page title icon ÉPISODE 65 – L’atelier #10 Pierre Cannet, PDG chez Blue Search.

ÉPISODE 65 : L’atelier du gagne-pain de Pierre Cannet PDG chez Blue Search.

Dans l’Atelier du gagne pain, nous allons prendre le temps de rencontrer régulièrement des professionnels du recrutement. Avec eux, nous découvrirons un autre regard sur les métiers du digital. Dans ces ateliers, nous vous proposerons les conseils de ces professionnels pour faire les bons choix dans votre projet et vous aider à trouver le gagne pain qui vous convient.

Pour ce dixième atelier, nous avons le plaisir d’accueillir Pierre Cannet. Il est est avec nous aujourd’hui, pour nous parler de son expérience, et nous dévoile tous les aspects de son quotidien afin de découvrir son métier. Mais surtout dans cet épisode nous parlons entretien d’embauche afin d’avoir tous les bons tips !

Merci à Pierre, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.

Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ? 

N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com

« Continuez à lire, suivez les newsletters. Essayez aussi de vous abonner à un quotidien en ligne. C’est toute cette matière économique qui fera la différence lors d’un entretien recrutement. Parce que vous allez réussir à connaître l’environnement économique de l’entreprise et à vous projeter dans le Job. »

Pierre Cannet

Notes du podcast et liens utiles :

Notre invité : Pierre Cannet – Profil LinkedIn

Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn

La retranscription de l’épisode 65 :

Bertrand
Bonjour Pierre.

Pierre
Bonjour Bertrand.

Bertrand
Merci beaucoup Pierre d’avoir accepté notre invitation. Pierre est le président directeur général de Blue Search Conseil, un cabinet de conseil en ressources humaines et en recrutement dédié au digital créé il y a déjà 20 ans. Nous allons voir beaucoup de sujets sur lesquels échanger avec toi, Pierre, mais avant, que souhaiterais-tu ajouter pour expliquer ton parcours, ton expérience ?

Pierre
Je pense qu’il y a un point de départ qui est l’université. Je suis issu de l’université de la Sorbonne et j’ai fait une formation en économie et même en mésoéconomie. C’est quoi la mésoéconomie ? C’est l’économie des secteurs d’activité. Et donc la racine de la création de mon cabinet, c’est le fait de connaître l’économie et de se dire « Il y a des transformations qui sont en cours. Il y a de nouveaux métiers qui apparaissent et c’est peut-être bien d’être là au moment où ça se passe pour créer un cabinet dédié à un nouvel environnement ou une nouvelle problématique économique.

Bertrand
En l’occurrence le digital. L’atelier du Gagne-pain a pour objectif de proposer des conseils pour trouver un job et construire sa carrière dans le digital. Si tu en es d’accord, j’aimerais t’interroger sur les entretiens d’embauche dans les métiers du digital. On pourrait résumer notre entretien avec quatre questions. Comment réussir son entretien d’embauche ? Comment réussir son entretien d’embauche avec un dirigeant de start-up ? Je pense que c’est important en ce moment la question des start-up. Comment réussir son entretien d’embauche, un entretien d’embauche avec une ou un DRH ? Et puis, comment et pourquoi se mettre dans la peau du recruteur ? Ça sera intéressant, un « vis ta vie » d’une certaine manière. Mais avant ça, est-ce que tu peux présenter Blue Search et expliquer ton rôle dans le cabinet ?

Pierre
Blue Search est un cabinet-conseil en ressources humaines, principalement conseil en recrutement que j’ai créé il y a bientôt 25 ans. Je l’ai créé en 1999 et je l’ai créé sur une conviction, c’est qu’il y a à avoir une croissance digitale, une transformation digitale, que la croissance digitale et la transformation digitale allaient engendrer de nouveaux métiers. Et que j’avais tout avantage à me positionner sur ces nouveaux métiers. Je suis le fondateur et le dirigeant du cabinet. J’emploie une quinzaine de personnes qui sont chargées de recrutement, consultants juniors, consultants seniors. Et moi-même, je suis là un peu comme chef d’orchestre pour manager les équipes, mais aussi prendre en charge un certain nombre de recrutements directement et personnellement.

