page title icon ÉPISODE 57 – Cheffe de projets web, Émeline Parizel

ÉPISODE 57 – Émeline Parizel, Cheffe de projets web chez Klee Group.

Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir Émeline, Cheffe de projets Web chez Klee Group. Émeline a choisi de se diriger dans un métier, qui demande de l’organisation, de la resistance à la pression et être bon communiquant. Elle nous raconte aujourd’hui son parcours, comment elle en est arrivée jusqu’ici, et quel sont les points forts de son travail.

Merci à Émeline, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.

Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ? 

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« Je pilote des projets Web pour différents clients et ça se traduit concrètement par trois missions. Ces missions suivent le déroulement classique d’un projet. Premièrement, l’avant vente. Deuxièmement, la conception fonctionnelle. Et troisièmement, c’est la vie du projet, le suivi d’un triptyque Coût, la Qualité & le délai« 

Emeline Parizel, Cheffe de projets web

Notes du podcast et liens utiles :

Notre invité : Émeline Parizel – Profil LinkedIn

Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn

La retranscription de l’épisode 57 :

Bertrand
Bonjour Emeline.

Emeline
Bonjour Bertrand.

Bertrand
Merci beaucoup Emeline d’avoir accepté l’invitation du Gagne-Pain. On va expliquer ton métier de cheffe de projet Web chez Klee Group. Mais avant ça, est ce que tu peux te décrire en quelques mots ?

Emeline
Oui, j’ai 33 ans. J’ai passé les 15 premières années de ma vie en Lorraine, mais en cours de scolarité, je suis arrivée à Paris pour passer mon baccalauréat en même temps que mon frère et ma sœur.

Bertrand
Alors ça, je m’arrête là-dessus parce que c’est quand même étonnant. Tu es une triplée, donc tu as un frère et une sœur jumelle.

Emeline
Oui, et on a passé notre bac en 2007, tous les trois, dans trois lycées différents, dans trois villes différentes.

Bertrand
Excellent. Après, qu’est ce que tu as fait ?

Emeline
J’ai fait une classe préparatoire aux grandes écoles, la filière physique techno, qui m’a permis d’intégrer sur concours l’École d’ingénieurs Télécom Paris. D’ailleurs, c’est un petit clin d’œil du destin puisque c’est une école d’ingénieurs qui prépare à l’informatique. J’ai créé mon site Internet sur les chevaux à l’époque du collège, à 14 ans, donc petit retour aux sources…

Bertrand
Excellent. Tu avais déjà cette fibre là très tôt ?

Emeline
Oui

Bertrand
Merci Emeline. Est ce que maintenant tu peux nous présenter ton parcours professionnel, c’est à dire tes expériences avant l’entreprise dans laquelle tu travailles aujourd’hui ?

Emeline
Oui. Je pense à trois stages. Je pense aux deux stages que j’ai fait pendant une année de césure. Un stage de six mois chez Orange et un deuxième stage de six mois également dans une agence d’ingénierie culturelle en pilotage de projets Web.

Bertrand
Et après, tu retournes sur les bancs de l’école ?

Emeline
Oui, à HEC Paris, pour obtenir mon diplôme. Et puis, je trouve mon premier CDI et j’évolue depuis neuf ans maintenant chez Klee Group et on aura l’occasion, je crois, d’en parler.

Bertrand
Exactement. On va s’arrêter deux secondes sur Klee Group. Qu’est ce que ça fait cette entreprise ? Qu’est ce qu’elle fait ? Et qu’est ce que toi, tu y fais ?

Emeline
C’est une Entreprise de Services Numériques (ESN) qui compte environ 800 personnes en France. Entreprise de services numériques, ça veut dire concevoir et réaliser des applications métiers et des services Web.

Bertrand
Qu’on appelle ca une ESN ?

Emeline
Exactement, et moi, je suis dans une entité qui s’appelle Klee Interactive, qui est l’agence Web du groupe. Et donc nous, on se focalise vraiment sur la création de sites Internet, de sites intranet et d’applications mobiles pour différents clients.

