Épisode 51 : Mélissa Desde, Product Owner Blockchain Manager chez Smart-Chain.
Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir Melissa, fondatrice de sa start up Start in Blockchain, et product Owner Blockchain chez Smart-Chain. Melissa nous raconte aujourd’hui son parcours, comment elle en est arrivée jusqu’ici, et quel sont les points forts de son travail.
Merci à Melissa, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.
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Product Owner, c’est vraiment le chef d’orchestre, c’est celui qui va, qui va être au cœur et qui va articuler tout le projet, donc s’adresser à toutes les bonnes personnes et faire en sorte de donner à chaque fois des feedback au client pour qu’il sache où on en est.
Mélissa Desde, Product Owner Blockchain
Notes du podcast et liens utiles :
Notre invité : Mélissa Desde – Profil LinkedIn
Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn
La retranscription de l’épisode 51 :
Bertrand
Bonjour Mélissa.
Mélissa
Bonjour Bertrand.
Bertrand
Merci beaucoup Melissa d’avoir accepté l’invitation du Gagne-Pain. Tu es Product Owner Blockchain chez Smart Chain. On va avoir l’occasion d’expliquer ça dans le détail. Mais avant, est ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Mélissa
Bien sûr. Donc je m’appelle Mélissa, j’ai 25 ans, jeune alsacienne qui a quitté sa ville pour aller étudier à Lyon. Je suis diplômée de l’EM Lyon et de Berkeley, là où j’ai fait une spécialisation en tech et en entrepreneuriat avant de signer mon CDI il y à peu près six mois.
Bertrand
Ok, est ce que tu peux également, Mélissa, nous raconter ton parcours professionnel avant cette première expérience dont on va parler en détail. Qu’est ce que tu as fait comme stage ? Qu’est ce que tu as comme expérience avant ce premier job ?
Mélissa
Donc en premier stage que j’ai effectué à Lyon, j’ai choisi de le faire en banque d’investissement dans un département innovation au sein d’une banque qui s’appelle Natixis, qui est au sein du groupe BPCE.
Bertrand
Et après tu as une deuxième expérience en M2 comme on dit. Et là, c’était plus de l’entrepreneuriat ?
Mélissa
C’est ça. En fait, j’ai suivi un parcours d’un an qui a été co-créé par School Lab, qui est un incubateur, et UC Berkeley, donc une université prestigieuse aux Etats-Unis. Qui était un programme qui s’appelle le bridge, qui a pour objectif d’accompagner les étudiants sur un an d’échange. Où on a un premier semestre qui sert à vraiment donner toutes les bases de l’entrepreneuriat avant d’intégrer UC Berkeley pour un semestre académique. Donc à San Francisco, en Californie, où on étudie justement des sujets qui tournent autour de la tech et de l’entrepreneuriat. Donc là, je me suis spécialisée sur la technologie blockchain et ensuite on a trois mois d’incubation où on incube un projet qu’on a décidé de lancer ou une startup qu’on voulait lancer. Et et c’est là que j’en ai profité pour lancer ma startup qui s’appelle Start in Blockchain.
Bertrand
On arrive à se concentrer à San Francisco, à Berkeley, sur le business. Oui, vraiment ?
Mélissa
On y arrive plutôt bien parce qu’il y a beaucoup d’étudiants qui sont là et tout l’écosystème est là pour aider.
Bertrand
Mais on en profite un peu quand même.
Mélissa
Oui, bien sûr.
Bertrand
Ok, donc maintenant tu as rejoint une entreprise qui s’appelle Smart-Chain. Est ce que tu peux nous dire ce que fait cette entreprise ?
Mélissa
Bien sûr. Smart-Chain accompagne les entreprises ou les porteurs de projets dans la création de projets qui vont tourner autour du Web3. Donc va vraiment les accompagner dans leur donner les codes de l’écosystème et et les aider à créer leur projet, les accompagner de bout en bout sur sur ces sujets là.
Bertrand
Le Web3, Est-ce que tu peux dire à nos auditeurs, ce que ça veut dire en quelques mots ?