Bertrand
Dans le cabinet, vous recrutez à quel niveau ? C’est- à- dire que vous recrutez aussi bien des juniors que des seniors. C’est quoi le type de personnes que vous recrutez ?

Pierre
Mon positionnement, c’est le digital. Je n’ai pas voulu avoir un positionnement horizontal et élitiste ou je ne traiterai que les postes d’exécutives ou que les postes de managers. Ce qui veut dire que je rayonne tout au long de l’organigramme de l’entreprise. Je recrute forcément un peu moins de débutants, mais je recrute des juniors, je recrute des middle managers et je recrute des dirigeants.

Bertrand
Excellent, c’est parfait pour ce qu’on va faire aujourd’hui dans cet entretien. On va d’abord commencer par une première question sur les entretiens d’embauche. J’imagine que tu as beaucoup d’expérience sur ce sujet. Que peux-tu dire à ceux qui nous écoutent, quels sont tes conseils pour bien préparer son entretien d’embauche ?

Pierre
Déjà de préparer. Beaucoup de candidats viennent en entretien, pas en touristes, mais de façon un peu improvisée. Ils n’ont pas étudié le profil et le parcours de l’interlocuteur, qu’il s’agisse d’un dirigeant, d’un RH, d’un chasseur. C’est bien d’aller sur son LinkedIn. Et lorsqu’ils postulent pour un job dans une entreprise, ils n’ont pas forcément étudié l’entreprise. Or, aujourd’hui, sur Internet, les entreprises communiquent sur leur site corporate, quelquefois des interviews, quelquefois d’autres articles consacrés par la presse économique, la presse digitale. C’est super intéressant d’emmagasiner de l’information pour pouvoir, à un moment ou à un autre, montrer que la motivation est assise sur une connaissance de l’entreprise et de l’interlocuteur, les deux à la fois.

Bertrand
Savoir de quoi on va parler dans l’entretien et le préparer, c’est la clé ?

Pierre
Absolument. Le parcours professionnel d’un individu, ce dernier le maîtrise. On peut penser qu’il récite ses gammes en parlant de sa formation initiale, de ses stages, de ses premières expériences. Donc, il a moins préparé cette partie-là. Il doit la préparer, mais on peut penser qu’il va dire et répéter des choses qu’il a déjà dites autrement, dans une autre entreprise. En revanche, le côté dédié à un entretien de recrutement pour une entreprise, ça, il doit le préparer.

Bertrand
Et quand tu indiques ça, c’est à la fois connaître l’entreprise, mais aussi connaître la personne qu’on l’on a en face de soi dans l’entretien ?

Pierre
Absolument,pas forcément pour la valoriser. Mais c’est vrai que quand on arrive en entretien de recrutement, qu’on rencontre un DRH et qu’on lui dit « J’ai vu que vous aviez un parcours en sstart-up et vous avez été DRH dans d’autres entreprises qui ont été des très belles réussites dans le monde de la French Tech. » On marque beaucoup de points. Plutôt que de ne même pas savoir le titre, la fonction de la personne qu’on rencontre.

Bertrand
D’accord, excellent. Ça me semble un peu effectivement basique, mais très important à repréciser !

Pierre
70% des candidats n’ont pas fait ce travail. Ils ont bien travaillé leur discours sur « J’ai une formation en école de commerce, j’ai une formation en école de digital, voilà ce que j’ai appris lors de ma formation, j’ai fait un super stage. » Or, ils n’ont pas travaillé cette deuxième partie, ce deuxième versant qui est le contexte, la problématique propre à l’entreprise qui vous reçoit.

Bertrand
C’est un peu l’empathie ?

Pierre
C’est de l’empathie et puis c’est aussi une expression de motivation. Je ne suis pas venu pour n’importe quelle entreprise, je suis venu pour votre entreprise.

