviennent de façon régulière ou de façon ponctuelle, un peu sur tout le territoire en France. Car ça, je ne l’ai pas dit, mais notre action, elle n’est pas que parisienne. On est partout, on se déplace. Donc, si vous voulez vous investir dans Diversidays, il suffit de m’écrire à chloe(@)diversidays.com et on vous trouvera des missions.
Bertrand
Quel est quoi ton rôle chez Diversidays ? Ça veut dire quoi Responsable de la com ? Et surtout, ça veut dire quoi plaidoyer ? Ça, ça nous intéresse beaucoup.
Chloé
Ça interroge beaucoup de personnes. En fait, chez Diversidays, on va dire qu’on fonctionne sur deux jambes. Il y a le principal de notre métier qui est d’accompagner des gens à travers justement les programmes qu’on porte. Ça, c’est géré par une directrice des programmes et du développement qui s’appelle Iris Avital et que j’embrasse. Et de l’autre côté, il y a la partie communication et plaidoyer que je pilote. La communication, il y a plusieurs aspects. D’abord, le fait de communiquer sur les programmes pour donner envie aux gens d’y participer,. Parce que c’est bien joli d’avoir des dispositifs, mais il faut aussi que les gens puissent s’y reconnaître et puissent comprendre ce qu’il y a dedans, notamment quand on défriche des métiers. Il y a cette partie communication autour des programmes, mais il y a aussi un gros enjeu quand on travaille dans des associations comme les nôtres, qui est de donner à voir déjà l’existant. On a une conviction chez Diversidays, c’est que notre pays regorge de talents, mais c’est aussi que les rôles modèles, ont un rôle déterminant à jouer. Et pour ça, il faut qu’ils soient visibles.
Bertrand
Donc, ça veut dire des exemples ?
Chloé
Exactement. C’est donner à voir des exemples.
Bertrand
Ça m’amène à la question suivante : à qui s’adresse les aides et les services que vous proposez ? Et est-ce que tu peux expliquer comment on en bénéficie ?
Chloé
En fait, ça dépend des programmes. Nous, on a trois programmes chez Diversidays. Donc, il y a Déclics Numériques qui s’adressent aux demandeurs d’emploi. Pour ça, il suffit d’être demandeur d’emploi. Il n’y a pas de condition. Tous nos programmes sont 100% gratuits. Ça, c’est intéressant de le savoir.
Bertrand
Si je suis demandeur d’emploi, je prends contact avec Diversidays et je peux bénéficier des services que vous proposez.
Chloé
Exactement. Ça, c’est pour Déclics Numériques, le programme pour la reconversion professionnelle. Pour les entrepreneurs, il n’y a quasiment pas de critères, mis à part avoir un projet d’entreprise évidemment. Et puis, correspondre à un critère de discrimination éventuelle. Mais en fait, il y en a tellement qui sont possibles. Aujourd’hui, il y a un actif sur deux qui craint d’être discriminé en France. Il y a tellement d’enjeux que finalement, on peut facilement correspondre à ce critère et rejoindre un de nos programmes.
Bertrand
Ok, excellent. Et donc après, si on fait une sorte de portrait robot des gens qui ont bénéficié de vos formations, ça s’adresse à qui ? Qui sont ceux qu’on peut mettre en avant ?
Chloé
En fait, vraiment, il n’y a pas de portrait robot. C’est très difficile d’en donner un. Je peux donner plusieurs portraits robots. On peut sortir d’école et s’interroger. On peut ne pas avoir de diplôme du tout, même ne pas avoir le bac et se dire, en fait, j’ai fait plein de petits boulots. Et maintenant, j’envisage peut-être d’aller vers un métier plus stable et le numérique m’intéresse. On peut se dire à 40 ans qu’on a envie d’aller vers ces métiers, être maman, avoir deux enfants ou être senior et l’envisager aussi. Il n’y a pas de règles. L’essentiel, c’est d’être motivé, c’est d’en avoir envie et d’être curieux ou curieuse.
Bertrand
Oui, curieux, c’est important. Yann Gabay d’Oreegami dans un épisode précédent disait qu’il faisait, une sorte de mesure de l’envie. Pour voir comment les gens étaient motivés pour rejoindre son programme. Est-ce que vous avez le même genre d’approche ? Comment vous mesurez l’envie ?
