page title icon ÉPISODE 34 – L’atelier #6 Damien Créquer et la mobilité

Épisode 34 – Damien Créquer, fondateur et associé d’un cabinet de recrutement, découvrons la mobilité dans le travail.

Dans l’Atelier du gagne pain, nous allons prendre le temps de rencontrer régulièrement des professionnels du recrutement. Avec eux, nous découvrirons un autre regard sur les métiers du digital. Dans ces ateliers, nous vous proposerons les conseils de ces professionnels pour faire les bons choix dans votre projet et vous aider à trouver le gagne pain qui vous convient.

Dans cet épisode, nous avons le plaisir de recevoir Damien Créquer, co-fondateur et associé d’un cabinet de recrutement qui s’appelle Taste. Depuis plus de quinze ans, il a développé une expertise en recrutement, notamment auprès des cadres. Il accompagne et investi dans une start up, My Jobs Glasses pour la mise en relation d’étudiants et de professionnels. Il est parfaitement adapté pour nous apporter un éclairage sur l’employabilité et la mobilité des jeunes.

Merci à Damien pour sa participation et nous espérons que l’écoute vous plaira ! Si vous aimez l’épisode, mettez-nous 5 petites ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ pour nous encourager.

Vous travaillez dans le digital et vous souhaitez faire connaître votre métier, partagez votre expérience ? 

N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer votre profil pour une prochaine interview en nous contactant via l’adresse legagnepain @gmail.com

Faites-vous confiance et de faites confiance aussi au fait que vous ne faites plus le monde que le monde ne vous fait.

Damien Créquer

Notes du podcast et liens utiles :

Notre invité : Damien Créquer – Profil LinkedIn

Interview faite par : Bertrand Jonquois – Profil LinkedIn

La retranscription de l’épisode 34 :

Bertrand
Pour ce sixième atelier, nous avons le plaisir d’accueillir Damien Créquer, bonjour Damien !

Damien
Bonjour Bertrand

Bertrand
Merci beaucoup Damien d’avoir accepté notre invitation. Damien est co-fondateur et associé d’un cabinet de recrutement qui s’appelle Taste . Depuis plus de quinze ans, il a développé une expertise en recrutement, notamment auprès des cadres. Il accompagne une startup, il a investi dans une start up, My Jobs Glass pour la mise en relation d’étudiants et de professionnels. Il est parfaitement adapté pour nous apporter un éclairage sur l’employabilité des jeunes. Je n’ai rien oublié, damien ?

Damien
Non, j’ai bien sûr d’autres activités aussi. Donc on travaille beaucoup autour du cycle de vie du candidat, donc tout son cycle de vie professionnelle et on les accompagne aussi sur la transition professionnelle. On a une entreprise s’appelle Transition Lab et on accompagne aussi le développement du talent. C’est à dire qu’on ne croit pas seulement aux compétences mais aussi au développement des Soft Skills. Et on appelle ça French talents studio, c’est un lieu d’expérimentation pour développer son talent.

Bertrand
Un entrepreneur dans les RH, les ressources humaines, le recrutement, bref toutes les compétences pour répondre à nos questions dans le Gagne-Pain. Je vous rappelle l’atelier du gagne pain. Il a pour objectif de proposer des conseils aux jeunes pour trouver un job et pour construire sa carrière, notamment dans le digital. Si tu en es d’accord Damien, j’aimerais bien t’interroger sur un sujet central pour les jeunes : la mobilité.La mobilité sous toutes ses formes. Le travail, notamment dans le digital, n’a jamais été aussi mobile. On distingue notamment la mobilité interne, la mobilité d’expert à un référent, la mobilité géographique, la mobilité externe. On va essayer d’aborder tous ces sujets pour les faire comprendre à ceux qui nous écoutent. Mais avant, j’aimerais que tu expliques un peu l’organisation d’un cabinet de recrutement.

