page title icon ÉPISODE 66 – Digital Learning Manager, Mathilde Nasser

Épisode 66 : Mathilde Nasser , Digital Learning Manager chez Learn Assembly.

Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir Mathilde, qui nous présente son métier en tant que Digital Learning Manager chez Learn Assembly. Mathilde nous raconte aujourd’hui son parcours, comment elle en est arrivée jusqu’ici, et quel sont les points forts de son travail.

Merci à Mathilde, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.

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« Un Digital Learning Manager, c’est quelqu’un qui est capable de monter une formation de A à Z. Pour un client, une école, une entreprise, en tenant compte à chaque fois des spécificités à la fois des apprenants visés, du contenu transmis et du client. »

Mathilde Nasser , Digital Learning Manager

Notes du podcast et liens utiles :

Notre invité : Mathilde Nasser – Profil LinkedIn

Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn

La retranscription de l’épisode 66 :

Bertrand
Bonjour Mathilde.

Mathilde
Bonjour Bertrand.

Bertrand
Merci beaucoup Mathilde d’avoir accepté l’invitation du Gagne-Pain. On va expliquer ton métier de Digital Learning Manager dans le détail, mais avant, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Mathilde
Je m’appelle Mathilde Nasser, j’ai 31 ans, j’ai grandi en région parisienne où je suis restée à peu près toute ma vie et j’ai fait pas mal de choses dans ma vie. J’ai un parcours un petit peu atypique et je suis maintenant Digital Learning Manager depuis bientôt trois ans.

Bertrand
Tu as fait beaucoup de choses. Peux-tu justement nous présenter ton parcours professionnel, tes études, quels sont tes premiers stages, les premières expériences professionnelles ?

Mathilde
Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire. C’est aussi pour ça que j’ai exploré pas mal de choses. J’ai commencé en « éco- socio » à Dauphine et je voulais travailler dans le patrimoine, dans les musées. J’ai fait un stage au château de Versailles, au musée du Quai Branly.

Bertrand
Pas mal, et après, tu as changé ?

Mathilde
J’ai changé car je me suis me rendue compte qu’il n’y avait pas exactement ce que je cherchais dans ces expériences. Je me suis dit que j’allais tester autre chose et je suis partie en école de commerce à l’ESSEC. Ça m’a permis de découvrir tout le côté patrimoine immatériel. J’ai travaillé en Champagne chez Dom Pérignon.

Bertrand
Pas mal aussi…

Mathilde
C’était sympa, il y avait pas mal de Champagne. Ensuite, je suis allée en conseil stratégique dans le secteur culturel. En gros, on aidait des villes à créer leurs musées ou des régions à créer une route des vins. Et donc, ça, c’était chez Nova Consulting.

Bertrand
et après, tu as basculé dans la formation et le digital learning. On va expliquer ça dans le détail. Est-ce que maintenant, tu peux nous dire dans quelle entreprise tu travailles ?

Mathilde
À présent, je travaille chez Learn Assembly, qui est un cabinet de d’accompagnement des organismes de formation, des écoles et des entreprises dans la section formation des entreprises.

Bertrand
Et pour arriver chez Learn Assembly, tu as fait un petit parcours sur lequel on aura l’occasion de revenir, qui s’appelle Le Bahut, qui t’a formée à ce métier du digital learning ?

Mathilde
Exactement.

Bertrand
On expliquera ça tout à l’heure, on va revenir dans le détail sur la façon dont ça se passe. Est-ce que tu peux nous dire concrètement qu’est-ce que ça veut dire un Digital Learning Manager ou comment ça se traduirait si on vous laissait l’expliquer simplement ?

Mathilde
C’est un métier qui est en création. Digital Learning Manager, il y a la notion de formation généralement digitale, même si dans la pratique, on va sur de l’hybride, il y a donc aussi du présentiel. Il y a le côté manager, le côté chef de projet, animation d’une équipe. Un Digital Learning Manager, c’est quelqu’un qui est capable de monter une formation de A à Z. Pour un client, une école, une entreprise, en tenant compte à chaque fois des spécificités à la fois des apprenants visés, du contenu transmis et du client.

Bertrand
Merci beaucoup Mathilde. Est-ce que maintenant, tu peux nous décrire quelles sont les missions quotidiennes d’un Digital Learning Manager ?

Mathilde
Dans le cadre de mon métier chez Learn Assembly, j’ai trois principales missions qui sont : accompagner les structures de formation, créer des dispositifs de formation et former des formateurs.