Chloé
On ne mesure pas l’envie. On a les portes grandes ouvertes et on laisse les gens venir, en tout cas sur Déclics Numériques. Ce programme pour la reconversion professionnelle, pour l’entrepreneuriat, c’est un petit peu différent parce qu’on a besoin de voir quel est le potentiel de développement du projet. La personnalité de l’entrepreneur, ça compte, mais c’est plutôt la manière dont va être présenté le projet. On n’a pas de dossier de candidature. On remplit un formulaire et on voit quand même, est-ce que l’idée est bonne, qu’est-ce qu’on pense de cette entreprise qui va naître et où est-ce que l’entrepreneur a envie de l’emmener. Voilà comment on mesure, si on devait dire qu’on mesure l’envie.
Bertrand
Et après, si on parle de ce projet d’entrepreneuriat, parce que j’imagine que ça doit intéresser pas mal des gens qui nous écoutent, vous les accompagnez comment ? C’est quoi l’approche que vous apportez ? Il y a une approche humaine ou financière. Quelle est votre approche ?
Chloé
Ce programme a été créé pour accompagner les personnes qui n’ont pas fait d’école de commerce et qui ont un projet d’entreprise. Mais qui ne sont pas passées par les grandes écoles, qui n’ont pas le réseau, les financements, etc. Il y a quatre aspects à travers lesquels on accompagne ces personnes. Il y a la stratégie, donc ils vont être coachés sur la réflexion autour de leur business modèle, le réseau, aussi, on va leur présenter du monde. De la visibilité, très important, on va leur apprendre à communiquer et on va aussi leur donner des opportunités. Par exemple, on essaye dès qu’on peut de les valoriser en média, typiquement. Faire un média, ça peut changer beaucoup de choses dans une recherche de financement. Et puis, il y a un quatrième ingrédient qui est la confiance en soi et qui peut être déterminante. C’est de dire, Ton projet, il est bien, tu peux y croire, tu n’es pas là pour rien. Donc maintenant, il faut croire en toi. On permet aux gens de pitcher aussi. En fait, c’est tous ces ingrédients-là qui peuvent permettre de décoller.
Bertrand
Ok, on peut passer à la troisième question parce qu’elle est très liée. Est-ce que tu peux nous parler de quelques réussites ? Des exemples de personnes qui sont passées par vos programmes et qui ont eu un changement social, j’imagine, un changement d’entreprise ou un changement tout simplement de job ?
Chloé
Déjà avec plaisir, car c’est toujours un bonheur de parler de ces réussites-là. Par rapport à Déclics Numériques, on en a plein des exemples, mais il y en a un qui me touche particulièrement, c’est celui des femmes qui se sont reconverties après 40 ou après 35 ans vers les métiers du numérique. Auparavant elles étaient dans d’autres carrières, et aujourd’hui gagnent mieux leur vie ou en tout cas s’orientent vers un horizon plus positif et plus rémunérateur. Je pense par exemple à Anane, qui avant était secrétaire médicale, qui s’est retrouvée dans une situation un petit peu particulière dans le cadre du COVID, parce qu’elle ne voulait pas se faire vacciner. Aujourd’hui, Anane est en reconversion pour devenir développeuse. Elle est en cours actuellement, en alternance. Elle m’a dit qu’elle avait trouvé le métier de ses rêves. Et ce qui est marrant dans le parcours d’Anane, c’est qu’elle le dit, depuis les débuts, elle est passionnée par l’informatique.
Chloé
Ses frères, ils ont été orientés vers l’informatique, mais elle non, parce que femme, sans doute. Et aujourd’hui, elle m’a dit : Chloé, j’ai trouvé le métier de mes rêves, tu ne te rends pas compte. J’aimerais bien qu’elle vienne un jour dans le podcast pour parler de ce qu’elle a fait.
Bertrand
Avec plaisir, on sera ravis de l’accueillir. Donc ça, c’est pour le métier de développeur ou développeuse. Est-ce qu’il y a d’autres exemples de métiers comme ça qui pourraient parler à ceux qui nous écoutent ?