Damien
Alors nous et globalement, les cabinets de recrutement sont organisés en deux grandes populations, deux grandes expertises. Une qui est tout ce qu’on appelle « front », c’est à dire le travail avec le client sur la compréhension aujourd’hui de ces enjeux de stratégie, du coup de l’organisation qui doit mettre en place et des compétences qu’il a besoin d’acquérir.

Bertrand
Donc là, on parle du client qui souhaite recruter, on l’accompagne pour bien définir son besoin.

Damien
Exactement. Et donc là, il y a une dimension à la fois commerciale et d’expertise, de connaissance des métiers ou des secteurs qu’on adresse. Et c’est vraiment un dialogue, un sparring partner de l’entreprise. À l’issue de ça se définit un brief, et ce brief pour l’exécuter, c’est à dire à aller rechercher la compétence que l’entreprise recherche et qu’on a définie avec eux, et bien on va travailler à ce moment là en interne avec une équipe dite « sourcing », c’est à dire une équipe qui va travailler en fait tout le plan de déploiement des moyens pour pouvoir aller chercher ces bons candidats.

Damien
Quand on dit déploiement des moyens, ça veut dire aussi bien les réseaux sociaux, ça veut dire les annonces, ça veut dire la mobilisation de candidats et puis la chasse pure et dure, ce qu’on appelle la technique de chasse, c’est à dire des scénarios, appeler à l’accueil, aller chercher directement les personnes sur leur lieu de travail. On est des spécialistes du débauchage.

Bertrand
D’accord. Donc il y a deux parties un accompagnement du client, compréhension du besoin et puis après une partie chasse, pour la résumer. On va chercher le candidat et on essaie de le trouver.

Damien
Et il y a une troisième expertise qui monte beaucoup aussi en puissance en interne, qui est beaucoup porté aussi par les deux populations, qui est sur toute la capacité à interroger les Soft Skills. Est ce que, en fait, j’ai les bonnes compétences comportementales pour le poste que je veux adresser ? Est ce que c’est un poste qui me met en énergie derrière mes drivers et est ce que mon mode de réflexion s’adapte bien au poste que je vais avoir ?Donc c’est toute la partie recrutement prédictif et là pour le coup c’est transversal aux deux équipes, mais c’est une troisième compétence qu’on développe.

Bertrand
Merci Damien, c’est très clair. Maintenant on voit bien que tu travailles sur la mobilité, il faut aller chercher des candidats et les faire changer d’entreprise. Donc on va parler de la mobilité parce que je pense que c’est le sujet qu’on a défini ensemble quand on a préparé cette interview. La première mobilité, c’est la mobilité assez classique qu’on connaît, c’est à dire la mobilité interne. Qu’est ce que ça veut dire ? Comment on se prépare à la mobilité interne et est ce que ça concerne aussi les jeunes qui sont en stage, les jeunes qui sont en alternance, les jeunes qui sont dans leur premier job ?

Damien
J’ai mis le sujet de la mobilité quand on a échangé tout de suite au cœur parce que, en fait, l’obsession est beaucoup sur le premier job, sur l’entrée, alors qu’en fait la capacité à tout de suite anticiper comment je vais me mouvoir à l’intérieur du marché du travail et peut être de l’organisation dans laquelle je suis, est une question clé qui se traite dès qu’on commence à faire la transaction pour avoir son premier job. Est ce que ce premier job, en fait, est un job dans lequel je rentre ? Mais comment je vais me projeter et comment je vais pouvoir évoluer ?

Bertrand
Si je fais une analogie, c’est pas seulement se jeter dans le bain, c’est aussi nager ?

Damien
Voilà exactement. Ce n’est pas juste faire le deal, genre j’ai le contrat de travail, mais derrière on arrive en poste et puis on se dit mais en fait ce poste il n’est pas évolutif ou comment il évolue. Et puis là on commence à gratter, alors que dès qu’on fait le process de recrutement, on peut interroger et les managers opérationnels, et les RH pour savoir comment on peut évoluer à l’intérieur de l’organisation. Est ce qu’il y a des trajectoires qui sont déjà définies ? Et donc s’il y a des trajectoires définies, ça veut dire qu’il y a des compétences à acquérir. Ça veut dire qu’il va falloir que je me forme pour pouvoir accéder à l’évolution en interne.