Bertrand
D’accord. Et toi, tu es particulièrement sur un secteur qui te plaît ?

Emeline
Oui, je me suis positionnée très rapidement sur des clients du secteur culturel, associatif et sportif, qui sont des secteurs qui me font vibrer à titre personnel. Donc j’aime particulièrement travailler pour ces clients.

Bertrand
Emeline, est ce que tu peux maintenant décrire ton activité et plus particulièrement tes missions au sein de Klee Group ?

Emeline
Oui, alors je pilote des projets Web pour différents clients et ça se traduit concrètement par trois missions. Ces missions suivent le déroulement classique d’un projet. Premièrement, l’avant vente. Deuxièmement, la conception fonctionnelle. Et troisièmement, c’est la vie du projet, le suivi d’un triptyque Coût, la Qualité & le délai.

Bertrand
Si on revient sur la première mission, la phase d’avant vente, ça veut dire quoi concrètement ? Qu’est ce qui se passe ?

Emeline
Ça veut dire qu’on reçoit une consultation qui est publique ou privée. Un cahier des charges de la part d’un client et on va essayer de formuler une offre, la meilleure offre possible, à la fois en termes de prix, en termes de moyens humains, en termes d’organisation projet. On va préparer cette réponse sous PowerPoint qu’on va être amené à défendre en soutenance souvent, de vive voix. Là, on va rencontrer pour la première fois notre prospect qui sera notre futur client.

Bertrand
Après, on a une deuxième mission qui est les spécifications fonctionnelles. Là, on a déjà gagné ce client et on lui propose des choses ?

Emeline
Oui, le projet est signé. On va faire des ateliers de travail avec différents experts et expertes. La conception fonctionnelle, c’est un de ces ateliers où mon objectif, c’est de traduire le besoin du client dans des écrans et des règles de gestion. On va préciser combien il y a d’écran, de gabarits, sur quoi on clique, qu’est ce que déclenche le clic sur un écran, sur un bouton, etc.

Bertrand
D’accord. Et après, dans la troisième mission, tu as dit le triptyque coût/ délai/qualité. J’aime bien ça. Comment ça se passe ? Qu’est ce que ça veut dire ?

Emeline
L’objectif, c’est de livrer un projet dans les temps, dans un budget imparti et avec une qualité qui est certaine. Donc là, on va tester ce qu’on a développé. On teste tous les écrans, les boutons, tous les cas fonctionnels qu’on a imaginés et on va déclarer des tickets d’anomalies sur un outil de ticketing. Nous, en l’occurrence, on utilise Jira

Bertrand
D’accord. Et là, cet outil s’adresse aux développeurs qui vont faire les modifications ?

Emeline
Oui. Et le client rejoint aussi cette plateforme quand il va faire sa propre recette, qui est la phase de test du projet.

Bertrand
D’accord. Pour s’assurer qu’on va bien jusqu’au bout et que ça correspond bien à ce qui était prévu ?

Emeline
Oui, c’est ça.

Bertrand
Ok. Dans ton travail, Emeline, il y avait une notion d’engagement qui était forte, quand on a préparé cette interview. J’aimerais bien que tu expliques ça. C’est quoi tes engagements pour le numérique ?

Emeline
Je pense qu’on ne peut plus travailler dans le numérique sans penser à une numérique responsable aujourd’hui. Je pense que c’est un sujet qui intéresse beaucoup de gens. Le numérique responsable, c’est créer des services Web pour toute une population, donc des services accessibles, mais c’est aussi prendre en compte l’impact environnemental du numérique.

Bertrand
Ce qu’on appelle l’écoconception ?

Emeline
L’écoconception, c’est une toute petite partie du numérique responsable. Moi, concrètement, comment j’agis sur le numérique responsable ? J’aide déjà de l’intérieur mon entreprise à se transformer et à proposer des offres responsables. De ce point de vue. Là, on va effectivement agir sur le volet écoconception des services numériques. Mais à titre personnel, je suis aussi investie dans une association qui s’appelle La fresque du numérique et qui veut sensibiliser les citoyens, le grand public, les professionnels et également les scolaires, les étudiants à l’impact environnemental du numérique.