Mélissa
Oui, donc pour pour te l’expliquer, je vais commencer par ce que c’est que le Web1. Donc à l’époque où Internet a été créé, on avait les Minitel et tout ce qu’on faisait, c’était simplement aller lire de l’information sur internet. On pouvait lire des articles. Puis arrive le Web2, l’ère dans laquelle on est maintenant. Non seulement on peut lire des choses sur Internet, mais on peut également interagir ensemble. Donc je peux t’envoyer un message, tu peux me répondre sur LinkedIn…
Bertrand
Les réseaux sociaux ?
Mélissa
Exactement, et le gros problème avec le Web2, c’est que les GAFAM détiennent toutes nos informations personnelles. Qu’aujourd’hui, si je veux me créer un compte sur une plateforme, je vais mettre mon nom, mon prénom, mon adresse, mon email, mon numéro de téléphone… Et toutes ces informations, je ne vais pas les détenir. C’est du coup les sites internet qui vont les utiliser, qui vont souvent aller les revendre à d’autres entreprises pour se faire un petit peu d’argent.
Bertrand
Ce qu’on dit, c’est si « c’est gratuit, c’est toi le produit » ?
Mélissa
Oui, et du coup le Web3, ou il arrive à s’imbriquer, c’est qu’il va avoir pour objectif de vraiment rendre le pouvoir à l’utilisateur. Et faire en sorte que l’utilisateur puisse détenir ces données.
Bertrand
Ça s’appuie sur les technologies spécifiques dont la blockchain ?
Mélissa
Oui exactement.
Bertrand
Ok, Alors on va revenir sur ton métier qui est le cœur du sujet aujourd’hui, c’est à dire ton métier de Product Owner Blockchain. Est ce que tu peux expliquer ce que c’est ce métier ? Qu’est ce que ça veut dire ?
Mélissa
Bien sûr. Donc un Product Owner blockchain, c’est une personne qui va s’occuper de prendre la place du client au sein d’un projet. Et qui va vraiment essayer de faire en sorte que quand on créé un projet, quand on accompagne un client sur un projet, on respecte bien les besoins du client de A à Z. On respecte bien les délais qui ont été imparti, on respecte bien le budget que le client a voulu mettre en place.
Bertrand
Souvent, on essaie de traduire le métier avec Product Owner et particulièrement Product Owner Blockchain. Ce n’est pas évident parce qu’on a souvent des anglicismes. Mais j’ai trouvé une traduction que j’ai trouvé intéressante. Est ce que tu peux me dire si tu considères que c’est la bonne traduction ? Ça pourrait être chef de projet numérique en mode agile, c’est à dire en gestion agile du projet ? Est ce que ça permet d’expliquer bien ce métier ?
Mélissa
Oui, je pense que la fin de la traduction indique vraiment ce que c’est que ce métier. Parce que vraiment, un Product Owner travaille forcément en méthodologie agile. Il peut pas vraiment fonctionner d’une autre manière parce que c’est vraiment la seule méthode qui va vraiment faire en sorte que l’on soit vraiment sur que le client valide à chaque période, à chaque itération. Ce qu’on a développé pour lui.
Bertrand
D’accord. Et dans la définition que je donnais, il y avait aussi produit numérique. On est bien en train de faire des produits numériques. Ça veut dire que les gens avec qui tu travailles sont des développeurs ?
Mélissa
C’est ça je travaille au quotidien, j’interagis en tant que Product Owner qu’on appelle souvent P.O. avec les développeurs full stack, qui vont s’occuper de faire tout ce qui est front end et back end, de tout ce qui est de tous les développeurs qui sont plutôt autour des Smart contract, des contrats intelligents sur la blockchain, qui sont spécifiques à certains types de blockchain et mais également avec les designers UX ou U
Bertrand
UX expérience utilisateur et UI interface utilisateur c’est ça ?
Mélissa
Et eux s’occupent plutôt de créer tout le parcours, de créer les maquettes et de faire en sorte que les maquettes ressemblent vraiment au produit final.
Bertrand
D’accord. Donc on est bien dans un univers 100 % digital. On crée un produit quand on est Product Owner qui est un produit digital, on le crée avec des développeurs et des gens qui travaillent sur l’expérience utilisateur dont tu parlais, sur des univers digitaux 100 %. Et donc la logique de la traduction qu’on a évoqué tout à l’heure, elle correspond pas mal au métier si on veut essayer de le rendre simple pour ceux qui nous écoutent, c’est ça ?