Bertrand
Quand on a préparé l’interview, tu m’as parlé d’optimiser la mobilité d’expert à référent, donc ça j’avoue que ça m’a un peu interpellé. Mais je sais que tu as très à cœur d’en parler. Donc est ce que tu peux nous dire ce que ça veut dire concrètement ?

Damien
C’est la première mobilité. Vous allez être embauché généralement sur un poste d’expert, vous allez faire du SEA vous allez faire du contenu, vous allez être un expert, vous allez développer l’expertise, l’apprendre et en fait vous allez être premièrement cet expert. En fait, si vous voulez avoir une première mobilité, c’est comment je passe d’expert à référent. Et ça, cette expertise là demande un travail intérieur sur la capacité à se dire en fait, oui, je possède mon expertise, mais je la fais rayonner autour de moi, auprès d’autres. Si je la fais rayonner auprès d’autres, ça veut dire que je m’expose à l’extérieur, dans l’entreprise et à l’extérieur aussi de l’entreprise. Et donc ça appelle à ce moment là de la mobilité vers moi.

Bertrand
D’accord, donc ce que tu veux dire, c’est que la mobilité d’expert a un référent, elle permet de rayonner à l’intérieur de l’entreprise, se faire connaître des autres, faire connaître son savoir aux autres mais aussi à l’extérieur de l’entreprise, auprès des clients, auprès des de l’ensemble du marché.

Damien
Et là, c’est la première logique inbound dans la mobilité puisque du coup, si je passe d’expert à référent, si je suis un référent, si je suis reconnu en interne comme ce référent et en externe, j’ai des chances qu’on m’adresse des projets de mobilité sur la suite pour des autres postes et notamment la suite, ça peut être un poste de manager. On passe souvent de référent après à manager.

Bertrand
D’accord, c’est là aussi une étape d’une certaine. Et cette étape, elle est à la fois orientée vers la mobilité interne, je me fais connaître à l’intérieur de l’entreprise. Mais elle est aussi orientée vers la mobilité externe, sort potentiellement de l’entreprise.

Damien
Exactement. Et pour revenir quand même sur ce point clé de ce passage intérieur, ça passe par quoi ? Ça passe beaucoup par de la connaissance de soi. En fait, vous allez commencer un travail généralement très fort au sein de l’entreprise sur la connaissance de soi. Qu’est ce qui me stresse ? Comment ? Quels sont mes modes qui me mettent dans les bonnes dynamiques ? Qu’est ce qui me met en énergie ? Donc du coup, à trouver vos moteur intérieur, pas seulement la réussite d’avoir coché les bonnes cases dans les croix et d’avoir eu la bonne note sur votre expertise. C’est la frustration qu’ont beaucoup de gens dans l’univers professionnel. En fait ils ne bougent pas parce qu’ils sont des super experts, mais ils ne le font pas savoir et ils n’ont pas fait de travail sur eux et du coup, ils sont enfermés dans cette expertise et cette expertise c’est la loi des rendements décroissants. C’est Marx qui l’a dit, cette expertise elle a moins en moins de valeur dans le temps.

Bertrand
Quand je t’entends, je pense à un étudiant qui effectivement est content d’avoir une bonne note en classe et qui continue à générer ce même schéma en entreprise alors que c’est plus du tout celui là qu’il faut générer.

Damien
Et exactement. Tu touches là le point exact de notre biais culturel français.

Bertrand
On a pas besoin de notes en entreprise.