Bertrand
Donc là, on élargit le spectre, on n’est plus juste dans une entreprise, on va vraiment, disons, vers les citoyens au sens large ?

Emeline
Oui, c’est important parce que, au niveau de l’entreprise, je peux agir sur les services qu’on conçoit et qu’on réalise, mais en réalité, la majeure partie de l’impact du numérique aujourd’hui, ce qui se situe sur les terminaux utilisateurs, ce qu’on a dans les mains, nos smartphones, nos ordinateurs, etc.

Bertrand
Bien sûr, c’est ça qui consomme le plus. Tu t’investis personnellement et en dehors de tes heures de travail, tu animes des fresques du numérique, c’est ça ?

Emeline
Oui, j’en anime soit week end, mais aussi parfois sur le temps de travail pour les clients. Dans mes engagements, j’ajouterais un deuxième engagement qui est la mixité. Puisqu’on est dans un domaine qui est quand même très masculin encore aujourd’hui. Là, je suis dans une autre association qui s’appelle Quelques femmes du numérique et qui valorise, par le portrait photographique, les métiers de femmes dans le numérique.

Bertrand
Ça fait des semaines chargées. Est-ce que maintenant, tu peux nous dire pourquoi tu as choisi ce métier de cheffe de projet Web ? Comment ça s’est passé et pourquoi ?

Emeline
C’était assez naturel parce que j’ai eu l’occasion de faire des stages, on l’a dit, dans ce domaine là. C’était assez évident pour moi et principalement parce que ça me permet d’être en interaction avec beaucoup de personnes, beaucoup de métiers différents. C’est une grande richesse, ce métier.

Bertrand
Le Petit Prince disait « créer des liens », c’est la même chose ?

Emeline
Oui, c’est ça, c’est beau. Et des liens entre nous, entre collègues, mais aussi des liens avec nos utilisateurs et nos utilisatrices.

Bertrand
Emeline, est ce que tu pourrais maintenant nous dire quelles sont les trois principales compétences pour ce job de Cheffe de Projet Web ?

Emeline
Je dirais qu’il faut être organisée, avoir une bonne résistance à la pression et être un bon communicant ou une bonne communicante.

Bertrand
Organisée, pourquoi ?

Emeline
Parce qu’on peut être amené à gérer plein de projets en même temps et donc il faut savoir jongler entre ces différents projets.

Bertrand
Résister à la pression, ça veut dire quoi ?

Emeline
Ça veut dire parfois la deadline (le dernier délai) arrive. Il faut livrer en temps et en heure. Et on a le client qui met la pression, on a les collègues qui sont stressés.

Bertrand
Gérer aussi un peu une équipe ?

Emeline
Derrière soi. Oui, on reste des humains.

Bertrand
Et puis après, tu dis communication ?

Emeline
Oui, je fais un parallèle avec le métier de traducteur parce qu’il y a du vocabulaire, il y a un jargon dans le métier. Et nos clients et nos clientes n’ont pas forcément, ne maîtrisent pas forcément ce vocabulaire.

Bertrand
D’accord, un rôle de décodeur un peu. Quelle est la tâche dans ce job de cheffe de projet Web qui te plaît le plus et celle qui te plaît le moins ?

Emeline
Celle qui me plaît le plus, elle arrive malheureusement qu’une seule fois par projet. Elle n’arrive pas tous les jours, c’est au moment de la mise en ligne. C’est le fait de voir le site live avec les contenus réels, de voir des utilisateurs et des utilisatrices utiliser le site. On a parfois accès aux statistiques et on voit que le service rend vraiment service.

Bertrand
Et la tâche qui me plaît le moins ?

Emeline
Je dirais que c’est prendre des risques, notamment en début de projet. Quand on ne sait pas encore comment le projet va être fait. C’est lié à la nature de mon métier, puisque c’est un métier non spécialisé. Je ne suis pas une spécialiste, je ne suis pas une experte. Je suis plutôt une généraliste, donc je touche à tout, mais sans être experte.