Bertrand
D’accord. Si on vient sur chacune d’entre elles, accompagner les entreprises, ça veut dire quoi ? Comment ça se passe ?

Mathilde
Concrètement, accompagner des structures de formation, c’est les aider à définir leurs besoins. Les structures, ça peut être beaucoup de choses différentes. Ça peut être une école, ça peut être une université, ça peut être une entreprise, mais dans tous les cas, elles doivent créer une formation et elles ne savent pas forcément laquelle, sous quelle forme, à destination de qui. Et nous, on intervient pour les aider à avoir un peu un pas de recul sur ce qu’elles font déjà ou ce qu’elles ne font pas et vers où elles pourraient se diriger.

Bertrand
D’accord. Alors après, créer les parcours de formation, ça veut dire quoi ? Comment ça se passe ?

Mathilde
Ça, c’est plus standard. C’est « On a un besoin, on a une cible apprenante. Comment on atteint cette cible ? » En gros, c’est définir les objectifs pédagogiques, les contenus, les expertises et surtout une grosse réflexion sur « Est-ce qu’on fait ça en présentiel, à distance ? Avec quels outils ? Et avec quelle validation ? »

Bertrand
D’accord, c’est là où le digital intervient beaucoup. Il peut y avoir de l’autoformation, des formations enregistrées, des QCM, de la validation d’expertises, c’est ça ?

Mathilde
Exactement, le digital a un peu changé tout et il y a eu le Covid aussi qui a changé énormément de choses. Tout le monde s’est mis au distanciel et ce qui est génial, c’est que ca a ouvert sur plein de modalités différentes. Ce qui est un peu plus compliqué, c’est que souvent maintenant, on ne sait plus trop s’y retrouver. Et c’est là où nous, on intervient, on donne des conseils parce que le digital pour le digital, ce n’est pas toujours la solution non plus.

Bertrand
Après, tu dis former les formateurs, faire de la formation pour ceux qui vont former. Comment ça se passe ça ?

Mathilde
Ça, c’est de la formation, mais concrètement, c’est surtout depuis le Covid. Former à distance, ce n’est pas pareil que former en vrai. Former à travers un écran Teams, c’est quand même une expérience très différente que devant une salle de classe. Et donc, on est là pour aider les formateurs à trouver les outils adéquats, à trouver la bonne posture, répondre à leurs interrogations.

Bertrand
La bonne durée ?

Mathilde
Exactement. C’est surtout une question de durée.

Bertrand
Mathilde, est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi tu as choisi ce métier ?

Mathilde
Alors moi, j’ai choisi ce métier principalement parce que j’aime apprendre et ça me donnait l’opportunité d’apprendre plein de choses sur plein de sujets. D’un point de vue un peu plus global, je trouve que c’est important l’apprentissage tout au long de sa vie. C’est un peu un rôle aussi social et j’aime bien jouer ce rôle-là dans la société.

Bertrand
D’accord. Aujourd’hui, pour ceux qui nous écoutent, et qui vont commencer leur carrière professionnelle, il faut qu’ils se fassent à l’idée qu’ils vont apprendre tout au long de leur vie. Ils vont continuer à apprendre tout le temps ?

Mathilde
Oui, C’est ça. Parce qu’entre les métiers qui n’existent pas, les métiers qui vont changer et les nouvelles technologies, on le voit bien avec les entreprises qu’on accompagne, tout le monde est déjà obligé de se former, en continu.

Bertrand
En filigrane, il y a beaucoup d’avenir pour ce métier. Il va falloir beaucoup de Digital Learning Managers ?

Mathilde
Ça, c’est sûr. Ils recrutent massivement.

Bertrand
On y reviendra à la fin pour expliquer comment on peut trouver des postes dans ce job. Il y a une autre question qui nous intéresse beaucoup au Gagne-Pain, ce sont les principales compétences. Quelles sont les trois principales compétences qu’il faut avoir pour faire ce job ?

Mathilde
Si je devais en choisir trois, je prendrais, la curiosité, l’empathie et une forme de pragmatisme.

Bertrand
La curiosité, ça veut dire quoi dans ton métier ? Il faut sans arrêt chercher les nouveautés ?

Mathilde
C’est ça. Il faut être ouvert, il faut avoir envie de bouger, il faut avoir envie d’apprendre, il faut avoir envie de parler à des interlocuteurs différents. Il ne faut pas être fermé d’esprit parce que sinon, il ne va rien se passer.