Damien
On est persuadé que ce sont les notes. Et donc du coup, notamment dans les processus d’évaluation dans l’entreprise, beaucoup de gens attendent la bonne note et quand ils ont la bonne note, ils se disent que c’est l’entreprise qui est en charge de leur mobilité. En fait, quand on passe d’expert à un référent ou des référents à manager, c’est tout le travail justement de la capacité à faire rayonner sa vraie expertise, c’est de faire une vraie communication par rapport à ce que vous faites, c’est à dire faire savoir, mais de manière juste et de manière contrôlée. C’est à dire que j’ai réfléchi à ce que je fais. Je donne pas des informations confidentielles de l’entreprise, évidemment, mais par contre montrer que j’ai rencontré un tel, que j’ai rencontré telle expertise, que je salue le projet qu’on a mis en place, que je sais le célébrer et que je sais engager une communauté là dessus. Ben ça, c’est un savoir faire et c’est un savoir faire de votre génération.

Bertrand
Est ce que ça peut aussi vouloir dire s’impliquer dans des associations professionnelles, par exemple, s’impliquer tout court?

Damien
Mais tout ce qui permet aujourd’hui d’aller chercher plus loin de l’implication ! Et c’est certainement ça nos plus gros freins en France. On a énormément de mécanismes de censure sur la capacité à s’investir. Celui qui fait plus, c’est quelque part presque quelqu’un qui est suspect, c’est quelqu’un qui est trop bon élève, trop engagé, etc. Mais pourtant, heureusement, ça va être long la vie professionnelle, je vous rappelle que quand vous avez démarré, vous partez pour 35 ans minimum. J’espère que vous prendrez du plaisir à aller, oui, dans des associations professionnelles, rencontrer d’autres pros, oui à vous engager sur des projets qui vous dépasseront simplement le cadre de l’entreprise. Et surprise, surprise, vous allez vous faire des amis dans le monde professionnel. C’est des trucs de dingue. On a la chance avec Bertrand de se connaître maintenant depuis plus de 18 ans, et c’est hyper agréable, c’est précieux.

Bertrand
Très précieux. Alors on a un troisième sujet sur la mobilité qui est un sujet au cœur de l’actualité. Clairement, suite à la pandémie notamment, c’est la mobilité géographique et je sais que tu avais envie là aussi de dire des choses aux jeunes qui nous écoutent sur ce sujet. Qu’est ce que ça veut dire la mobilité géographique aujourd’hui ?

Damien
La mobilité géographique, avec la pandémie, elle a prit une tournure inattendue et extrêmement accélérée. Pas inattendue d’ailleurs, parce qu’on avait travaillé sur ces sujets là, mais elle a accéléré en fait les transformations qui étaient en cours. Globalement avant la pandémie, la mobilité géographique était beaucoup guidée par un phénomène qu’on appelle les lieux tropismes. Un petit concept clé. J’aime bien les mots comme. Les lieux Tropismes, c’est le fait que les gens se déplacent sur les territoires qui sont les plus agréables. Donc en fait, ils inscrivent leur mobilité professionnelle, enfin plutôt leur mobilité personnelle a une incidence directe sur la géographie. C’est tout le mouvement des années 2000, des gens qui sont allés s’installer à Aix en Provence, à Marseille, etc.

Bertrand
On choisit d’abord le lieu parce qu’il est agréable et qu’on a envie d’y aller.

Damien
Exactement. Avant la pandémie, c’était le choix, était guidé par le lieu. Et puis là, avec la pandémie, ce qui s’est accéléré, c’est la capacité à télétravailler, c’est la capacité à travailler de là où je veux. Donc là, tout d’un coup, ça rejoint des aspirations, des lieux tropismes avec des sujets de : bien, en fait, je peux être travailler pour la SNCF et être basé à Aix en Provence et être pourtant dans la oui team qui est basé à la défense donc formidable. Et le dernier phénomène, c’est que la reprise de l’emploi ayant été tellement forte, il y a eu aussi un phénomène d’investissement extrêmement fort, tous ces pôles de j’allais dire de compétitivité, mais en tout cas tous ces pôles de compétences, que ce soit à Nantes, à Montpellier, à Bordeaux, à Lille, qui étaient un peu sous la serre, en train de pousser doucement ,et bien là, il y a eu un gros coup d’accélération. On voit bien qu’il y a vraiment des belles boîtes tech qui sortent de partout.

Bertrand
Ça c’est l’effet FrenchTech un peu ?