Bertrand
D’accord, il y a parfois des choses que tu maîtrises pas, il faut quand même les présenter aux clients ?

Emeline
C’est ça, il faut prendre des décisions, il faut prendre des risques.

Bertrand
Ok, attention, QGP, la question Gagne-Pain. Combien ça gagne, une cheffe de projet Web ?

Emeline
Je vais dire une fourchette. On va dire entre 60 et 80 K€ bruts annuels.

Bertrand
D’accord.

Emeline
et je vais retourner aux origines puisque ça, ce n’est pas ce qu’on gagne quand on sort d’école. Pour moi, le métier de cheffe de projet Web, c’est un métier passion et j’ai accepté d’être embauchée en deçà de ce qui est normalement le salaire à la sortie d’école d’ingénieur. J’ai été embauchée à 30 K€ brut annuels dans une agence de communication. Et ensuite, quand j’ai changé de structure, quand je suis arrivée dans l’ESN où je suis, ça a été des grilles de salaire. Et donc là, c’était 40 K€ brut annuels qui est le salaire salaire en sortie d’école d’ingénieur. En tout cas, à l’époque, c’était le cas. J’ai eu la chance d’être augmentée chaque année de façon régulière. Ça permet d’arriver en fin de carrière, je pense, à des belles rémunérations. Mais je précise quand même qu’il y a beaucoup d’autres choses qui comptent.

Bertrand
Est ce qu’il y a également, en plus du salaire, des primes, des intéressements ? Est ce que ça joue aussi ? Tu es « incentivée » sur ce que tu fais ?

Emeline
Oui, au total, je dirais que ça revient à quasiment un treizième mois.

Bertrand
D’accord. Emeline, est ce que tu peux nous dire quel a été le plus grand défi que tu as eu à relever dans ce métier ?

Emeline
Ça a été en changeant de structure, le fait de gérer des projets avec des montants complètement différents. Dans la première structure, je gérais des projets de 10 000€. En changeant de structure, ça a été fois 10 sur le budget, donc des budgets à 100 000€, voire 200 000, 300 000€. C’est pas mon argent, mais c’est quand même une grande responsabilité. Ça, c’est assez impressionnant au début.

Bertrand
On fait attention à l’argent des autres… Est ce que tu pourrais nous nous parler d’une anecdote qui te serait arrivée dans ce métier ?

Emeline
Je pense à une structure dans laquelle il n’y avait pas d’outil de versionning , pour versionner le code des développeurs. Et donc régulièrement, on avait deux personnes qui écrasaient le code de l’autre. Et donc ça veut dire reprendre à zéro le projet, tout a disparu, il faut tout recommencer.

Bertrand
Il y avait de la bataille en interne et ce n’était pas géré ?

Emeline
Non, ce n’était pas bien géré.

Bertrand
Est ce que tu changerais quelque chose dans ton parcours si tu avais une baguette magique ?

Emeline
Je changerais une seule chose, ce serait éventuellement d’avoir une expérience en anglais, soit en étant scolarisée dans un pays anglophone, soit à travers une expérience professionnelle à l’étranger.

Bertrand
Ça tombe bien parce que la communauté du Gagne-Pain nous interroge régulièrement sur l’utilisation de l’anglais dans les métiers du digital. Toi, tu vois ça comment ? C’est important ? À quel niveau c’est important ?

Emeline
C’est important à l’écrit puisqu’on a beaucoup de documentation en anglais. Par contre, à l’oral, moi, personnellement, ça ne m’arrive quasiment jamais. Ça a dû m’arriver une fois en neuf ans d’utiliser l’anglais en soutenance.

Bertrand
Parce que tu as peu de clients internationaux. C’est des clients français, donc on leur parle en français ?

Emeline
Oui, c’est ça. On est une boite franco-française. On a des clients, beaucoup du secteur public en France.