Mélissa
Et pour le rendre encore plus simple, je dirais vraiment que le Product Owner, c’est vraiment le chef d’orchestre, c’est celui qui va, qui va être au cœur et qui va articuler tout le projet, donc s’adresser à toutes les bonnes personnes et faire en sorte de donner à chaque fois des feedback au client pour qu’il sache où on en est.
Bertrand
Est ce que tu peux, puisqu’on parle de ça, expliquer aussi ce que c’est que la méthode agile ? Qu’est ce que ça veut dire la méthode agile dans ton métier ?
Mélissa
Alors la méthode agile vient pour répondre à un problème qu’on avait avec le cycle en V, ce qui était auparavant. On commençait à développer un produit. donc d’abord on allait voir le client, on récolté son besoin, puis on commençait à développer. Et une fois qu’on avait terminé de développer toutes toutes les features (fonctionnalité), donc toutes les petites étapes du projet, on lui livrait le projet final. On lui disait tiens, voilà le projet que tu m’as demandé. Et en fait, le problème c’est que souvent à la fin, on se rendait compte que ce n’était pas exactement ce que le client voulait. Et là, en fait, on se rend compte qu’on doit tout recommencer du début.
Bertrand
D’accord, donc il y avait trop d’écart par rapport à l’objectif et donc on a inventé une méthode qui permet plus rapidement de se rendre compte si on est bien en phase avec ce qu’on a prévu.
Mélissa
C’est ça la nouvelle méthode qui est beaucoup plus cyclique qu’on fait, c’est qu’en fait on va diviser le projet en plusieurs petites étapes, qu’on va appeler des sprints…
Bertrand
Des sprints, au sens où on donne aussi l’impulsion pour que ça aille vite ?
Mélissa
Oui, un petit coup de boost, c’est une semaine ou deux pour un sprint. Et ce qu’on fait, c’est qu’à la fin de ce sprint, on va présenter au client ce qui a été développé pendant ce sprint. Comme ça, il nous fait un retour sur ce qui est bien et s’il y a des problèmes ou des choses qui ont été mal comprises, au moins ça permet d’avoir plus de flexibilité pour qu’au cours du sprint suivant, on puisse développer la feature d’après. Mais on puisse aussi revenir sur ce qui fonctionnait pas et le modifier directement. Mais comme ça, pas de surprise, à la fin, il se rend compte qu’il a un projet qui correspond entièrement à ce qu’il attendait.
Bertrand
Donc cette méthode agile est clairement adaptée au développement web ?
Mélissa
Absolument.
Bertrand
Ok. Et qu’est ce qu’il y a d’autre d’intéressant dans la méthode agile, parce qu’on a parlé dans les échanges qu’on a eu avant du Daily. Est ce que tu peux expliquer ce que c’est que le Daily pour ceux qui connaissent pas ça et qui nous écoutent ?
Mélissa
Donc le Daily, comme son nom l’indique, c’est tous les jours. Et ce qu’on fait tous les jours, c’est qu’on se regroupe avec les développeurs et toutes les personnes qui tournent autour du projet en interne et qu’on refait un point sur qu’est ce qu’on a fait hier. Qu’est ce qu’on va faire aujourd’hui ? Et est ce qu’on a rencontré des difficultés hier ?
Bertrand
D’accord, ça implique combien de personnes un Daily ?
Mélissa
Ça dépend de la taille du projet, mais en général, c’est tous les développeurs qui sont sur le projet. Donc pour un petit projet, ça peut être simplement un ou deux développeurs. Et quand c’est des plus gros projets, on peut tourner autour de sept huit développeurs.
Bertrand
Et on fait ça à quelle heure ?
Mélissa
On fait ça le matin ? Bien commencer la journée et en général c’est autour de 9h30 / 10h.
Bertrand
Pas trop tôt pour les développeurs ?
Mélissa
C’est ca.
Bertrand
Ça te change un peu de la banque ?
Mélissa
Exactement.
Bertrand
Est ce que tu peux maintenant nous expliquer quelles sont les missions quotidiennes d’une Product Owner Blockchain ?
Mélissa
Alors les missions quotidiennes, ça va être un petit peu compliqué. Mais ce que je peux faire, c’est que je peux te dire mes missions hebdomadaires…
Bertrand
Très bien, ça me va très bien.
