page title icon ÉPISODE 44 – Data Scientist, Vincent Malara

Épisode 44 : Vincent Malara, Data Scientist chez C-Ways. 

Dans cet épisode, nous sommes heureux de recevoir Vincent Malara, Data Scientist chez C-Ways. Il est avec nous aujourd’hui, pour nous parler de son expérience et de son ressenti afin de pouvoir nous éclaircir sur ce métier de Data Scientist.

Merci à Vincent, pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.

Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ? 

N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com

Notes du podcast et liens utiles :

Notre invité : Vincent Malara – Profil LinkedIn

Interview faite par : Madjeline Souhnoun – Profil LinkedIn

La retranscription de l’épisode 44 :

Majdeline
Bonjour Vincent.

Vincent
Bonjour Majdeline.

Majdeline
Merci d’avoir accepté cette invitation du Gagne-pain. Vincent, tu es Data Scientist chez C-Ways. Donc on va avoir l’occasion de revenir en détails sur ton métier, ton entreprise. Mais avant ça, est ce que tu peux te décrire en quelques mots ?

Vincent
Alors je suis Vincent Malara, je suis marié, j’ai deux enfants et je vis à Metz. Pour me présenter rapidement mon parcours scolaire, j’ai fait un bac S en 2004 à la suite duquel j’ai fait un DUT puis j’ai intégré les Arts et Métiers. Pour ceux qui connaissent pas, c’est une école d’ingénieur généraliste avec une composante mécanique. Ensuite après la dernière année, j’ai fait une année spécialisation dans les moteurs.

Majdeline
Très bien, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours professionnel ?

Vincent
Alors à la suite de ma dernière année à l’IFP, j’ai décidé de me lancer en tant que free-lance, de travailler en tant qu’ingénieur simulation dans l’automobile pendant près de dix ans. Dans cette fonction là, j’ai eu l’occasion de découvrir certains aspects du machine learning qui m’ont intéressé et j’ai voulu en savoir plus. Donc je me suis formé et donc j’ai fait un Boot Camp, le Boot Camp de Gildas à Paris. D’abord, c’était pour ajouter une corde à mon arc dans mon métier, car je me suis rendu compte que c’était vraiment passionnant, donc je me suis dit que j’en ferais bien mon métier. C’est comme ça que je suis devenu Data Scientist. J’ai commencé par une première expérience Data Scientist chez Neosis au Luxembourg. J’étais le seul Data Scientist de la boite, c’était une petite start up et ce qu’on faisait, c’est qu’on agrégait de la donnée d’entreprise en Europe pour la mettre à disposition de nos clients. Moi, mon rôle, c’était d’aller chercher de la donnée d’entreprise, mais aussi créer des modèles pour aller enrichir ou améliorer aussi l’UX de notre application.

Majdeline
Et ça te passionnes toujours ?

Vincent
Oui, ça me passionne toujours.

Majdeline
Génial ! On parlait de C-Ways, du coup, est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots ce que fait ton entreprise ?

Vincent
Alors C-Ways, c’est un cabinet de conseil spécialisé dans la data. Donc notre rôle c’est d’aller aider nos clients à trouver de l’information dans la data grâce aux outils de la data science pour leur permettre de prendre des orientations stratégiques basées sur des données chiffrées.

Majdeline
Merci Vincent. Quelle est finalement ton activité, tes missions quotidiennes en tant que Data Scientist ?

Vincent
En tant que Data Scientist chez C-Ways, mon quotidien, j’ai en fait trois missions. La première, ça serait d’aider nos clients à identifier et à trouver des informations essentielles dans leurs données de transaction ou CRM, donc les aider à tirer de la valeur de ces données. La deuxième, ce serait d’aller identifier et aller collecter des sources de données externes qui peuvent servir, par exemple, enrichir les données de nos clients. Et la troisième, je dirais que c’est plutôt d’être capable d’identifier la bonne approche quand nous est présenté une problématique client. Donc comment la data science peut nous permettre d’aider nos clients à résoudre leurs problématiques ?

Majdeline
Qu’est ce qu’un CRM en quelques mots pour ceux qui ne connaissent pas du tout ces outils ?

Vincent
Alors c’est un outil de gestion de la relation client, donc ça permet de collecter toute l’information qui est : des échanges qu’il y a eu avec un client. Et donc c’est la qu’est renseignée, l’adresse, le numéro de téléphone des clients par exemple.

Majdeline
Ok, très clair. Alors Vincent, tu nous a parlé de collecte de données, est ce que tu peux nous expliquer concrètement comment vous faites au quotidien ?