Bertrand
Est ce que tu peux également nous décrire un projet sur lequel tu as aimé travailler ?

Emeline
Je vais citer le Téléthon. Le Téléthon, organisé par l’AFM Téléthon qui est un projet associatif. C’est la plus grande collecte de fonds en France et surtout, c’est un projet qui a du sens. Mais j’ai eu l’occasion d’être investie personnellement auprès de mon client pendant le week-end du Téléthon, donc les 30 heures, le premier week-end de décembre. Ça fait deux ans que je le fais avec eux. La première année en tant que bénévole et la deuxième année en tant que cheffe de projet qui est là d’astreinte pour gérer le site s’il y a des problèmes. Etre dans la Buzz Room des plateaux de France Télévision avec les stars, les bénévoles, les parents, les malades, c’est une très, très belle expérience.

Bertrand
Emeline, est ce que tu peux maintenant nous dire quelles sont les bonnes formations pour faire ce métier de cheffe de projet Web ?

Emeline
Je ne suis pas sûre qu’il y ait une formation type. Je pense qu’il faut juste un niveau master dans une école, soit une école généraliste, soit une école spécialisée en gestion de projet Web. Mais ça va être important pour les différents types de structures dans lesquelles on peut évoluer. Typiquement, dans une agence de communication, on peut sortir d’une école de communication. Pour rentrer dans une ESN, c’est plutôt important d’avoir un bagage technique pour toute la logique de traduction dont j’ai parlé tout à l’heure. Et là, du coup, d’avoir fait une école d’ingénieurs.

Bertrand
D’accord. Donc ça dépend vraiment de l’entreprise dans laquelle tu travailles et certainement aussi du secteur sur lequel l’entreprise travaille ?

Emeline
Oui, et ça peut jouer aussi sur le salaire. Et c’est la question qu’on a vue tout à l’heure.

Bertrand
D’accord. Et toi, est ce que tu continues à te former régulièrement ?

Emeline
Oui, j’ai la chance de cumuler du CPF (compte personnel de formation). Donc ça, c’est dans l’entreprise, les années de travail dans l’entreprise qui permettent d’avoir un budget pour se former. Moi, j’ai eu plusieurs formations proposées par l’entreprise. Scrum Master, Product Owner, également une formation à la facilitation graphique. C’est trois formations. Plus récemment, j’ai suivi le MOOC de L’INRIA sur le numérique responsable.

Bertrand
C’est assez sérieux en termes d’intensité ce que tu fais sur ta formation ?

Emeline
On essaye de se garder à jour.

Bertrand
Est ce qu’il y a également des certifications professionnelles dans ce métier ? Si oui, lesquelles ?

Emeline
Je pense c’est au même que les deux premières formations que j’ai citées. La certification Scrum , c’est une certification proposée par Scrum Alliance et d’autres organismes. Et PSPO qui est la certification Product Owner

Bertrand
Et est ce qu’il y a des ressources disponibles en ligne ou ailleurs d’ailleurs pour se former soi même à ce métier ?

Emeline
Le grand classique, c’est Open Classrooms. Bien sûr. Donc là, on va trouver tout type de formation et je pense qu’il y en a sur la gestion de projet Web, mais il y en a aussi sur l’intelligence artificielle, sur différents langages Web de programmation, etc. Et je suis un peu obligée de citer aussi les Meetup. Ce n’est pas des ressources en ligne, mais c’est des ressources physiques, c’est juste l’humain.

Bertrand
Est ce que tu peux expliquer à ceux qui nous écoutent ce que c’est qu’un Meetup ?

Emeline
Ce sont des rencontres organisées par des particuliers ou des professionnels autour de thématiques. Il y a des Meetup dans tous les domaines, pas que dans le milieu professionnel. Il y a des Meetup pour aller voir une expo, pour aller dessiner, pour aller faire du sport, etc. Et c’est très riche la communauté des Meetup à Paris pour développer ses compétences professionnelles également.

Bertrand
Ça permet en plus un peu de networking.

Emeline
Oui, complètement. On rencontre des gens.