Bertrand
D’accord. Et après, tu as dit qu’il fallait être pragmatique ?

Mathilde
Oui, il faut être pragmatique puisque la formation veut toujours faire un truc incroyable. Et en fait, il y a une réalité terrain. Les étudiants ont un temps limité, les apprenants, ils ont une concentration limitée. Donc, il faut savoir abandonner certaines grandes idées aussi pour aller sur quelque chose qui marche, être adaptable, pas poursuivre un idéal qui ne sera pas efficace.

Bertrand
D’accord, il faut du pragmatisme pour réussir tout ça. Et la dernière chose que tu as dite, c’est : Il faut être empathique. Explique-nous comment ça se passe d’être empathique dans ton métier ?

Mathilde
Je pense que c’est vraiment le cœur du métier. C’est-à-dire que pour enseigner quelque chose à quelqu’un, il faut comprendre ce qui se passe dans sa tête. 80% du métier, c’est se mettre à la place des apprenants et essayer de comprendre ce qui va se passer dans leur tête quand ils seront face à la formation.

Bertrand
D’accord, ça rejoint ce que tu disais tout à l’heure sur le fait que tu aimes bien apprendre. Tu te mets à la place de ceux qui apprennent ?

Mathilde
En même temps, il ne faut pas trop projeter sur eux notre manière d’apprendre, parce qu’il y a plein de manières d’apprendre. Il faut passer du temps à discuter avec les apprenants et c’est souvent l’erreur qui est faite dans beaucoup de formations, c’est de ne pas avoir pris ce temps d’échanger et d’essayer de comprendre les apprenants.

Bertrand
Est-ce que ça veut dire que l’on peut faire une sorte de « tour de chauffe » avec des apprenants pour tester si ça marche ?

Mathilde
C’est une excellente idée. Oui, c’est complètement recommandé, surtout quand on fait des dispositifs digitaux. Parce que si on fait quelque chose à l’oral, on peut l’adapter. Autant le dispositif digital, une fois qu’il est produit, il ne change pas. Donc c’est conseillé de le tester avant de faire la production complète.

Bertrand
Mathilde, est-ce que tu peux nous dire quelle est la tâche quotidienne qui te plaît le plus dans ton métier et celle qui te plaît le moins ?

Mathilde
C’est celle qui me plaît le plus, je pense vraiment que c’est au début, quand il faut comprendre ce qui se passe. Il y a toujours une problématique qui se pose en termes de compétences, de résultats. Et là, il faut la décortiquer et comprendre quel est le sujet de formation, qui est à la base de cette problématique. Et ça, j’aime beaucoup. Ça implique de faire parler des gens qui ne se parlent pas normalement. Ça implique de faire expliquer des choses qui ne sont jamais expliquées, parce que tout le monde part du principe que l’on sait. Et donc c’est le moment où j’apprends le plus.

Bertrand
D’accord. C’est un rôle de coordination. Il faut essayer de se coordonner avec les autres, faire travailler les autres ensemble ?

Mathilde
Je dirais même plus diplomate, intermédiaire. Parce que l’on fait parler des gens qui normalement ne se parlent pas. L’enjeu, c’est qu’ils se parlent bien, sans être en conflit, en se faisant comprendre.

Bertrand
Quelle est la tâche qui te plaît le moins ?

Mathilde
Ça, comme j’imagine dans beaucoup de métiers, ça relève plutôt de l’administratif. La formation, c’est quand même très contrôlé et subventionné. Ça implique des conventions, des partenariats. Il y a beaucoup de tâches administratives.

Bertrand
Je comprends. Attention QGP, la question Gagne-Pain. Combien ça gagne, un Digital Learning Manager ?

Mathilde
C’est très différent d’une structure à l’autre, il faut le savoir. Chez Learn Assembly, c’est entre 38 et 50K€ annuel en fonction de la séniorité.

Bertrand
D’accord. Est-ce qu’il y a des primes ? Comment ça marche ça ?

Mathilde
Oui, nous, on a des primes qui sont des primes communes à l’entreprise en fonction de nos résultats annuels.

Bertrand
Est-ce que tu pourrais également nous dire quel a été le plus grand défi que tu as eu à relever en arrivant dans ce métier ?

Mathilde
Je dirais le vocabulaire, parce que c’est quand même un monde en soi, avec un vocabulaire rempli d’acronymes. C’est vrai qu’en arrivant, tout ce qui est OPCO , VAE, LMS. C’était un petit peu flou.