Vincent
Alors on a plusieurs types de sources de données à collecter. Donc ça peut être des données ouvertes, donc de l’open data, aussi bien de L’INSEE que d’autres sources gouvernementales par exemple. Et donc ces données là, on va pouvoir les utiliser ensuite pour aller enrichir les données de nos clients. Et puis on va aussi être capable d’aller scraper certains sites pour aller récupérer de la donnée et qui va être aussi utilisée de la même manière pour enrichir, soit pour aller chercher une information qui n’est pas disponible par ailleurs.

Majdeline
Alors est ce que tu peux nous expliquer ce que c’est que scraper ?

Vincent
Scraper c’est en fait aller parcourir, via un robot, des pages d’un site internet pour en récupérer de l’information.

Majdeline
Sur ta troisième mission, j’aimerais avoir un exemple de bonne approche que vous avez eu pour répondre à une problématique client ?

Vincent
Alors je pourrais donner comme exemple pour certains clients, ce qu’on peut être amené à faire. C’est d’aller analyser les avis clients, sur des sites d’avis ou sur Google. Et d’aller en extraire de l’information, mais qui serait difficile à extraire à la main. Et en fait identifier les sujets qui sont abordés par les clients. Le fait que les ces avis soit positifs ou négatifs, sur quoi ils portent. Et en tirer des informations qui sont vraiment très difficiles à extraire mais en lisant les avis un par un.

Majdeline
Vincent, tu nous a dit tout à l’heure que tu étais vraiment passionné par ton métier, mais pourquoi au delà de la passion, tu l’as choisi ? Pourquoi tu le fais au quotidien ?

Vincent
Ben en fait, en 2018, quand j’ai commencé à me dire que j’avais un peu fait le tour de mon métier. Ça coïncidait avec un intérêt croissant que j’avais pour la tech. En tant qu’ingénieur simulation, j’étais habitué à manipuler des données et à construire des modèles mathématiques, donc je me suis dit que ce serait une bonne option de reconversion.

Majdeline
Ok, c’est clair. Pour toi quelles sont les trois principales compétences requises pour ce job ?

Vincent
Alors les trois principales compétences requises, je dirais d’avoir des bonnes bases en math et notamment en statistique, ou au moins d’avoir une bonne intuition de ces deux domaines là. Être à l’aise avec la programmation et en particulier Python. Et puis, d’un point de vue moins technique, je dirais qu’il faut savoir être curieux et toujours être capable de mettre mettre à jour ses connaissances sur un sujet.

Majdeline
Attention, la question gagne pain. Combien ça gagne aujourd’hui un Data Scientist ?

Vincent
Alors je vais te répondre dans le conseil, c’est le milieu que je connais. Ça commence pour un profil junior sorti d’école autour de 40K€ brut annuel et pour un profil plus senior, un peu plus technique, ça peut aller jusqu’à 70K€ brut annuel.

Majdeline
Quelle est la tâche quotidienne qui te plait le plus et celle qui te plait le moins ?

Vincent
Alors à vrai dire, la partie qui me plaît vraiment dans mon domaine, dans mon travail, c’est toute la partie exploratoire. Au début, quand on essaie de trouver un moyen, des outils qui vont permettre de répondre aux besoins du client. Et donc ça c’est vraiment assez intéressant, surtout quand on voit apparaître les premiers résultats. On peut commencer à imaginer comment on va répondre à la problématique du client. Et ce qui me plait le moins, je dirais que c’est qu’on peut être amené à passer pas mal de temps à mettre en forme ces résultats et surtout à les mettre dans des présentations. Et c’est hyper important pour faire passer un message. Mais des fois on passe pas mal de temps dessus et je préférais passer du temps sur autre chose.

Majdeline
Ok, c’est clair. Vincent, Quelle est la journée type d’un Data Scientist au quotidien ?

Vincent
Alors à vrai dire, il n’y a pas vraiment une journée type. En général, on est staffer sur des projets clients dont la durée peut varier de quelques jours à quelques mois. Principalement dans ces projets là, on passe pas mal de temps à faire du développement et analyser les données. On y passe, je dirais à peu près 80 % du temps. Et on passe 20% du temps à présenter les données. A faire des présentations pour présenter les résultats de nos études aux clients.

Majdeline
Alors la communauté du Gagne-Pain nous interroge régulièrement sur l’utilisation de l’anglais dans le travail. Est-ce que, pour être Data Scientist, c’est utile d’être à l’aise en anglais ?