Damien
Exactement. Et puis aussi le fait qu’il n’est plus nécessaire pour développer une boite tech d’être basé à Paris.

Bertrand
Alors quand on dit mobilité géographique, on parle aussi, forcément de télétravail comme tu l’as évoqué. Qu’est ce que tu vois, toi, dans ton cabinet comme évolution du télétravail ? Est ce que c’est vraiment quelque chose qui est en train de changer radicalement l’organisation des entreprises ? C’est quoi ta vision là dessus ?

Damien
Aujourd’hui, une entreprise qui adresse un poste dans lequel, sur des postes de cadres notamment orienté digital qui propose pas de télétravail est disqualifié.

Bertrand
Donc c’est vraiment clé. Ça a vraiment changé, ça a révolutionné le monde du travail.

Damien
C’est parfois contre productif d’avoir trop de télétravail parce que quand on démarre sa vie professionnelle, on a besoin au contraire d’être en contact des managers, des référents pour pouvoir prendre de la connaissance et de la compétence. Et en plus, on a besoin de se rendre visible dans l’entreprise pour les questions de mobilité.

Bertrand
Ok, donc mobilité géographique très important et télétravail très important. Et attention, ne pas compter que sur le télétravail, notamment pour les jeunes qui nous écoutent,

Damien
Oui, ne pas tomber dans le piège.

Bertrand
Dernier sujet qu’on avait préparé ensemble, c’est la mobilité externe. Donc là, c’est vraiment ton rôle clair de chasseur au sens cabinet de chasse. Comment est ce qu’on peut se préparer, notamment avec Linkedin, à être appelé par les cabinets ? C’est quoi les bons trucs ?

Damien
Alors les types, le premier, c’est comme Google, si vous avez mal travaillé le référencement de votre profil, que vous l’avez pas optimisé, c’est à dire le bon titre. D’abord fait un résumé qui dit correctement ce que vous faites et ce à quoi vous aspirez, vos expériences professionnelles en mettant les enjeux et la mission qui vous a été confiée, et pas seulement trois trucs un peu mal travaillé. Si vous le faites travailler mal, vous êtes en page 17 de LinkedIn sur le job que vous occupez. Inutile de vous dire qu’en fait, vous êtes invisible.

Bertrand
Donc préparer son profil LinkedIn, c’est un peu la base. Mais ce que j’entends, c’est aussi le préparer pour demain, c’est à dire un peu projeter son profil LinkedIn vers l’avenir en disant c’est plutôt les mots clés des métiers que je veux faire demain, que je vais mettre en avant.

Damien
Exactement, et bien montrer ce qui nous intéresse et ce qui nous intéresse aussi dans le cadre des rencontres que vous pouvez effectuer dès maintenant.

Bertrand
Donc pour préparer cette mobilité externe, ce que je comprends, pour essayer de résumer un peu, c’est il faut préparer son profil LinkedIn, ses publications LinkedIn. Mais pour demain, il faut déjà se projeter dans demain et il faut avoir envie de justement montrer son expertise référente que tu évoquais tout à l’heure.

Damien
Je parle d’ascète, de mobilité. C’est à dire qu’en fait, la mobilité, on a l’impression que c’est un truc, un exercice forcé. Non, c’est d’avoir des actifs de mobilité. Il y a à la fois ces compétences, les compétences Soft Skills, mais aussi la communication. C’est un actif la communication.

Bertrand
Ok, excellent ! Est ce que tu peux aussi nous dire quels sont, en dehors du télétravail qu’on a évoqué tout à l’heure, les impacts de la pandémie sur le marché du travail ? Est ce que ce que tu peux essayer de résumer ce que tu as senti du marché ?

Damien
C’est fondamentalement, c’est au delà du marché. L’impact, c’est que, , l’envie de mobilité a été extrêmement forte, liée à la post pandémie, à la fois d’une mobilité retardée, mais aussi certainement sur l’accentuation des difficultés de communication, du manque de cohésion qu’il y avait dans pas mal d’entreprises. Beaucoup de gens se sont sentis à leur place et ont aspiré à des mobilités internes et externes géographiques. Donc on a eu très clairement une énorme accélération cette année sur le marché des cadres en termes de mobilité professionnelle.