Mélissa
Donc comme je te le dis, on commence la journée par un Daily. Et je t’ai expliqué tout à l’heure qu’on divisait notre projet en sprint. Donc un sprint d’une semaine. Ce qu’on va faire, c’est qu’on va commencer par faire le sprint planning. Donc en fait, on va tout simplement faire un premier meeting de 1h ou 2h où on va se dire tout ce qui est à faire cette semaine. Diviser en tickets, qui expliquent à chaque fois toutes les petites choses qu’il faut faire. Et à chaque fois qu’on a terminé une chose à faire, on déplace le ticket en disant ça c’est fait !
Bertrand
Ça, c’est inclus dans la méthode agile ? C’est une sorte de tableau de bord de la méthode agile pour suivre ce qui se passe ?
Mélissa
Exactement et tout le monde voit ce qui se passe. Au tout début, on met les tickets dans ce qu’on appelle le backlog. C’est un un endroit qui regroupe tous les tickets qui restent à faire. Et ensuite on les déplace sur des colonnes spécifiques qui sont « en train d’être fait », donc Doing. Ensuite, on a la colonne « terminé » et la colonne « PO to Review ». Donc là ça veut dire à toi P.O. de vérifier si c’est ok pour toi ou pas.
Bertrand
Donc la on te passe le bébé ?
Mélissa
Oui, et ensuite ca passe en « Done ». Après le « sprint planning », on a ce qu’on appelle notre période de sprint où les Dev font faire leurs sprints et quand c’est terminé, on a nos « sprint review ». Où là on va revoir un par un tous les tickets pour voir si c’est exactement ce qu’il fallait, s’il y a des bugs ou pas. Et une fois que c’est terminé, on a la « sprint rétro », donc le rétroplanning sprint qu’on ne fait pas tout le temps, c’est un peu facultatif, ca dépend si on a eu des problèmes pendant le sprint et sinon on passe à la présentation au client.
Bertrand
D’accord. Donc une fois qu’on a fait tout ce travail là, on fait une petite interaction avec le client pour vérifier qu’on est bien en phase avec ce qu’il a en tête, ce qu’il veut, ce qu’il a souhaité faire avec vous ?
Mélissa
Absolument.
Bertrand
Ok, est ce que tu peux nous dire pourquoi tu as choisi ce métier de Product Owner Blockchain ?
Mélissa
Bonne question. Donc comme je te l’ai dit, j’ai fait une école de commerce. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai toujours été passionné par la tech. J’avais commencé par un bac S et initialement je voulais faire une école d’ingénieur. Mais j’ai un petit peu changé d’avis entre temps parce que j’aimais bien le côté managérial. Mais j’ai toujours eu un petit manque de me dire que la tech, ça me manquerait bien et que toute cette partie technique allait me manquer si je restais dans un métier full management. Donc ça m’a toujours passionné. J’ai appris moi même à coder en Python, pris des cours d’HTML, CSS et JavaScript, donc vraiment tous les langages de programmation…
Bertrand
C’était une option dans ton master ou c’était en plus de ce que tu faisais ?
Mélissa
C’était un petit cours à la carte qu’on pouvait prendre en facultatif.
Bertrand
D’accord.
Mélissa
Sur lequel j’ai foncé. A la suite de quoi, j’ai appris un petit peu à utiliser plein d’outils qui allaient me servir. Est ce que ce que j’ai beaucoup aimé dans le métier de Product Owner, c’est que ça permet d’avoir un pied dans la tech, mais sans forcément mettre les mains dans le cambouis à 100 %.
Bertrand
Donc ça correspond à ce que tu avais envie de faire, mais comment tu as choisi ce métier là ? Comment ça s’est passé ? Comment tu es arrivé à comprendre que ce métier là, Product Owner, c’était celui qu’il te fallait ?
Mélissa
Ça m’a pris du temps, ça a été un gros travail de recherche. Au début, je pensais vraiment beaucoup que j’ai vraiment aimé le métier de Product Manager, donc chef produit dans lequel j’aimais beaucoup cette partie de création d’un produit, création d’une offre pour la boite ou pour un client. Et je me suis vite rendu compte qu’en fait le métier de Product Owner est beaucoup plus axé sur la partie des « Delivery » sur la partie ou les développeurs développent le projet. Et les interactions avec les développeurs, elles sont hyper importantes parce les développeurs et les clients ne parlent pas le même langage…
Bertrand
C’est clair.