Chloé
Je pense à quelqu’un d’autre qui s’appelle Jérémy, qui vient de Toulouse, qui a été enseignant pendant plusieurs années, mais qui s’est rendu compte qu’il était aussi passionné plutôt par le numérique. Il faisait partie des premiers, en 2020, à être accompagné par le programme en plein Covid. Et aujourd’hui, il est Social Media Manager dans une entreprise et il est ravi.
Bertrand
Ok. Je crois que tu avais aussi évoqué des métiers plus en phase avec les demandes très actuelles. On a parlé de la cybersécurité, on a parlé de l’intelligence artificielle. C’est déjà dans les formations sur lesquelles vous travaillez ?
Chloé
On est en train d’injecter tout ça dans les programmes. Il y en a sans doute parce qu’on a accompagné déjà 10.000 personnes…
Bertrand
Dix mille personnes ?
Chloé
Dix mille personnes en trois ans. Donc ça représente beaucoup de monde. Il y en a beaucoup qui sont encore en formation, parfois, ils nous font des retours une fois qu’ils sont pleinement diplômés ou en entreprise. Parce que pour beaucoup, ça nécessite quand même de se former et d’aller rejoindre une école, un organisme de formation, etc. Mais on a des ateliers sur les métiers de la cybersécurité. On est en train d’injecter de l’IA. Donc peut-être d’ici à quelque temps, il faudra qu’on revienne pour vous présenter des rôles modèles.
Bertrand
Excellent. On a parlé du réseau tout à l’heure. Est-ce qu’il y a un travail qui s’effectue autour des anciens de Diversidays. Est-ce que vous créez ça aussi ? Genre comme les programmes alumni dans les écoles ?
Chloé
Oui, on a créé la DiversiFamily parce qu’on adore faire des jeux de mots. Ça, c’est plutôt pour les entrepreneurs. On s’est rendu compte qu’évidemment, il y avait le leadership programme, donc notre programme d’accompagnement à destination des entrepreneurs, il dure 120 heures, c’est costaud. Mais après ça, ils rejoignent justement une communauté avec de l’entraide, avec des conseils, mais aussi avec des temps où on fait intervenir des coachs, des personnalités. Là, par exemple, on avait quelqu’un qui s’appelle Tonton Karim sur les réseaux, qui est venu nous parler de LinkedIn et de comment mettre LinkedIn au service de son business. On est en train de multiplier ça et de muscler toute cette partie-là, parce qu’aujourd’hui, cette DiversiFamily, c’est 400 entrepreneurs, donc il y a de quoi faire de l’entraide.
Bertrand
Excellent. On fera un petit poke à Tonton Karim, parce qu’effectivement, il est très présent sur les réseaux. Il est super. Et de temps en temps, il nous fait des petits coups. Tu parles de tes formateurs, des bénévoles dont on parlait tout à l’heure. Ça veut dire que ça représente combien de personnes tout ça ? Tous ceux qui encadrent, ceux qui vont être formés par DiversiDays ?
Chloé
C’est 200 bénévoles aujourd’hui. Il y a des bénévoles qui sont bénévoles à titre personnel, c’est-à-dire qui nous donnent du temps, d’autres à titre professionnel. Aujourd’hui, le mécénat de compétences, c’est quelque chose qui prend de plus en plus d’importance. Chez nos partenaires, il y en a qui animent des ateliers, par exemple, sur Déclics Numériques pour parler très concrètement de ce qu’ils font au quotidien et pour permettre aux personnes qui suivent le programme de se projeter.
Bertrand
Et après, j’imagine, il y a aussi des salariés dans l’association. Ça représente quel volume à peu près ?
Chloé
Aujourd’hui, on a une quinzaine chez Diversidays et ça va de notre DG aux personnes qui seront en alternance au sein de l’association et qui travaillent sur des aspects RH comme sur du pilotage de projets.
Bertrand
Merci Chloé. Chez Diversidays, vous publiez aussi et vous créez des outils pour parler de la diversité et de l’inclusion. Ça m’intéresse et je pense que ça va intéresser beaucoup de ceux qui nous écoutent de comprendre ce que vous publiez et ce que vous faites.