Bertrand
Ce que tu ressents dans mon cabinet, c’est à dire une croissance assez forte du travail, de justement accompagner les gens qui bougent.

Damien
Exactement. On aura jamais créé autant d’emplois de cadres que cette année, on aura dépassé les 300 000 recrutements. C’est la première fois dans le marché des cadres qu’on est à ce niveau là. C’est vraiment une année record dans laquelle on a manqué de candidature potentielle pour la mobilité.

Bertrand
Damien, est ce que tu pourrais nous conseiller des films, des séries, des livres, des podcasts en rapport avec ton métier ?

Damien
Je pense qu’un des films qui pour moi a eu un effet miroir, les plus importants, c’est « 10 % ». Pourquoi ? Parce que je pense que dans mon métier, dans la chasse en fait, le candidat est vraiment au cœur, comme les acteurs sont au cœur de 10 %. Donc comment je réfléchis avec mes acteurs à aller les emmener sur des films et donc comment je gère aussi parfois leurs états d’âme, leurs baisses de moral, leurs difficultés parce que c’est comme ça tout du long de ma vie, je gère tout un tas de gens qui s’adressent à moi et qui me disent « Damien, là, ça patine un peu, Je ne me sens pas très bien, j’aimerais bouger ». Donc je leur donne pleins de conseils et puis j’essaye de les placer comme sur les bons films, et bien moi, j’essaie de les placer dans les bonnes boîtes.

Bertrand
Il y avait une autre question que j’avais envie de te poser. Je sais que dans ton cabinet tu recrutes beaucoup des stagiaires, des alternants, des jeunes diplômés qui sont des salariés de tes équipes. Comment tu les prépares, eux, aux métiers de demain ?

Damien
Ah, c’est une sacrée bonne question ! Je crois que notre grande force c’est, j’allais dire, c’est l’intergénérationnel, c’est la capacité qu’on ai à pas avoir à stratifier l’entreprise entre les stagiaires, les premières embauches, les super expérimentés, tout le monde travaille avec tout le monde et on fait un énorme effort organisationnel pour que tout le monde travaille avec tout le monde et qu’il n’y ait pas de différence. C’est pas les stagiaires vont déjeuner ensemble, ceux qui ont un an d’expérience au déjeuner ensemble. On investit énormément aussi sur des temps collectifs. On passe plus de six jours par an à être tous ensemble et à travailler l’intelligence collective pour produire des projets et notamment des services qui soient des choses qu’en fait nos concurrents ne pourraient pas produire. Et pour le coup, tout le monde est sur un pied d’égalité. Même moi je suis obligé de me mettre sur le même pied que tout le monde.

Bertrand
Donc ça veut dire que tu intègres complètement cette jeune génération qui rejoint ton cabinet. C’est la première façon de les préparer à demain.

Damien
Oui, et on leur fait confiance.

Bertrand
Ok, excellent, ça me semble un bon conseil de s’intégrer dans les entreprises. En conclusion, qu’est ce que tu souhaiterais ajouter à tout ce qu’on a déjà dit pour accompagner les jeunes qui nous écoutent et qui voudraient évidemment faire une belle carrière dans le digital ?

Damien
C’est de vous faire confiance et de faire confiance aussi au fait que vous ne faites plus le monde que le monde ne vous fait. Donc dans votre capacité à pouvoir en fait vous lancer avec confiance dans des choses que vous allez expérimenter, construire, qui sont nouvelles. C’est vous qui allez faire les entreprises de demain, vous allez diriger. Donc c’est vous qui gagnerez in fine!

Bertrand
Donc se faire confiance, c’est ça que tu dis ?

Damien
Exactement !

Bertrand
Merci beaucoup Damien. A bientôt.

L’épisode 34 du Gagne-Pain, l’atelier #6 sur la mobilité, est également disponible sur :

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