Bertrand
Quand on a préparé cet entretien, tu m’as aussi dit qu’il serait intéressant de parler de l’entretien d’embauche, cette fois du côté des start-up. Évidemment, cela concerne beaucoup de recrutement sur lequel tu dois travailler, j’imagine. Ça recrute beaucoup, c’est un secteur qui recrute. Est-ce que tu peux nous dire un peu les spécificités que tu vois dans les entretiens avec les start-up ?

Pierre
Absolument. Il y a trois caractères principaux qui peuvent d’ailleurs produire un peu des biais ou des doutes de la part du candidat. Convivialité, projection et exhaustivité. Convivialité, le tutoiement est très rapide. On s’appelle par son prénom très vite. Le dirigeant de la start-up qui a approximativement l’âge des personnes qu’il rencontre, un peu plus, cinq, dix ans de plus…

Bertrand
Il y a moins de différence d’âge ?

Pierre
Absolument. Moins de différence d’âge et un tutoiement immédiat. Attention, le tutoiement n’entraîne pas qu’il n’y ait pas, ou qu’il n’y aurait plus d’évaluation. Ne tombez pas dans le piège de « Il me tutoie, donc je peux lui parler de mes copains, de mes sorties, etc… » Cela reste un entretien de recrutement. Le tutoiement ne doit pas vous conduire à lâcher la bride et à dire n’importe quoi et à être familier. Deuxième caractère, la projection. En entretien de recrutement avec une start-up, vous êtes déjà dans le demain. Vous êtes déjà dans : « qu’est-ce que vous allez faire dans l’entreprise ? » C’est très concret, c’est très opérationnel. Le dirigeant start-up va peut- être moins vous poser des questions sur votre formation initiale, sur vos voyages. Il va tout de suite parler plutôt de ce que vous pourriez faire dans l’entreprise.

Bertrand
Plus opérationnel ?

Pierre
Oui, et projectif. Pas seulement le passé, le futur. Le troisième caractère, c’est l’exhaustivité. En start- up, vous allez voir tout le monde. Vous allez voir quasiment tout le monde. Si la start-up emploie une quinzaine de personnes, il est possible que vous ayez 12 ou 13 entretiens. Contrairement à ce qu’on imagine, les start-up font plus d’entretiens que les grandes entreprises. Les grandes entreprises, elles savent que trois, quatre, cinq entretiens est un maximum. Dans les start-up, vous croyez que vous avez terminé le processus de recrutement ? Ah ben non, vous allez encore rencontrer vos collègues, un N-1, un N+1, un investisseur, etc. Et le côté projectif, le côté exhaustif amène très souvent à des études de cas. Vous allez pratiquement être dans la vie de la start-up au cours du process de recrutement.

Bertrand
Par rapport à ce que tu disais sur la première question, j’imagine que là aussi, il faut être très en empathie avec l’entreprise. Comprendre l’entreprise dans laquelle on rentre, avoir compris le parcours du dirigeant, par exemple. C’est aussi un point important, ça ?

Pierre
Tout à fait. Dans la préparation de l’entretien, ce n’est pas seulement une question d’empathie. Tu as raison, c’est une question d’empathie. Le fait de connaître le parcours du dirigeant et l’activité de la start-up, c’est aussi une sorte de training pour être bien placé dans la course. Lorsque, très concrètement, le dirigeant de l’entreprise va vous dire « Mais si tu viens chez moi, qu’est-ce que tu fais le premier mois ? Qu’est-ce que tu fais la première année ? Quels sont les partenariats que tu auras envie de nouer ? Avec qui auras-tu envie de travailler comme prestataire ? » etc. Si vous n’avez pas étudié l’entreprise, vos réponses seront déconnectées du réel et du futur de votre collaboration avec la Start-up ?

Bertrand
il y a une autre question que j’avais envie de te poser par rapport à tes réponses. Tu as dit trois, quatre entretiens, peut- être presque une dizaine d’entretiens dans des start-up. C’est quoi la moyenne ? À quoi il faut s’attendre ? Pour ceux qui nous écoutent, combien d’entretiens de recrutement je vais avoir à effectuer pour un poste ?

