Épisode 68 : Milo Rignell, Head of the Digital Program & Resident fellow for AI and emerging technologies chez l’Institut Montaigne.
Dans l’Atelier du gagne pain, nous allons prendre le temps de rencontrer régulièrement des professionnels du recrutement. Avec eux, nous découvrirons un autre regard sur les métiers du digital. Dans ces ateliers, nous vous proposerons les conseils de ces professionnels pour faire les bons choix dans votre projet et vous aider à trouver le gagne pain qui vous convient.
Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir Milo Rignell, Head of the Digital Program & Resident fellow for AI and emerging technologies chez l’Institut Montaigne. Milo nous dévoile tous les aspects de son quotidien afin de découvrir son métier. Quel sont les points forts de son métier ? Nous vous laissons découvrir toutes ses réponses dans ce 56 ème épisode du Gagne-Pain.
Merci à Milo, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ?
N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com
Il y a 2 messages principaux à retenir de notre étude. Le premier, c’est qu’il y a beaucoup d’opportunités dans les métiers du numérique, il y a une croissance importante et trop peu de personnes qui rentrent dans ces métiers. Le deuxième message, c’est que c’est possible de se reconvertir vers ces métiers et que c’est beaucoup plus facile qu’on ne le croit généralement
Milo Rignell, Head of the Digital Program & Resident fellow for AI and emerging technologies
Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Milo Rignell – Profil LinkedIn
Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 68 :
Bertrand
Pour ce nouvel atelier du Gagne-Pain, nous avons le plaisir d’accueillir Milo. Bonjour Milo,
Milo
Bonjour Bertrand.
Bertrand
Merci beaucoup Milo d’avoir accepté notre invitation. Milo est expert pour les projets de nouvelle technologie et intelligence artificielle à l’Institut Montaigne. Il a notamment publié une note d’action sur « Mobiliser et former les talents du numérique » et une autre sur l’intelligence artificielle. Bref, il est très bien placé pour répondre à nos questions. Mais avant cela, est-ce que tu souhaiterais ajouter quelque chose pour te présenter à ceux qui nous écoutent ?
Milo
Premièrement pour dire que je suis très content d’être là. Des sujets qui m’intéressent depuis assez longtemps, l’éducation, l’intelligence artificielle et le numérique plus généralement. Pendant mes études, j’ai monté une entreprise en EdTech qui s’appelait TEECH. J’ai ensuite développé des formations autour de l’IA, donc très heureux d’en discuter aujourd’hui.
Bertrand
D’accord. L’idée, c’est d’accompagner ceux qui nous écoutent pour leur proposer des conseils pour les aider à trouver un job ou pour construire leur carrière dans le digital. Si tu en es d’accord, j’aimerais t’interroger sur ces deux sujets : le digital et l’intelligence artificielle. Sous l’angle, comment accompagner ceux qui cherchent un boulot aujourd’hui, ceux qui cherchent un stage, ceux qui cherchent une alternance ? Et on pourrait organiser notre entretien autour de cinq questions. C’est quoi l’Institut Montaigne, C’est là que tu travailles et que tu publies. Quels sont tes rôles et missions au sein de cet institut ? Comment « mobiliser les talents du numérique » ? L’impact de l’intelligence artificielle, pour ceux qui nous écoutent ? Et puis, quels sont tes conseils et tes retours d’expérience ? Voilà les cinq questions sur lesquelles on va essayer de s’arrêter quelques minutes avec toi. Pour débuter. C’est quoi l’Institut Montaigne ?
Milo
L’Institut Montaigne. C’est ce qu’on appelle un Think Tank. Donc, très concrètement, c’est une association dont la mission est de réfléchir et de produire des rapports sur des sujets de politique publique, des sujets d’éducation, de santé, de tech. Ce dont je m’occupe, c’est de recommander des actions aux gouvernements, aux décideurs publics, sur comment améliorer ces différents champs de politique publique.
Bertrand
Et ces différents champs s’intègrent aussi dans l’Union européenne, puisque parmi les recommandations, il y a aussi l’intégration de ce qui se passe à l’Europe, notamment sur le numérique. Il se passe beaucoup de choses ?
Milo
Exactement. On est un Think Tank français, mais avec un prisme européen. C’est toujours dur de parler de la France sans parler d’Europe. Donc, on parle évidemment d’Europe.