Chloé
On publie plein de choses. On a un certain nombre d’études que l’on sort justement pour faire un état des lieux, pousser des recommandations aussi. Ça, c’est la partie du plaidoyer. On produit pas mal d’études avec des partenaires. Je pense, par exemple, à un observatoire sur les métiers du numérique qu’on sort avec France Travail, sur les différences d’appétence pour ces métiers en fonction de critères. Et par exemple, on a une étude qui montre qu’une femme de quartier est 5,7 fois moins encline à aller vers les métiers du numérique qu’un homme qui habite en ville. Typiquement, ce sont des choses qui peuvent être intéressantes pour les pouvoirs publics.
Bertrand
Ces études, elles sont disponibles sur votre site. Et à chaque fois que tu les cites, on peut mettre nous un lien qui renvoie vers ce contenu ?
Chloé
Exactement. Vous pourrez retrouver ces études sur notre site. On en a fait une sur l’index diversité, donc sur la mesure de la diversité en entreprise. On a travaillé aussi sur comment les Français recherchent sur les discriminations avec Google. C’est une étude qui est assez intéressante, assez originale aussi, parce que c’est dans l’intimité du moteur de recherche, quelles questions on se pose. C’est un chiffre qui est assez intéressant, donc je le donne. La requête « suis-je normale ? » a augmenté 70% en cinq ans. C’est énorme. Ça montre qu’on est beaucoup à se poser ces questions-là. Et ça a montré aussi un autre truc, c’est que les gens sont à la recherche de solutions. Ils se posent plein de questions sur « comment je fais pour parler de ce sujet ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » Ça montre qu’il y a vraiment une curiosité sur ces enjeux et moi, ça me donne beaucoup d’espoir personnellement.
Bertrand
Donc ça, c’est la partie études. Tu as dit aussi qu’il y avait des outils. Alors ça, ça veut dire quoi ? Qu’y a-il d’autre que l’on peut proposer à ceux qui nous écoutent ?
Chloé
Chez Diversidays, on aime beaucoup produire des vidéos. On produit beaucoup de vidéos et surtout, on aime mettre en avant des rôles modèles. Sur nos réseaux, vous pouvez trouver plein de vidéos, que ce soit des portraits d’entrepreneurs qui portent des solutions fortes. Mais aussi des portraits de personnes qui travaillent dans le secteur du numérique, qui ont fait leur reconversion professionnelle et qui parlent de leur expérience. Sur notre chaîne YouTube. Il y a aussi les live de lancement de déclics numériques où il y a justement plein de personnes qui racontent leur parcours en cinq minutes top chrono. Donc ça peut vous donner de la visibilité sur les métiers du numérique, mais aussi sur les parcours personnels des personnes qui ont passé le cap.
Bertrand
Il y avait un sujet aussi que j’avais envie de voir avec toi, c’est le rôle de plaidoyer. Ça veut dire que vous allez aussi porter la bonne parole, expliquer ce que fait l’association dans les médias ?
Chloé
Absolument. On le fait dans les médias et on le fait avec les médias, parce qu’au-delà du fait d’aller défendre ces sujets. Proposer des témoins qui ont participé, des alumni, qui ont participé à nos programmes, prennent la parole parce que ce sont eux nos meilleurs avocats. Au-delà de ça, on a un annuaire de talent où justement, on pense vraiment que la France, elle regorge le talent. Et il y a plein de personnes qui portent des super projets en France. On n’essaie pas de réinventer la roue, on essaye au contraire de les mettre en avant. Et donc on a un annuaire avec aujourd’hui plus de 300 talents partout sur le territoire en France, qui travaillent sur plein de sujets en lien avec le numérique, qui porte des solutions positives. Et On a un annuaire qu’on porte avec aujourd’hui avec Radio France, B-smart, Les Éco-Start, Madyness, avec plusieurs médias. Il m’en manque toujours un quand je le cite, c’est terrible. On peut télécharger gratuitement sur notre site et qui peut donner plein d’idées aussi.
Bertrand
Pour conclure un peu cet entretien, j’avais envie de t’interroger sur tes conseils, tes expériences pour ceux qui nous écoutent et qui s’interrogent sur les métiers du numérique. Quels seraient tes conseils ?