Pierre
Je pense qu’au minimum, c’est cinq entretiens. Au maximum, c’est neuf ou dix. Quelquefois, les entretiens se font à distance. Quelquefois, ce sont des entretiens groupés. Vous rencontrez plusieurs personnes à la fois, mais vous pouvez rencontrer environ une dizaine de personnes au maximum et quatre ou cinq au minimum.

Bertrand
Là aussi, il faut se préparer à un petit chemin quand même ?

Pierre
C’est une course de fond. On va dire que c’est plutôt une course à obstacles, plus proche du 400 mètres haies ou des courses de demi-fond. On n’est pas sur un sprint. Et vous croyez que vous avez passé la ligne d’arrivée « Ah, on a oublié. Bertrand, tu vas devoir rencontrer également X qui est notre investisseur historique, ce serait bien que tu le voies.

Bertrand
Il y a une autre question auxquelles je pense en t’écoutant : les entretiens à distance. Est-ce qu’il y a des spécificités pour les entretiens à distance ? J’imagine que ça doit représenter un poids important. Quelle est la spécificité qu’il faut préparer, anticiper pour ceux qui nous écoutent et qui ont des entretiens à faire à distance ?

Pierre
Les signaux faibles sont quasiment absents des entretiens à distance. La posture, la poignée de main, la démarche, les chemins de traverse qu’on peut avoir lorsqu’on vient dans les locaux d’entreprise. Tous ces signaux qui sont extrêmement intéressants disparaissent. On n’a plus que le visage, on n’a plus que le décor, on n’a plus que la voix. Ce n’est pas la même chose. Les entretiens à distance sont des entretiens plus courts, d’un quart d’heure, 20 minutes. Plus courts que les entretiens en face à face en moyenne. Et d’autre part, le degré de concentration de l’interlocuteur, il est plus faible.

Pierre:
On ne va pas se raconter d’histoire. Pendant l’entretien de recrutement, l’interlocuteur, le recruteur, consultant en recrutement, dirigeant de start-up ou le DRH peuvent avoir des sollicitations extérieures. Quelqu’un qui rentre dans leur bureau, un mail important qui arrive, quelquefois même un SMS, un appel téléphonique. Donc les réponses devraient être plus synthétiques et il faut peut-être que vous puissiez, quand vous êtes candidat, répéter un peu plus qu’en entretien de recrutement de face-à-face où le degré de concentration de l’interlocuteur est beaucoup plus élevé.

Bertrand
Encore plus préparé, c’est-à-dire d’une certaine manière, faire une sorte de répétition de son entretien ?

Pierre
Répéter avant, répéter pendant l’entretien aussi.

Bertrand
Répéter durant l’entretien aussi ?

Pierre
Vous pouvez percevoir quand même dans les yeux de l’interlocuteur que ce dernier est en train de dériver, qu’il regarde l’écran, qu’il ne regarde pas forcément la petite fenêtre Teams. Qu’il regarde peut- être autre chose. Dans certains cas, vous devez scanner. Finalement, qu’est-ce qu’on est en train de faire ? On est en train de faire un podcast, on est en train de faire de la radio ? Tout passe par la voix. En Teams, 80% du travail, c’est la voix. 20 ou 30% c’est l’écran. Mais c’est beaucoup la voix. Alors qu’en entretien de recrutement, en face à face, il y a les gestes, il y a les mouvements, il y a les apparences, il y a la démarche. Donc, vous devez vous concentrer sur la voix et faire passer des messages de façon peut- être un petit peu plus marquée qu’en entretien de recrutement de face-à- face.

Bertrand
Ça veut dire aussi en termes d’équipement, être bien équipé. Dans un endroit calme, avoir un peu sa petite bulle pour préparer son entretien ?

Pierre
Depuis le Covid, les candidats ont fait des gros progrès. Je connais certains qui faisaient des entretiens dehors. J’en faisais aussi avec des clients où quelquefois les enfants passaient derrière l’écran. On a des anecdotes drôles, on en a. Soyez tranquilles, gardez le temps nécessaire. Ne cumulez pas les Teams de demi-heure en demi-heure, ni même d’heure en heure. Prévoyez un temps de préparation avant et de décompression après pour réussir votre performance en entretien Teams.