Bertrand
Ok, c’est très clair. Quel est ton rôle et ses missions à l’Institut Montaigne ?
Milo
Je suis responsable de projet et expert résident sur les sujets numériques et nouvelles technologies. Concrètement, ce que ça veut dire, c’est que c’est moi qui m’occupe de piloter et de coordonner nos travaux sur des sujets de politique publique numérique. Donc, par exemple, de la stratégie du gouvernement sur les questions d’intelligence artificielle. Aujourd’hui, on va parler par exemple de comment est-ce que le gouvernement pourrait mettre en place des mesures pour former et attirer plus de talents du numérique ? Donc, ça implique de discuter de ça avec les professionnels du secteur, comprendre leurs enjeux et leurs recommandations et agréger tout ça dans un rapport final que, ensuite, on transmet aux décideurs politiques.
Bertrand
On peut passer à notre troisième thème qui est le thème un peu central du sujet d’aujourd’hui, c’est « mobiliser et former les talents du numérique ». Donc c’est en grande partie pour ça qu’on se rencontre aujourd’hui. Tu as publié une note d’action avec beaucoup de recommandations, notamment pour expliquer comment on peut développer le numérique en France. Et j’avoue que cette note m’a attiré et j’y ai trouvé beaucoup de choses intéressantes. Est-ce ce que tu peux décrire un peu le travail que tu as fait là-dessus ?
Milo
Donc déjà préciser que c’est vraiment un travail de longue haleine. C’est un travail de réflexion et de production qui s’est déroulé sur environ 10 à 12 mois. Et aussi dire que ce n’est pas un travail qui a été effectué seul. Comme je l’expliquais tout à l’heure, je coordonne, je pilote. Mais en fait, la vraie matière grise, la vraie intelligence, vient de ce qu’on appelle un groupe de travail. Et donc on a travaillé très étroitement avec plusieurs personnes. On a travaillé avec l’ancien DRH du grand groupe WorldLine, qui est un groupe de paiement en ligne. On a travaillé avec la présidente d’IBM France, on a travaillé avec un directeur de Ionis éducation qui est le groupe qui rassemble les écoles Epita et Epitech. Donc, on a travaillé très directement, très étroitement avec toutes ces personnes, au fil de l’eau. Et puis, on a sollicité l’avis et l’expertise de plein de professionnels, d’acteurs sur le terrain, aussi bien côté privé pour comprendre leurs enjeux que côté public, pour comprendre les enjeux en matière de formation et autres.
Bertrand
Ce que j’ai retenu, et on en a discuté avant de préparer cette interview. Il y a des grandes données qui me semblent intéressantes et qui sont parfois pas très bien précisées dans d’autres études. Globalement, tu estimes que le marché, c’est aujourd’hui à peu près de 1 million de personnes qui travaillent dans le numérique en France. Et parmi ce 1 million de postes, il y en a à peu près 10 % qui ne sont pas pourvus. Ça, c’est un peu une donnée générale de base pour bien comprendre le travail et le périmètre sur lequel tu as travaillé ?
Milo
Oui, exactement. D’ailleurs, je pense qu’on a fait l’effort d’aller chercher des bouts de données à droite à gauche pour les consolider. Des rapports précédemment faits par le gouvernement, des données qui étaient publiées sur certaines catégories de métiers par des fédérations professionnelles à droite, à gauche. Et donc on a rassemblé tout ça pour justement essayer de proposer ce chiffrage assez inédit.
Bertrand
Ça me semble très intéressant, parce que c’est vrai que l’on n’a pas une vision globale. Donc 1 million d’emplois dans le numérique en France, sachant que ça recouvre globalement le périmètre de tous les métiers du numérique, pas seulement une partie des métiers. Ça correspond à ce qu’on couvre, nous aussi, aussi dans le podcast, c’est-à-dire à dire à la fois des métiers de développement, des métiers de production, des métiers de communication, de gestion de réseaux sociaux. C’est vraiment tous ces métiers qui représentent l’environnement de près de 1 million de personnes ?
Milo
Exactement. Et donc on a essayé d’être le plus rigoureux possible dans notre méthodologie. Si vous voulez aller regarder ce que ça recouvre en termes de métiers, vous pouvez vous référer au référentiel France Stratégie qui est un peu la base qu’on a utilisée pour agréger toutes ces données et faire ce travail.