Vincent
Même si chez C-Ways la plupart des échanges se font en français, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral, il arrive régulièrement qu’on ait à rédiger, voire à présenter en anglais en fonction des clients. Plus généralement dans le métier de Data Scientist, l’anglais est très important parce qu’en fait, dans un milieu où la veille est clé, il est important d’être capable de lire des articles, des documentations, des docs, de nouvelles librairies en anglais. Donc c’est en ça que c’est très important.

Majdeline
C’est clair. Est ce qu’il y a une bonne formation pour faire ce métier ?

Vincent
En fait, il y a plusieurs voies pour devenir Data Scientist. A l’époque, quand j’étais étudiant, il n’y avait pas de parcours dans les écoles. En tout cas dans l’école que j’ai faite. Aujourd’hui, dans les écoles d’ingénieurs et dans les universités, il y a des parcours dédiés pour les pour devenir Data Scientist. Donc ça c’est une voie. Ce qui est plus adapté à la reconversion, c’est les Boot Camp. C’est ce que j’ai fait. Donc moi j’en connais deux des Boot Camp. Celui que j’ai fait, le Jedha Bootcamp à Paris et celui dans lequel j’enseigne le Boot Camp de la School of Data de Artefact.

Majdeline
Et est-ce que toi tu continues à te former régulièrement ?

Vincent
Oui, c’est assez utile de se former, de continuer à se former régulièrement. Aussi bien pour rester à jour sur les nouvelles technos qui sortent, sur les nouveaux besoins qu’on peut avoir dans le métier. Mais aussi par curiosité, pour découvrir des nouveaux outils ou de nouvelles librairies…

Majdeline
Est ce qu’il y a des certifications professionnelles utiles pour faire ce métier ?

Vincent
Alors utile, je dirais pas forcément, mais par exemple, pour des postes de Data Engineer, une certification Google Cloud Platform peut vraiment être un plus.

Majdeline
Ok, c’est clair. Donc tu nous a dit en introduction que tu habitais à Metz, donc dans ton métier c’est possible de télétravailler, d’avoir un mode de vie plutôt hybride ?

Vincent
En tout cas chez C-Ways, on arrive à faire deux jours de télétravail par semaine. Donc je viens à Paris trois jours par semaine et honnêtement ça fonctionne très bien. Donc on arrive en trois jours à avoir assez d’échanges avec les collègues, à assister aux réunions quand c’est nécessaire. Et puis plutôt orienter les deux jours à la maison sur les tâches de fond et être plus concentré sur les tâches un peu plus longues.

Majdeline
Les Data Scientist, hors de chez C-Way, que tu peux connaître, est ce qu’il y en a certains qui vivent à l’étranger ? C’est une question qui est pas mal posée par les auditeurs qui veulent savoir s’ils peuvent travailler en Digital Nomad ?

Vincent
Alors il y a effectivement des Data Scientist qui travaillent en « Full Remote » et même effectivement depuis l’étranger. Et c’est un métier qui s’y prête bien dans le sens où, en fait aujourd’hui on est capable de faire des réunions à distance. Une bonne partie des outils existent pour partager le travail sans sans être en présentiel. Et donc il y a pas mal d’offres qui sont soit en partielle, soit en « Full Remote ». Donc oui, je pense que Data Scientist est un métier qui se prête bien à ce mode de vie là.

Majdeline
Vincent, est ce qu’il y a une différence entre le métier de Data Scientist que tu fais actuellement et celui que tu imaginais avant de le faire ?

Vincent
Alors oui, évidemment, il y en a eu, que ce soit dans la startup dans laquelle je travaillais il y a encore quelques mois ou aujourd’hui. Le métier que je fais est très différent de ce que j’imaginais avant. On a tendance, quand on commence à se former dans ce domaine là, à imaginer qu’on va passer nos journées à développer des modèles. Et en réalité, c’est une part très infime du temps qu’on qu’on passe sur nos projets. Il y a toute une part de collecte, de traitement de la donnée qui représente une bonne part du travail et qu’on a tendance à sous estimer au début.

Majdeline
Est ce que tu peux nous parler d’un projet sur lequel tu as aimé travailler ?

Vincent
Alors je pourrais te parler du premier projet sur lequel j’ai travaillé en arrivant chez C-ways, il était vraiment sympa. En fait, ce qu’on a fait pour le client, c’est c’est qu’on a réalisé une segmentation de sa base client. Donc c’était un grand magasin parisien et ça a permis à l’équipe marketing d’être capable de mieux connaître sa base client et les Personas qui la composent. En s’appuyant sur des données chiffrées. Et ils ont pu ainsi adapter les campagnes marketing et leur message pour qu’il soit adaptés à ces différents types de clients.