Bertrand
C’était un des sujets que tu évoquais tout à l’heure qui plaisaient dans ce métier ?

Bertrand
Oui, on rencontre des gens et on rencontre des locaux aussi et d’autres entreprises. C’est intéressant aussi ce type d’échanges.

Bertrand
Emeline, est ce que tu peux nous décrire la journée type d’une cheffe de projet Web ?

Emeline
Une journée type, c’est beaucoup d’emails et beaucoup de réunions. Je vais passer peut être entre deux heures et quatre heures par jour, donc entre 25% et 50% de mon temps en réunion, des réunions clients ou des réunions d’équipe. Les réunions tournées vers l’extérieur, ça va être des ateliers de conception fonctionnelle, on en a parlé, mais des réunions de pilotage, de suivi du projet et les réunions internes pour s’assurer qu’on a toutes les bonnes ressources à disposition sur le projet, que tout le monde est staffé.

Bertrand
D’accord, donc t’as vraiment cette partie interface entre l’interne de ta boite et les clients à l’externe ?

Emeline
Oui, complètement. Et je rajouterais qu’il ne faut pas avoir peur d’être interrompu dans ce métier. Ça fait partie du quotidien, malheureusement. C’est aussi la chance qu’on a de parler à plein de gens, mais ça veut dire que je vais avoir du mal à trouver quatre heures de libre pour me concentrer sur la production d’un document en particulier. Je vais plutôt le découper, ce temps, en deux fois deux heures, quatre fois une heure.

Bertrand
Tu vas déjà prévoir que tu peux être dérangée ?

Emeline
Oui.

Bertrand
Ok. Et les gestions des mails, tu as dit que c’était important aussi. Ca veut dire là aussi gérer de l’interne de l’externe ? À chaque fois, c’est le même miroir ?

Emeline
Oui, surtout de l’externe. Ce qu’on m’a appris très tôt, c’est que je n’ai pas forcément besoin de répondre tout de suite aux mails. En revanche, accuser réception, c’est quand même important dans notre métier. Donc dire « Oui, j’ai vu, mais je y répondrai plus tard ».

Bertrand
Pour la gestion interne, vous n’utilisez autre chose que le mail ? Vous avez un outil de gestion de projet ? Comment ça se passe ?

Emeline
Oui, on est sur Microsoft Teams. On a des canaux et on échange directement sur Teams.

Bertrand
Ok. Il y a aussi une question qui est revenue quand on a préparé cet entretien, qui était la vie pro, la vie perso. Comment tu gères ça ?

Emeline
Moi, j’ai la chance d’être dans une structure qui a un grand respect de la vie pro et perso. On a des horaires tout à fait raisonnables. On a beaucoup de chefs de projet qui ont mon âge et des enfants. Je n’ai pas d’enfant, ce qui me laisse une grande liberté, l’occasion de faire plein de projets à côté. Donc, la Fresque du Numérique, l’association de quelques femmes du numérique et aussi des projets TedX de conférences, TedX que j’organise à côté.

Bertrand
Excellent. On l’a dit déjà, tu es hyperactive. On mettra d’ailleurs des liens dans les commentaires du podcast pour retrouver tous ces activités que tu as en dehors de ton rôle de cheffe de projet. Merci. Est ce qu’il y a un mode de vie type dans ce métier ?

Emeline
Du coup, mode de vie, je pense que tu parles du télétravail, c’est un peu la question. Qui nous occupe. C’est le mode de vie qui a éventuellement changé depuis le confinement. On a appris comme tout le monde à télétravailler. Aujourd’hui, Klee Group n’a pas fait le choix de proposer du 100% télétravail. On a trois jours de présence sur site par semaine, donc deux jours de télétravail. Ce qui est bien, je trouve, c’est un bon équilibre parce que c’est confortable d’être chez soi. On a tous appris à avoir ce cadre de travail pendant le confinement, mais c’est aussi important d’avoir les connexions et les discussions autour de la machine à café, autour du déjeuner. C’est ces discussions informelles qui sont importantes aussi dans le métier.