Chloé
Mon conseil principal, je pense que ce serait de dépasser le syndrome de l’imposteur. Ça fait un peu tarte à la crème de dire ça, parce que je pense que dans n’importe quel podcast, on peut l’entendre. Mais c’est sincère, c’est honnête, car maintenant qu’on a quand même fait pas mal de lancements, justement, de chacun de nos programmes. On se rend compte que c’est souvent ce qui bloque les compétences ou la vision du secteur. Ce sont des choses qui peuvent vraiment s’acquérir facilement sur Internet en posant des questions, en étant curieux. Mais par contre, dépasser ce syndrome de l’imposteur, lancez-vous, prenez conscience. Parce qu’en fait, il n’y a personne qui a le savoir de façon innée. Et quand on pose des questions, quand on ose, on est face à des portes closes, mais il y a toujours quelqu’un qui finit par ouvrir la porte et on a besoin de vous.
Bertrand
Le meilleur exemple, c’est vous. Vous ouvrez les portes ?
Chloé
On essaye.
Bertrand
Chez Diversidays, c’est votre boulot. Il y avait aussi dans la préparation de cet entretien un sujet autour des femmes et du numérique. J’aimerais bien que tu dises deux mots là-dessus parce que je pense que c’est un sujet qui te tient à cœur.
Chloé
Beaucoup, je parlais tout à l’heure de l’exemple d’Anane, mais il y en a plein d’autres. Il y a l’exemple de quelqu’un qui s’appelle Lucie et qui a décidé de monter sa boîte et qui est super contente, qui s’éclate. Il y a des places pour les femmes dans ce secteur. Parfois, elles n’osent pas. C’est fou le nombre de femmes qui s’excusent de vouloir y aller parce qu’on a l’impression que justement, c’est de la compétence dure. Alors que les soft skills, c’est hyper important dans le numérique et les femmes ne sont pas réduites à ça. Mais il faut vraiment que les femmes prennent leur place et qu’on ait de plus en plus d’exemples et que cela ne soit plus du tout un sujet.
Bertrand
Dans les conclusions de cet entretien, est-ce qu’il y a des choses importantes qui arrivent chez DiversiDays, dont tu voudrais parler ? Je ne sais pas quoi, les prochaines aventures, les prochains sujets, prochain rendez-vous peut-être ?
Chloé
Il y en a plein. Les prochains rendez-vous, on a la chance d’avoir une actualité qui est dense. Il y a une prochaine édition de Déclic Numérique qui va commencer le 4 juin. Ça va arriver dans quelques semaines. Et si vous vous posez des questions sur les métiers du numérique et que vous avez envie d’en savoir plus, allez-y, suivez-nous. Si vous voulez d’ailleurs, sur toutes les actualités, vous pouvez vous abonner à la newsletter de l’association. On met les prochaines dates clés, les nôtres, mais aussi celles de nos partenaires. C’est un peu une manière de faire de la veille. Si vous cherchez un emploi, des opportunités, des formations, il y a plein de choses. On sera à VivaTech pour celles et ceux que ça intéresse. Viva Tech avec qui on a un partenariat, avec une promo d’entrepreneur qu’on accompagne. N’hésitez pas à nous poser des questions et à venir nous rejoindre si vous en avez envie. On a aussi une soirée Tremplin. Alors là, je n’ai pas la date, mais elle va bientôt arriver avec des entrepreneurs qui travaillent sur les enjeux sport et e-Sport.
Chloé
Et je ne pourrais pas tout citer là, mais en tout cas, les événements de DiversiDays sont gratuits. Donc, on est toujours content d’acquérir celles et ceux qui le souhaitent. Abonnez-vous et vous à notre newsletter.
Bertrand
Oui, la newsletter, ça me semble la bonne démarche. On mettra le lien vers ta newsletter. La toute dernière question, si ceux qui nous ont écouté, qui ont trouvé intéressant ton intervention et qui souhaitent continuer le dialogue avec toi, veulent le faire, comment ils font ?
Chloé
Ils m’écrivent sur LinkedIn.
Bertrand
On mettra le lien pour qu’ils puissent le faire facilement. Chloé, merci beaucoup.