Bertrand
Ok On est vraiment sur des choses complètement spécifiques à l’enseignement qu’on ne connaît pas si on n’a pas travaillé déjà dans ce métier.

Mathilde
Je dirais à la formation en général, parce que ce n’est pas forcément que scolaire, il y a aussi toute la formation continue.

Bertrand
D’accord. Il y a l’environnement dont tu parlais avant, c’est-à-dire administratif, sur le financement des formations. Il y a beaucoup de financement pour les formations en France, mais c’est vrai que c’est très complexe parfois ?

Mathilde
Voilà, il faut rentrer dedans.

Bertrand
D’accord. Et alors, quelle a été la plus grande surprise quand tu es arrivée dans ce métier ?

Mathilde
Ça a été de constater que souvent, les formations sont construites en partant du besoin de l’employeur et ne sont pas forcément construites en partant de la réalité des apprenants.

Bertrand
D’accord, ça, c’est l’empathie dont tu parlais tout à l’heure.

Mathilde
Oui, c’est l’empathie et le temps aussi d’aller voir concrètement ce qui se passe. Je me souviens par exemple d’une entreprise qui avait construit un magnifique dispositif de formation en ligne, qui avait coûté très cher et qui était objectivement très beau. Sauf qu’il est tombé complètement à côté de la plaque parce qu’ils avaient oublié de vérifier que les apprenants avaient une connexion Internet qui fonctionnait. Parce qu’ils étaient dans des usines sur site et ils pouvaient juste pas utiliser le dispositif.

Bertrand
C’est un peu embêtant.

Mathilde
Un petit peu d’argent perdu.

Bertrand
Est-ce que tu peux nous dire, Mathilde, que changerais-tu dans ton parcours si tu devais changer quelque chose ?

Mathilde
Honnêtement, je ne pense pas que je changerai quelque chose. J’ai fait beaucoup de choses différentes, mais c’est aussi comme ça que je suis. J’aime bien explorer des choses.

Bertrand
Tu es un peu touche-à-tout ?

Mathilde
Ouais, je suis un peu touche-à-tout. J’aime bien combiner des compétences. Et puis, je me rends bien compte aujourd’hui que je mobilise des compétences que j’ai un peu apprises à chaque étape de mon parcours. Donc finalement, ce qui fait que j’apprécie autant mon métier aujourd’hui, c’est que je suis capable de mobiliser tout ce que j’ai pu faire avant.

Bertrand
D’accord. Et ce côté touche-à-tout, tu as aussi permis de trouver ce métier et de rencontrer celui ou ceux qui t’ont appris ce métier ?

Mathilde
Oui, c’est vrai. Moi, c’est un métier que j’ai découvert par hasard. On était juste après le Covid, donc moi, je bossais dans le tourisme à cette époque- là.

Bertrand
Pas terrible.

Mathilde
Ce n’était pas fou. Du coup, j’ai trainé sur LinkedIn. J’ai exploré, j’ai appelé des gens, j’ai discuté et je suis tombée sur ce métier qui avait l’immense avantage de réunir des choses que j’aimais. La transmission, la découverte, et qui avait aussi l’autre immense avantage de recruter.

Bertrand
D’accord. C’est grâce au Bahut que tu as fait ça ?

Mathilde
C’est ça. On m’a recommandée de passer par le Bahut parce qu’il faut quand même une connaissance pédagogique de formation. Le Bahut, c’est un Bootcamp, à l’époque où je l’ai fait en tout cas, c’était un Bootcamp à Lyon, qui permettait justement d’avoir toute cette connaissance, tout ce vernis pédagogique pour pouvoir ensuite travailler en entreprise.

Bertrand
Mathilde, la communauté du Gagne-Pain nous interroge régulièrement sur l’utilisation de l’anglais. Est-ce que l’anglais, pour toi, c’est important dans ton métier de Digital Learning Manager ?

Mathilde
Ça peut être utile, mais ce n’est pas nécessaire. Selon les structures où on travaille, si elles ne sont pas internationales, honnêtement, moi, j’ai fait assez peu de missions en anglais.

Bertrand
D’accord. Donc, ça veut dire qu’on peut se passer de l’anglais avec un métier qui s’appelle Digital Learning Manager ?

Mathilde
L’intitulé sera peut-être « ingénieur pédagogique », mais c’est le même métier et il faut juste viser des entreprises ou des écoles à portée nationale.