Bertrand
Et est-ce que tu préconises des notes ? Parce que ça aussi, c’est un sujet qu’on a évoqué. L’entretien à distance permet d’écrire des choses, d’avoir des petites choses à côté de soi, des choses préparées. Est-ce que c’est une bonne idée d’avoir un petit peu de notes, un petit peu de questions, un petit peu de texte à portée de main ?

Pierre
D’abord, est-ce que vous devez avoir des notes avant et est-ce que vous devez en prendre pendant ? C’est deux questions différentes. Je pense que les notes que vous pouvez élaborer avant l’entretien d’engagement doivent peut-être presque entièrement consacrées à l’entreprise elle-même. Vous pouvez ne pas vous souvenir exactement du profil de la personne que vous rencontrez. Vous pouvez donc avoir son LinkedIn de côté. Mettre quelques chiffres importants sur l’entreprise pour être en mesure à un moment ou un autre pendant l’entretien, d’évoquer ces points-là. Est-ce que vous devez prendre des notes pendant l’entretien ? C’est compliqué, parce qu’à ce moment-là, vous baissez le regard. Sinon, vous êtes capable d’écrire tout en regardant l’écran. Donc, je conseille de prendre très peu de notes, seulement les points essentiels qui pourraient vous servir pour l’entretien suivant, s’il y a un deuxième puis un troisième entretien.

Bertrand
Et dans un entretien en face-à-face, prendre des notes, c’est aussi un plus ?

Pierre
C’est beaucoup plus facile et c’est presque indispensable. Un recruteur peut être surpris si vous ne prenez aucune note pendant l’entretien. Et puis, à ce moment-là, il faut que vous ayez une super mémoire pour être en mesure, lors des entretiens suivants de ne pas reposer une question que vous avez déjà posée, dont vous avez déjà eu la réponse lors de l’entretien précédent.

Bertrand
Excellent. Merci beaucoup Pierre. C’est très riche. Tout ça, je crois qu’il y a beaucoup de conseils. On va passer à la troisième partie des questions que l’on avait envisagé de faire ensemble. Réussir son entretien, mais cette fois, dans une plus grosse structure puisqu’on avait mis « Réussir son entretien avec un ou une DRH ». Là, on est dans une autre forme d’entretien, beaucoup plus formelle d’une certaine manière. Comment ça se passe là ?

Pierre
C’est un entretien plus conventionnel. Les caractéristiques que j’évoquais, la convivialité et la projection peuvent exister un tout petit peu moins. Un peu moins de convivialité parce que le DRH est dans un rôle un peu plus statutaire, un peu plus institutionnel. C’est un professionnel des entretiens de recrutement, comme le consultant en recrutement. C’est donc son métier de faire des entretiens. D’autre part, il va avoir une sorte de scanner qui sera un scanner sur la personnalité, sur les aptitudes, sur les expériences passées.

Pierre :
Tandis qu’avec un dirigeant de recrutement, l’entretien est très projectif, avec un DRH, il est plus rétrospectif. Vous allez un peu plus être questionné sur votre passé. Sur ce que vous avez fait dans la vie, y compris dans la vie non professionnelle, vos voyages, vos passions, vos centres d’intérêts, vos hobbies. Et un peu moins sur l’approfondissement de la projection, les premiers jours dans l’entreprise et les responsabilités que vous pourriez assumer demain ou après- demain. L’entretien sera peut-être un peu plus standardisé, un peu moins convivial et un peu plus rétrospectif.

Bertrand
D’accord, donc lui, il a envie Que ça marche ?

Pierre
Il a envie que ça marche.

Bertrand
Exactement comme le candidat ?

Pierre
Il a envie de gagner du temps. Il a envie de se dire : J’ai fait une bonne sélection sur CV. Le candidat est super bon. Il valorise bien ses atouts. Je vais le présenter à mon dirigeant.

Bertrand
Donc, il a envie qu’il ait une bonne écoute, tous les conseils précédents que tu as donnés, c’est- à- dire préparer son entretien, être au point. Il a envie de ça ?