Bertrand
Dans l’étude que tu as publiée « Mobiliser et former les talents du numérique » il y a une autre donnée qui me semble intéressante, c’est la perspective à l’horizon 2030. Donc qu’est-ce que ça veut dire en termes de potentiel de Job pour ceux qui nous écoutent ?
Milo
Tu citais à l’instant qu’il y avait à peu près 1 million d’emplois dans les métiers du numérique. Le chiffre qu’on projette à horizon 2030, c’est à peu près 1,6 million d’emplois. Donc, c’est beaucoup plus que ce qu’on a aujourd’hui. Et d’ailleurs, c’est tout l’enjeu. Et c’est la raison pour laquelle on a publié cette étude, c’est comment combler ce gap ? C’est à peu près 6,5% de croissance en moyenne par an sur ces métiers. Il faut comprendre que c’est vraiment beaucoup plus que ce qu’on observe ailleurs sur d’autres segments de métiers. C’est 2 à 3 fois plus de croissance, ce qui mécaniquement fait qu’on a ce chiffre de 1,6 million d’emplois en 2030.
Bertrand
D’accord. Donc ça veut dire que, c’est un secteur important avec les chiffres que tu publies. C’est en plus un secteur qui va se développer de façon massive, avec un potentiel d’emplois pour ceux qui nous écoutent, qui est très important ?
Milo
Oui, tout à fait.
Bertrand
Et évidemment, l’étude explique comment il faut faire pour combler ce gap, parce que c’est aussi un secteur en tension. Donc quand on dit en tension, ça veut dire qu’il y a plus de gens qui cherchent des collaborateurs que de collaborateurs eux-mêmes ?
Milo
Ouais, exactement, on le chiffre aussi. On chiffre la tension et on voit très bien que, sur les métiers du numérique, il y a une tension globale qui est très importante, beaucoup plus que dans d’autres secteurs. Ce qui concrètement veut dire, comme tu le disais à l’instant, qu’il y a en fait plus de jobs que de personnes prêtes à prendre ce job. Ce qui veut dire qu’il y a du coup beaucoup d’opportunités. Mais nous, notre mission à l’Institut Montaigne, c’est de proposer au gouvernement des mesures pour combler ce gap à horizon 2030.
Bertrand
Merci Milo. Parmi les sujets que tu évoques dans cette note, il y a cette question des talents cachés et notamment cette question de comment je me forme sans avoir vécu le parcours classique d’un étudiant qui sort d’une école de commerce. C’est un sujet important pour la recherche d’emploi ?
Milo
Je pense que c’est très important. Il y a 2 messages principaux à retenir de notre étude. Le premier, c’est qu’il y a beaucoup d’opportunités dans les métiers du numérique, il y a une croissance importante et trop peu de personnes qui rentrent dans ces métiers. Le deuxième message, c’est que c’est possible de se reconvertir vers ces métiers et que c’est beaucoup plus facile qu’on ne le croit généralement. Et donc, quand on fait référence au terme « talent caché », on fait référence à toutes les personnes qui pourraient se reconvertir assez facilement et assez rapidement vers les métiers du numérique, mais qui, pour diverses raisons, ne le font pas. Et le message premier de l’étude, c’est de dire que le principal sujet, c’est d’attirer, de convaincre plus de personnes que c’est possible de le faire.
Bertrand
Dans l’étude, le périmètre, on en a un peu parlé tout à l’heure, mais je voudrais revenir dessus pour que cela soit clair. Il y a la conception, le développement, la maintenance de produits et de services numériques… Ça couvre tous les sujets du numérique. C’est ça, l’objet de l’étude, c’est d’avoir essayé de couvrir tous ces sujets ?
Milo
C’est ça, on distingue trois typologies de métiers liés au numérique. Disons le premier, c’est la typologie sur laquelle notre étude se centre, ce sont les métiers « cœur du numérique ». Les métiers qui sont dédiés à concevoir, maintenir, développer des produits et des services numériques comme celui de Data scientist, Product Owner, développeur… Et on met de côté deux autres typologies de métiers qui sont liées au numérique, qui sont d’une part les métiers dits transformés par le numérique. Donc ça, ce sont des métiers préexistants. On peut penser à celui de designer, mais qui va être transformé par le numérique et devenir par exemple un métier de designer web. Ou bien tous les autres métiers qui sont impactés par le numérique, parce qu’on utilise au quotidien des outils numériques.