Mélissa
Donc il faut un traducteur entre les deux.
Bertrand
Donc un rôle de décodeur.
Mélissa
C’est un petit peu un Google Traduction de la méthode agile…
Bertrand
Mais en même temps tu sais coder. Parce que pour parler avec les développeurs, il faut quand même comprendre ce qu’ils font.
Mélissa
Alors je suis très rouillé. Effectivement, j’avais appris à coder à une certaine période. Aujourd’hui, je sais lire la plupart des lignes de code, mais je serais peut être incapable de les refaire toute seule voir ça me prendra énormément d’heures et de jours de boulot.
Bertrand
Mais la question que je pose est aussi pour ceux qui nous écoutent, ça veut dire que pour faire ce métier, il faut quand même avoir une appétence avec avec le code et avec les développeurs ?
Mélissa
Ou il faut avoir au moins une appétence sur à quoi ressemble une architecture technique. À quoi à quoi s’attendre quand on parle avec un développeur. Donc c’est pas forcément une chose qu’il faut maîtriser à 100 %. Moi quand je suis arrivé chez Smart-Chain, je n’avais pas forcément ce bagage technique. J’ai beaucoup appris sur le terrain, j’ai beaucoup appris à discuter avec les différentes personnes qui travaillaient au sein de la boite. Et c’est hyper important de se dire que certes, on a besoin d’avoir un petit bagage technique tout de même, mais on peut quand même apprendre aussi en faisant.
Bertrand
Ok Melissa, c’est très clair. Alors après la question c’est : quelles sont les trois principales qualités requises pour ce job ? Et tu m’as dit ce n’est pas trois, c’est quatre. Alors c’est quoi les quatre qualités requises pour ce job ?
Mélissa
Alors la première, je dirais que c’est vraiment la structure et l’organisation. Il faut vraiment pouvoir découper le projet en des tickets qui vont être très clairs pour les développeurs, réussir à bien traduire le besoin. Donc vraiment la structure est très importante, l’organisation aussi.
Bertrand
Ma grand mère dirait : « il faut avoir une tête bien faite ». C’est ça ?
Mélissa
Oui, ensuite pour la deuxième qualité, je dirais que ce seront les qualités humaines parce que comme je te le disais, on est amené vraiment à interagir avec énormément de personnes, qui ont des profils très différents. Donc il faut réussir à avoir cette empathie et cette manière de savoir parler avec des personnes qui vont être différentes.
Bertrand
Donc là on pourrait parler de Soft Skills ?
Mélissa
C’est ça, l’humain. En dernière qualité, je dirai quand même les qualités techniques, enfin, les compétences techniques plutôt. Parce que arriver sans vraiment savoir à quoi s’attendre, ça peut être vraiment très compliqué et très décourageant. Parce que quand le développeur va vous parler langage technique et que vous allez rien comprendre, vous allez vous dire mais qu’est ce que je fais là ?
Bertrand
Il va se moquer de toi ?
Mélissa
Un peu, c’est ça. Mais ils vont se moquer de toi ensemble. Et enfin, la dernière, donc la quatrième que j’ai ajouté en bonus, c’est le savoir dire non. Et ça, on s’y attend pas forcément toujours. Mais en tant que Product Owner, il faut savoir dire non à son client, même si c’est son projet et c’est lui qui qui décide de ce qu’il veut à la fin. Quand on arrive en plein milieu d’un sprint et qu’il faut livrer une solution le lendemain, si le client vient vous dire il faut ajouter ces quatre features là pour demain. Bah parfois il faut savoir lui dire non, ça ce ne sera pas possible et on ne peut pas faire ça.
Bertrand
Ok alors attention QGP la question Gagne-Pain. Combien ça gagne un product owner ?
Mélissa
Alors combien ça gagne un Product Owner, ça va dépendre de l’entreprise dans laquelle on est. Et ça va dépendre des projets sur lesquels on travaille. Globalement, pour pour te donner une fourchette assez large, je dirais que c’est entre 38 et 48K€ annuel brut, à savoir que 48K€ ce sera plutôt pour des grosses entreprises.
Bertrand
Et 38K€, ça correspond a un junior ?
Mélissa
Exactement 38K€ correspondra plutôt au junior. En général, ce sont des postes pour les personnes qui sortent d’école ou qui sont jeunes diplômés d’une école de commerce par exemple.