Pierre
Rien n’est plus frustrant pour un recruteur que d’avoir sélectionné un bon CV et malheureusement d’avoir en face de soi un candidat, non pas forcément mauvais, mais qui valorise mal ses atouts.

Bertrand
Ok, c’est très clair. Pour terminer cet entretien, quels seraient tes conseils pour aider, encore une fois, les plus jeunes qui nous écoutent à trouver un job dans le digital ?

Pierre
D’abord, on est pratiquement au seuil de l’année 2024. L’année 2024, ça va être une année où les petites perturbations économiques qu’on commence à ressentir depuis quatre ou cinq mois vont être un petit peu plus importantes encore sur 2024. Donc, il faut que vous soyez endurant. Il faut que vous fassiez du volume et de la qualité, pas seulement l’un, pas seulement l’autre. Si vous faites du volume sans préparer les entretiens recrutement, si vous envoyez quelques candidatures et vous vous dites « Ça suffit », ce ne sera pas assez.

Pierre :
Il faut que vous puissiez préparer les entretiens de recrutement, c’est de la qualité. Envoyer plusieurs candidatures, de nombreuses candidatures, d’assez nombreuses candidatures, c’est la quantité. N’oubliez pas les candidatures spontanées. Lorsque vous répondez une annonce, vous êtes en compétition avec des centaines de candidats qui ont vu l’annonce. Lorsque vous avez reçu une information, lu une information extrêmement importante sur une entreprise, sur une levée de fond réussie, sur un développement international envisagé et que vous envoyez une candidature en mettant en exergue une motivation pour l’entreprise et une première connaissance de l’entreprise, vous avez un taux de transfo, un taux de réussite beaucoup plus élevé.

Bertrand
D’accord. Il y a des questions qui reviennent aussi souvent sur l’impact de la data ou même l’impact de l’IA, l’intelligence artificielle sur les métiers du digital. Est-ce que tu vois ça déjà dans tes recrutements ?

Pierre
Lors des processus de recrutement, fort peu. L’intelligence artificielle, est plutôt maîtrisée par les plateformes de recrutement pour pusher les bonnes candidatures aux bonnes personnes au bon moment. Éventuellement pour la présélection des CV, pas du tout sur les entretiens de recrutement.

Bertrand
D’accord, c’est très clair. Est-ce qu’en conclusion, tu souhaites ajouter quelque chose à ceux qui nous écoutent ? Est-ce qu’il y a des petites choses qu’on n’a pas évoquées et que tu voudrais donner comme conseil ?

Pierre
Je pense qu’on a été très, très exhaustifs et j’espère que tous ces conseils ne vont pas non plus perturber… On est là pour rassurer et vous dire : vous allez y arriver ! Continuez à lire, suivez les newsletters. Essayez aussi de vous abonner à un quotidien en ligne. C’est toute cette matière économique qui fera la différence lors d’un entretien recrutement. Parce que vous allez réussir à connaître l’environnement économique de l’entreprise et à vous projeter dans le Job. Parce qu’un entretien recrutement se fait très souvent sur la base d’une projection dès lors que vous rencontrez soit le dirigeant de la start-up, soit votre futur manager.

Bertrand
Alors culture économique, culture digitale, culture au sens large pour préparer un entretien ?

Pierre
Culture technologique aussi, selon le métier que vous convoitez.

Bertrand
J’ai une toute petite dernière question. Si des gens qui t’ont écouté ont trouvé des choses intéressantes dans ce que tu as proposé, de ce que tu fais, de ton cabinet, comment ils peuvent te contacter s’ils veulent te poser une question ?

Pierre
S’ils sont astucieux et débrouillards, ils trouveront assez rapidement mon mail, y compris sur le site du cabinet. LinkedIn aujourd’hui, c’est la place de marché de l’offre et la demande. Qu’ils m’ajoutent sur LinkedIn, j’accepterai leur invitation et pourquoi pas, on continuera à dialoguer.

Bertrand
Merci beaucoup, Pierre.

Pierre
Merci à toi, Bertrand.

L’épisode 65 du Gagne-Pain, l’atelier #10 , est également disponible sur :

le podcast le gagne-pain sur Deezer

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