Bertrand
Pour les plus jeunes qui nous écoutent, est ce qu’on peut directement commencer en télétravail ? ou c’est quand même vraiment bien d’être un peu accompagné au démarrage dans l’entreprise ?

Emeline
Ça me paraît compliqué de démarrer 100% en télétravail. On a besoin d’avoir quelqu’un à nos côtés, d’être accompagné. Je pense que c’est hyper important.

Bertrand
Quels seraient tes conseils pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient se lancer dans ce métier de cheffe de projet ?

Emeline
Je leur conseillerais d’aller parler aux autres. On a souvent l’impression que les gens sont inaccessibles et tout le monde est passé par là. Tout le monde a envie aussi d’aider les autres. Allez parler aux autres, allez à des meetups, on en a déjà parlé…

Bertrand
Ne pas avoir peur et poser des questions ?

Emeline
Oui, c’est un peu la philosophie « Qui ne tente rien n’a rien »

Bertrand
C’est pas mal. Est ce qu’également, tu pourrais nous conseiller des choses d’un point de vue plus culturel, des films, des séries, des podcasts, en rapport avec ce que tu fais et ce que tu as présenté aujourd’hui ?

Emeline
Je pense à des séries ou des podcasts autour du numérique responsable. Je pense à L’Octet Vert de Tristan Nitot , qui fait aussi beaucoup de vélo. On n’en a pas parlé, mais je vais au travail à vélo… Le podcast Techologie Écologie. Il y a aussi le documentaire sur Arte, je crois, Invisibles : les travailleurs du clic qui permet de se rendre compte aussi un peu de la face cachée du numérique et de nos métiers.

Bertrand
Excellent. On mettra là aussi les liens vers tous ces conseils culturels sur les commentaires du podcast. Il y avait une question qui avait également été abordée quand on a préparé cette interview, sur le sens au travail. Est ce que tu peux dire deux mots là dessus et notamment sur ce petit souvenir d’enfance que tu as ?

Emeline
Je crois que l’objectif, c’était de trouver une question à poser au prochain interviewé sur Le Gagne- Pain. La question que j’ai reprise, c’est celle que j’ai posée à ma mère très tôt, qui travaille en santé. Je lui ai dit « Maman, comment tu trouves du sens dans ton travail ? » Pour un médecin, c’est facile, je trouve, de trouver du sens. Et je me suis donc régulièrement posée cette question. J’ai bien conscience que c’est un luxe de se poser cette question. Mais si on a la chance de se la poser, alors il faut se la poser. Ça permet de se réaligner, de se dire « Pourquoi est ce que je fais ce que je fais ? Est ce que je suis toujours alignée avec mes valeurs ? » Et si besoin, envisager une réorientation.

Bertrand
D’accord, excellent. Je trouve que c’est une très bonne réflexion à avoir en permanence. En conclusion, quelles sont les évolutions envisages-tu ?

Emeline
Évolution professionnelle, j’aimerais conserver 50% de mon temps à de la gestion de projet, très opérationnelle, dans le concret et 50% de mon activité à des activités transverses, de la facilitation graphique, de la prise de parole en public, de la formation aussi et toujours aussi le numérique responsable.

Bertrand
D’accord. J’ai une toute petite question complémentaire. Tu as dit que tout à l’heure, il ne fallait pas avoir peur de rencontrer les autres. Si ceux qui nous écoutent veulent te questionner, comment peuvent-ils le faire ?

Emeline
Linkedin, je recommanderais d’utiliser mon compte LinkedIn. C’est une plateforme propriétaire, il faut avoir un compte, tout ça. Il y a aussi Mastodon le nouveau Twitter, entre guillemets, plus libre, plus respectueux de plein de choses.

Bertrand
Ok, on choisira l’un des deux. Merci beaucoup Emeline.

Emeline
Merci, à bientôt. Bonne journée.

L’épisode 57 du Gagne-Pain, métier « Cheffe de projets web », est également disponible sur :

le podcast le gagne-pain sur Deezer

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