Bertrand
Ça peut recouvrir les métiers de la communication, ces métiers qui deviennent de la communication digitale par exemple ?
Milo
Voilà quasiment 100 % des métiers.
Bertrand
Un autre sujet que j’aimerais bien aborder avec toi, c’est la question du type d’entreprise. Donc dans ce que tu évoques, tu parles de tous les types d’entreprises. Est-ce ce qu’on peut s’arrêter un peu là- dessus ? PME, grands groupes, administration, startup ? Voilà, on a quand même, parmi ceux qui nous écoutent souvent, cette question là où est-ce que je vais aller bosser ? Est-ce que je vais rentrer dans une grande entreprise ou est-ce que je vais aller dans une startup ? Est-ce e que tu vois des différences sur justement ces potentiels en fonction de la taille de l’entreprise ?
Milo
Alors, je pense que la première chose à avoir en tête, c’est que toutes les entreprises, toutes les organisations publiques ou privées ont besoin de talents du numérique, donc recrutent des gens dans les métiers du numérique. Dès lors que l’on est formé au numérique, on a 100 % de choix sur la typologie de structure qu’on va intégrer et le secteur. On a pas mal de luxe de ce point de vue. Ensuite, c’est vrai qu’il y a quelques différences selon la taille de la structure. Dans des petites structures, on va typiquement avoir des personnes qui auront plusieurs casquettes. Donc, si on s’occupe du digital dans une PME, on va à la fois faire le développement web, s’occuper des sujets de cybersécurité, peut-être faire la communication digitale… Alors que dans des plus grandes structures, ce sera plus ciblé. L’autre point, c’est peut-être aussi que dans les plus grandes structures, de ce fait, il y a des rôles plus seniors. En management, on parle de DSI, directeurs des systèmes d’information, donc ce genre de rôle un peu plus senior de management. On le retrouve plutôt dans les grandes structures. Dans de petites structures, on a des personnes métier et puis directeur directrice de la structure.
Bertrand
C’est le cas aussi pour les administrations parce que c’est un sujet sur lequel je n’avais pas forcément réfléchi. Quand j’ai lu ton étude, tu parles pas mal de la digitalisation de l’administration, on s’en rend pas forcément compte, mais c’est aussi un immense potentiel de métier ?
Milo
Oui, et d’ailleurs, je pense qu’il y a un immense potentiel qui est reconnu par l’État dans la transformation des services publics, justement pour les numériser et les rendre plus accessibles. Au sein de l’Etat, on a tous ces profils, de data scientist à Product Owner. Donc en fait des rôles un peu agiles qu’on n’associe pas toujours à l’État. On les retrouve au sein de l’État et il y a toutes ces opportunités-là au sein du public.
Bertrand
Qu’est-ce ce que tu peux dire globalement à ceux qui nous écoutent sur l’impact de l’intelligence artificielle tel que tu l’as exprimé dans la note « Investir l’IA sûre et digne de confiance » que tu as écrite ?
Milo
Donc, je pense que le premier point, c’est en fait de bien saisir l’impact potentiel de l’intelligence artificielle, c’est-à-dire une technologie qui s’appuie sur des données pour apprendre à faire des choses. En 2023, on a bien vu en fait le potentiel de ce principe-là avec des ChatGPT ou Midjourney qui sont capables de faire plusieurs tâches différentes. Et ça, ça va continuer à évoluer. Il y a deux grands principes qu’on peut tirer de ce constat. Le premier, c’est l’importance pour tout le monde de se former à l’intelligence artificielle, d’aller en comprendre dans les grandes lignes. Je ne parle pas de devenir ingénieur IA, mais de comprendre de façon globale comment fonctionne l’IA. Parce que, en réalité, tous les métiers seront impactés et s’appuieront sur de l’IA. Et de deux, car que ça nous permet de comprendre comment utiliser ces outils, comment interagir avec eux.
Bertrand
Ça veut dire tester. Ne pas avoir une idée préconçue, mais tester les différents outils, se faire une première idée sur comment ça marche et à quoi ça sert ?