Bertrand
Mathilde, pour ceux qui nous écoutent, quelles sont les bonnes formations pour faire ce métier de Digital Learning Manager ?

Mathilde
Il n’y en a pas énormément parce que c’est un métier qui reste très jeune. Je citerai Nanterre en ingénierie pédagogique. Ensuite, il y a le Bahut que j’ai fait, il y a OpenClassrooms et puis Learn Assembly.

Bertrand
Toi, tu continues à te former régulièrement ?

Mathilde
Oui, c’est un métier qui évolue vite. Les technologies évoluent vite. Il faut se former. C’est obligé.

Bertrand
Si on veut aller un peu plus loin, quelles sont les ressources ou les meilleures ressources disponibles pour continuer à se former sur ce métier ?

Mathilde
Moi, je suis très Newsletter. Donc je recommanderai celle de Sydo qui s’appelle Sydologie, qui est un peu une référence. Après, il y a Nicolas Roland qui en fait une très bien. Centre Inffo est très pratique pour les questions législatives et les évolutions qui sont quand même régulières. Après, il y a Marie Daulé et Rémi 23 qui sont pas mal. Et puis, évidemment, la newsletter de Learn Assembly. C’est bien aussi.

Bertrand
On a parlé formation, mais on n’a pas parlé encore certification. Est-ce que les formations sont certifiantes ? Est-ce qu’il y a des certifications professionnelles sur ce métier ?

Mathilde
Il y en a de plus en plus. Il y a des diplômes. Par exemple, Nanterre, ils délivrent un diplôme et ensuite, en certification, il y a ingénieur pédagogique, la certification d’OpenClassrooms. Et puis, leur assemblée, eux, ils préparent une certification Digital Learning Manager.

Bertrand
Mathilde, est-ce qu’il y a une journée type dans ton métier de Digital Learning Manager ?

Mathilde
Pas vraiment. Honnêtement, ça va de discuter avec des apprenants pour les comprendre, à écrire un script, animer une formation en présentiel ou à distance. Ça change un peu tous les jours et c’est ça que j’aime bien.

Bertrand
Est-ce qu’il y a un mode de vie type pour le métier de Digital Learning Manager ? On pose cette question surtout à propos du télétravail. Comment ça se passe ?

Mathilde
Généralement, il y a du télétravail. Ça dépend des structures, mais l’immense majorité du temps, on est quand même à distance. Je sais que moi, quand j’anime à distance, je suis en télétravail parce qu’en fait, par définition, c’est plus facile. Et je sais que sur certaines structures, on peut même être complètement à distance.

Bertrand
D’accord, donc il peut y avoir un Digital Learning Manager à 100% en télétravail.

Mathilde
Ça existe, surtout dans les organismes de formation en ligne. Par exemple, Open Classroom, ils n’ont pas de salle.

Bertrand
Ok. Quels seraient tes conseils pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient faire ce métier ?

Mathilde
Honnêtement, il faut juste se lancer. C’est un métier qui est jeune, qui évolue vite. Tout le monde a quelque chose à y apporter parce qu’il est en cours de définition. Je dirais vraiment tenter la chose.

Bertrand
Quand on a préparé l’entretien, tu as aussi dit « Ça recrute »

Mathilde
Oui, ça recrute beaucoup. Ça recrute massivement. C’est vrai ? Tout le monde recrute.

Bertrand
Quand tu dis « Ça recrute. » Ça recrute dans les organismes de formation ? Ça la recrute aussi dans les entreprises qui veulent-elles même former ?

Mathilde
Honnêtement, les écoles s’y mettent, les entreprises s’y mettent, les organismes de formation bien sûr. Tout le monde recrute parce que tout le monde se rend compte que la formation, c’est un peu le nerf de la guerre.

Bertrand
Il y a aussi une question qui revient beaucoup autour de l’intelligence artificielle. Qu’est-ce que ça change ? Est-ce que ça peut changer quelque chose pour ce métier ? Est-ce que ça change déjà quelque chose ?

Mathilde
Je pense que ça va changer énormément de choses dans le métier, principalement parce que l’IA générative permet de créer des formations, de créer des textes, des vidéos, etc. Je pense qu’il faut s’y former, il faut s’y préparer. Après, ça ne va pas remplacer le métier car il y a quelque chose que l’IA ne sait pas faire, c’est, comme je l’ai dit, de se mettre à la place des apprenants. Pour moi, c’est vraiment le cœur du métier de Digital Learning Manager.