Bertrand
D’accord. Et est ce qu’il y a des primes ? Est ce qu’on est « incentivé » dans ce métier ? Est ce qu’on peut gagner un peu plus si on fait plus vite, mieux ?
Mélissa
On a souvent des primes qui peuvent être aux alentours de plus 5 à plus 10K€ en moyenne, plutôt plus cinq qui vont qui vont être du coup sur sur l’année.
Bertrand
Et sur le travail effectué par le Product Owner. En soi, en lui même ?
Mélissa
Si on respecte bien ce qui a été défini au départ, c’est la prime qui nous est reversée.
Bertrand
Merci Mélissa. Est ce que tu peux nous dire quel a été le plus grand défi que tu as eu à relever dans ce métier de Product Owner Blockchain ?
Mélissa
Donc le plus gros défi que j’ai eu à relever, je pense que c’était de m’acculturer à la Tech.
Bertrand
D’accord.
Mélissa
Donc comme je te l’ai dit, on a les développeurs qui parlent tous un langage différents. Donc réussir à savoir exactement qu’est ce qui correspond à quoi. Dans quel ordre est ce qu’on devait le faire ou est ce qu’on devait aller chercher les informations ? Ça, ça a été le plus gros défi.
Bertrand
Mélissa, quelle a été la plus grande surprise dans ce métier de PO ?
Mélissa
Ma plus grande surprise, ça a été de me rendre compte que les développeurs travaillent énormément ensemble. Donc ils sont vraiment très soudés dans leur manière de travailler. Ils font ce qu’on appelle du peer-coding. Ils travaillent ensemble à coder, même parfois en appel les uns avec les autres. Et on a souvent l’image de dire qu’un développeur, il est tout seul derrière son ordi, un petit peu le geek dans le noir derrière son PC. Alors qu’en fait pas du tout. Ils s’appellent régulièrement et ils travaillent ensemble sur un projet.
Bertrand
Ils ne sont pas seuls dans leur coin comme on peut l’imaginer ?
Mélissa
Non
Bertrand
Est ce qu’il y a une anecdote dont tu voudrais nous parler ? Je crois que oui…
Mélissa
Chez Smart-Chain, ce qui étonne un peu les personnes quand elles arrivent la première fois, c’est qu’on travaille tous en chaussettes.
Bertrand
D’accord, donc on enlève ses chaussures ?
Mélissa
Ouais, c’est ça. Le sol est full moquette et on est tous en chaussettes pour bosser. Pour être plus à l’aise…
Bertrand
D’accord, il faut le prévoir ?
Mélissa
Il faut le prévoir quand on est client aussi. Et qu’on arrive, parfois, on se dit oh là, il faut que j’enlève mes chaussures.
Bertrand
On doit avoir les bonnes chaussettes… Pour ceux qui nous écoutent, est ce que tu peux nous indiquer quelles sont les bonnes formations pour faire ce métier de Product Owner ?
Mélissa
Je dirais de faire une école de commerce sans hésiter, parce que c’est vraiment la formation qui va qui va vous vous apprendre à travailler en équipe et à savoir manager aussi une équipe.
Bertrand
Et il faut aussi un petit peu de formation technique comme toi tu l’a fais en parallèle ?
Mélissa
C’est toujours bien de se former par soi même. Il y a énormément de mooc aussi qui sont qui sont mis à disposition sur internet de manière totalement gratuite. Sur Coursera ou peu importe. Donc je dirais oui, c’est bien de se former aussi à côté.
Bertrand
Ok, donc école de commerce, mais avec une spécialisation un peu technique ?
Mélissa
Curiosité, aller chercher sur internet.
Bertrand
Et toi, est ce que tu continues à te former régulièrement, et si oui, comment ?
Mélissa
Tous les jours. J’aurais bien aimé apprendre et d’un coup arrêter d’apprendre. Mais déjà je suis dans un écosystème qui évolue constamment, dans lequel on a besoin d’apprendre constamment de nouvelles choses. Et je me forme beaucoup sur internet. Beaucoup à travers des vidéos, beaucoup à travers des articles et je me forme qui plus est beaucoup en travaillant dans le média que j’ai lancé, Start in Blockchain.
Bertrand
Donc ça c’est une start up, on a évoqué ça tout à l’heure en introduction de cet entretien. Donc ta formation c’est aussi ce que tu fais à côté comme entrepreneuse ?