Milo
Ça veut dire tester, mais ça veut dire aussi comprendre les quelques grands principes sous-jacents. En fait, quand on teste, on voit juste l’entrée et la sortie. Je pense qu’il est utile de se former un minimum en 4 ou 5h. L’Institut Montaigne propose une Formation gratuite, « Objectif IA » , qui dure 4 à 5 h, qui permet de comprendre les grands principes de fonctionnement de l’intelligence artificielle.
Bertrand
Ok, donc se former, c’est un peu la clé pour comprendre. Il ne suffit pas de se jeter dedans, il faut aussi se former et comprendre derrière ce qui est sous le capot ?
Milo
C’est le premier point. Et je pense que c’est important de faire cet effort, d’aller comprendre ce qu’il y a sous le capot. Et ça concerne tout le monde. Le deuxième élément, c’est de comprendre que l’IA sera un outil au service de plein de métiers différents. Et donc de comprendre que des métiers qui vont croiser IA et la santé, l’écologie, des compétences métiers de façon générale seront très plébiscitées. Et donc, quand on a une expertise dans un métier donné, dans un secteur donné, ajouter une composante IA devient quelque chose de très puissant et c’est là où on aura vraiment de la valeur ajoutée.
Bertrand
Ce que je comprends, c’est que c’est un peu comme rajouter quelque chose sur son CV ? C’est-à-dire que je suis à la fois Community Manager, Data Scientist ou Développeur, mais en plus, je sais comment l’IA peut avoir un impact sur mon métier ? Je peux en jouer pour comprendre, pour faire encore mieux ?
Milo
Ouais, c’est exactement ça. C’est bien d’avoir en tête que l’IA est juste un outil et pas une finalité, et donc que dès lors qu’on a IA et quelque chose d’autre, là, une vraie valeur ajoutée.
Bertrand
C’est un point important, c’est d’apprivoiser l’IA pour améliorer ses compétences dans le métier dans lequel on est actuellement ou dans le métier dans lequel on va travailler demain. Et tu as envie de réaffirmer un point important, c’est qu’il faut que chacun, on se forme à l’IA et que l’on s’y prépare dans son propre job. Ce n’est pas un job en soi l’IA, c’est quelque chose qui accompagne son propre job ?
Milo
Exactement. Et c’est pour ça que je dis que c’est important en fait de non seulement utiliser les outils, mais aussi comprendre un minimum les principes sous-jacents, comme celui de prédire l’élément suivant. Parce qu’une fois qu’on a compris un peu ce principe, on se rend compte que ça ne va pas juste s’arrêter à la génération de texte. Par exemple, si on utilise chat GPT, on pourrait se dire c’est impressionnant, ça génère du texte. Mais peut-être que ça mettra dix ans avant de générer des vidéos. Or, si on comprend ce principe sous-jacent, on se rend compte que ça pourrait très bien s’appliquer à des vidéos, tout comme des actions robotiques.
Bertrand
Milo Pour terminer notre entretien, j’avais quelques questions, notamment sur les conseils et les retours d’expérience sur les métiers. Donc, on sort un peu de l’intelligence artificielle, on essaie de regarder de façon plus générale les métiers du numérique. C’est quoi, selon toi, les évolutions importantes auxquelles il faut que se préparent nos auditeurs ?
Milo
Je pense que le premier, c’est vraiment de se rendre compte de l’évolution du numérique dans tous les secteurs. Donc ce sont des métiers qui infusent tous les secteurs et en fait, on peut combiner numérique et notre secteur de prédilection. C’est-à-dire que si c’est l’écologie qui nous intéresse. Si on a envie d’avoir un impact sur le changement climatique, on peut combiner numérique et cet objectif- là. Si c’est la santé qui nous intéresse et qu’on a envie de sauver des gens, on peut combiner numérique et ce domaine-là. Donc ça, c’est le premier point. Le deuxième, c’est de se rendre compte que ce n’est pas si compliqué que ça que de rentrer dans les métiers du numérique. De se lancer, de ne pas se poser trop de questions, de trouver une formation. Il y en a plein qui existent en ligne, y compris des formations gratuites et se lancer.
Bertrand
J’ai une dernière question un peu pratique pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient prolonger la discussion avec toi et s’ils veulent te poser une question en particulier, comment ils peuvent faire ?
Milo
Me contacter sur LinkedIn Milo Rignell. C’est la façon la plus simple.
Bertrand
Milo Merci beaucoup !
Milo
Merci beaucoup.