Bertrand
Mais ce qu’on voit avec l’IA générative, notamment sur la partie vidéo, traduction, le « Lip Syncing » (synchronisation labiale), pour que l’on ait l’impression que la personne parle dans une autre langue. C’est quand même des choses qui devraient pouvoir faciliter le travail, non ?

Mathilde
Oui, on va gagner beaucoup de temps, clairement, et puis ça va permettre aussi de diminuer les coûts, je pense. Pour les petites structures, ça va permettre une grosse démocratisation de certaines modalités.

Bertrand
Mathilde, en conclusion, j’aimerais rajouter des questions qui nous ont été proposées par des interviewées du Gagne-Pain. On a une question qui nous a été proposée par Emeline : « Qu’est-ce qui donne du sens à ton travail ?

Mathilde
Bonne question. Je dirais à titre individuel, c’est apprendre. Moi, c’est un truc qui est important pour moi et j’apprends tous les jours. Après, il y a un autre truc qui est très gratifiant, c’est quand on explique quelque chose à quelqu’un, il y a ce moment où il comprend. Et où il est fier d’avoir compris. Moi, je sais que c’est un moteur dans ma vie, c’est quelque chose qui me rend très heureuse.

Bertrand
La petite lumière qui s’allume et qui fait qu’on a compris ?

Mathilde
Exactement, elle est géniale cette lumière. Et puis, de manière un peu plus structurelle, je pense que l’accès à la formation, c’est très important. Moi, j’ai beaucoup appris dans beaucoup de structures de formation et je suis heureuse aujourd’hui de travailler dans ces structures, pour aussi rendre quelque part les dispositifs dont j’ai profité.

Bertrand
Ce que tu as appelé en préparant l’interview « l’utilité sociale » ?

Mathilde
Exactement. Je pense que c’est vraiment cœur, c’est l’employabilité, c’est donner la possibilité aux gens de faire un métier qui leur plaît. C’est aussi leur donner des outils et des compétences, ça passe pour moi par la formation.

Bertrand
On a aussi une question qui nous a été proposée par Lorène, la question, c’est : comment tu vois ton métier dans cinq à dix ans ?

Mathilde
Je le vois partout, déjà parce que c’est déjà en marche. Mais globalement, la formation prend de plus en plus de place dans tous les secteurs. Et je le vois accéléré par l’IA, notamment sur les parties de production.

Bertrand
D’accord. Merci beaucoup Mathilde, c’était très intéressant. J’aimerais simplement poser encore deux petites questions. Est-ce que tu as des choses que tu souhaiterais ajouter à ceux qui nous écoutent pour les inciter à prendre en main ce nouveau métier ?

Mathilde
Je dirais que s’ils hésitent, il faut qu’ils osent parce qu’honnêtement, c’est un très beau métier. C’est surtout un métier qui nous met dans des situations non prévues et où on apprend plein de choses. C’est un métier qui permet de grandir aussi beaucoup.

Bertrand
Dernière petite question, si ceux qui nous écoutent souhaitent poser directement des questions, souhaitent t’interroger, comment ils font ?

Mathilde
Ils peuvent me contacter sur LinkedIn, Mathilde Nasser, ils me trouveront.

Bertrand
Ok, Mathilde, merci beaucoup.

Mathilde
Merci à toi.

Bertrand
Il faut tout de même que je vous dise qu’avant même d’enregistrer cet entretien avec Mathilde, j’étais déjà très convaincu de l’importance de la formation digitale.

Bertrand
Je retiens tout de même trois choses de cet entretien passionnant avec Mathilde. La première, c’est le développement rapide de la formation digitale sous toutes ses formes, ainsi que du potentiel incroyable de l’intelligence artificielle sur le secteur. Deuxièmement, si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, je vous recommande l’épisode 21 avec Arnaude, chef de projet Digital Learning au Pôle Léonard de Vinci . Ainsi que l’excellent Atelier du Gagne-Pain sur les métiers du futur avec Isabelle Rouhan, épisode 10 de notre podcast. Troisième chose, le secteur de la formation digitale est en très forte croissance. Il va continuer à recruter dans les prochaines années. Apprendre à apprendre, c’est certainement l’un des changements majeurs de nos vies professionnelles. Il y a donc beaucoup d’opportunités à saisir si le sujet vous intéresse.

L’épisode 66 du Gagne-Pain, métier « Digital Learning Manager », est également disponible sur :

le podcast le gagne-pain sur Deezer

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