Mélissa
C’est ça, en fait, je suis amenée à corriger des articles que des rédacteurs vont rédiger. Je suis amené à me renseigner au quotidien sur ce qui se passe dans l’actualité, donc forcément, j’en apprends tous les jours davantage. En me disant mais c’est quoi exactement ça ? Je ne le maîtrise pas totalement, mais pour le vulgariser, il faut que je le maitrise…
Bertrand
Et pour expliquer ça plus clairement à ceux qui nous écoutent. Donc ça on est dans Start in Blockchain un média auquel ceux qui nous écoutent peuvent accéder pour en savoir plus sur la blockchain, c’est bien ça ? C’est le moment d’expliquer que ceux qui nous écoutent qu’ils peuvent aller comprendre mieux la blockchain grâce à ce que tu fais par ailleurs ?
Mélissa
C’est ça Start in Blockchain . C’est un média de vulgarisation de la blockchain. Donc l’objectif c’est de cibler les personnes qui sont débutantes et de leur donner vraiment toutes les bases et toutes les clés en main pour comprendre l’écosystème. Et ce qu’on aime bien faire, c’est qu’on aime bien l’illustrer à travers des cas d’usage. Donc on va vous prendre des cas d’usage quotidiens qu’on va vous décortiquer, que ce soit sous la forme de post ou sous la forme d’interview vidéo ou une interview écrite.
Bertrand
Et ça, on le trouve comment ?
Mélissa
start-in-blockchain.fr
Bertrand
On mettra le lien dans les commentaires du podcast pour que ceux qui le souhaitent puissent aller plus loin sur ce sujet. Est ce qu’il y a des certifications professionnelles dans ton métier ?
Mélissa
Alors ce qu’il faut savoir, c’est que la blockchain c’est encore une technologie qui est très jeune, donc c’est très dur de pouvoir se former à la blockchain au sens d’une école ou d’une certification. Donc ce que je recommanderais, c’est surtout d’aller chercher des informations sur internet, de beaucoup, de beaucoup lire, de beaucoup regarder de vidéos. Il y a des certifications qui existent, des certifications type Alyra Ou Pirate Land qui a lancé sa nouvelle école blockchain très récemment. Mais le mieux c’est toujours de chercher l’information sur internet parce qu’aujourd’hui on trouve vraiment tout sur tout, sur l’écosystème, sur internet.
Bertrand
Ok, on rajoutera quand même les liens vers les deux sites dont tu parles pour aller plus loin. Melissa, quels seraient tes conseils pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient se lancer dans ce métier ?
Mélissa
Alors je vous dirais de bien vous renseigner sur la méthodologie Agile. Il y a beaucoup de manières de faire, que ce soit sur internet, des petites formations, des livres que vous pouvez acheter directement dans un magasin. Et de bien échanger avec des personnes qui font ce métier pour vraiment réussir à ficeler les différences entre l’endroit dans lequel vous allez travailler et le type de technologie sur lequel vous travaillerez, la manière de laquelle vous travaillerez. Parce qu’il y a vraiment des spécificités entre les entreprises et je trouve ça hyper intéressant d’en parler avec les personnes directement.
Bertrand
Très bons conseils Melissa. Pour conclure, est ce que tu souhaiterais ajouter quelque chose pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient en savoir plus sur à la fois ton métier et peut être aussi la blockchain ?
Mélissa
Je dirais soyez curieux et allez directement chercher l’information. Allez rencontrer des personnes directement pendant des événements. Je pense notamment à des événements blockchain ou Web3. Aller directement échanger avec les personnes, lire du contenu sur internet. Donc je peux vous conseiller la super page Start in Blockchain et sur nos différents réseaux sociaux. Mais n’hésitez vraiment pas à chercher l’information et être vraiment proactif dans vos recherches.
Bertrand
Merci Mélissa. Une dernière petite question. Si ceux qui nous écoutent souhaitent te contacter, ils peuvent le faire, comment ?
Mélissa
Ils peuvent le faire directement sur LinkedIn ? Donc Melissa Desde. Et n’hésitez pas, je suis assez open pour répondre.
Bertrand
On mettra ton profil également dans les commentaires du podcast, Mélissa. Merci beaucoup !
Mélissa
Avec grand plaisir !