Majdeline
Et ça t’a plu de faire cette segmentation client ?

Vincent
J’aime beaucoup en fait la partie Customer Insight, donc identifier les comportements d’achat des clients, juste en se basant sur les informations qu’ils partagent via leurs transactions ou via ce qu’on a dans la base CRM. Et donc ça m’a pas mal plu…

Majdeline
Et ça, c’est une partie de ton métier que tu fais régulièrement de comprendre le comportement du client ?

Vincent
Je dirais que sur les sur les différentes missions que j’ai pu faire, c’est quasiment 80 % de mon travail.

Majdeline
Bonne nouvelle si t’aimes ça du coup. Vincent, quels seraient tes conseils pour ceux qui nous écoutent et qui souhaiteraient se lancer dans le métier de Data Scientist ?

Vincent
Alors, si vous êtes encore étudiant, je vous conseillerais de choisir le bon parcours dans votre école ou en université pour une formation adaptée pour devenir Data Scientist. Mais en parallèle, je vous conseille fortement de faire des projets personnels pour se rendre compte de ce que c’est de monter un projet du début à la fin. De se rendre compte des vraies problématiques une fois en application et et aussi de faire des stages et pourquoi pas de l’alternance pour voir en entreprise si le métier de Data Scientist correspond à l’idée que vous vous en faites.

Majdeline
Et tu as fait une reconvention, est ce que tu as des conseils pour ceux qui décident du jour au lendemain de se reconvertir vers un autre métier ?

Vincent
Alors oui, et ce que je pourrais leur conseiller de faire, c’est de faire comme moi, de faire un Boot Camp. Ça permet d’aller plus vite dans la dans l’acquisition des connaissances et des bonnes connaissances utiles pour le métier. Mais surtout aussi de faire pas mal de projets. Moi j’ai fait beaucoup de projets à côté pendant que je me formais et ça m’a permis d’être très vite opérationnel et j’étais constamment les mains dedans. Il faut quand même prévenir les gens qui se reconvertissent que c’est assez difficile d’obtenir le premier poste. Parce qu’en fait, votre expérience précédente n’est pas forcément évidente à évaluer pour les recruteurs. Mais une fois que ce premier poste est acquis, après, c’est assez simple de retrouver de nouveaux postes ou même de construire sa carrière sur ce premier poste.

Majdeline
Est ce qu’un stage ou une alternance faciliterait cette reconversion ?

Vincent
Honnêtement je pense que oui. Parce que souvent ce qui pèche c’est le manque d’expérience professionnelle. Et donc justement, un stage ou une alternance peut vous l’apporter.

Majdeline
Donc c’est clair. Vincent est ce que tu as des peut être des podcasts ou des newsletters que tu consommes régulièrement autour de ton métier ?

Vincent
Alors en fait, il y a un, il y a un, il y a un podcast sur la data que j’écoute assez régulièrement. C’est le podcast Data Gen de Robin Conquet qui est assez intéressant, qui permet de voir un peu tous les aspects du métier de la data via des interviews, un peu comme celles qu’on fait là. Et sinon, niveau newsletter, j’ai découvert récemment la newsletter de Blef qui sort tous les vendredis, qui est assez intéressante. Il y a toujours une bonne information à piocher dedans qui je peux être réutiliser dans mon métier. Et puis sinon, je lis souvent les newsletters automatiques que Medium envoie. Il y a toujours des choses assez pertinentes dans les propositions d’articles et toujours un ou deux qui méritent d’être lus.

Majdeline
Ok, on mettra toutes ces références dans les dans les notes du podcast. Vincent Pour conclure, est ce que tu aurais quelque chose à ajouter pour ceux qui nous écoutent ?

Vincent
Alors je pourrais ajouter que si vous aimez les chiffres, si vous aimez découvrir des informations qui sont cachées derrière les données, aller aider vos clients ou vos ou vos collègues à identifier comment ils peuvent améliorer leur processus, leur entreprise, leur marketing grâce à la data. Je pense que le métier de Data Scientist est peut être fait pour vous.

Majdeline
Merci Vincent et à bientôt.

Vincent
À bientôt.

L’épisode 44 du Gagne-Pain, métier « Data Scientist », est également disponible sur :

le podcast le gagne-pain sur Deezer

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